Participation record à la Guyader Bermudes 1000 Race

© Jean-Marie LIOT / Linked Out

C’est l’heure de la première course de la saison IMOCA 2022, avec un nombre sans précédent de 24 skippers prêts à s’affronter en solitaire sur la troisième édition de la Guyader Bermudes 1000 Race, qui s’élancera ce dimanche à 14h00 de Brest.

Sur un parcours triangulaire de 1 200 milles, imaginé par Gwen Chapalain et l’équipe de Sea to See, les marins iront virer le rocher du Fastnet (Irlande) puis un ‘waypoint’ virtuel baptisé du nom des Editions Gallimard, partenaire de l’épreuve, situé dans le nord-ouest du cap Finisterre (Espagne).

Cette course de vitesse marque non seulement le début d’une saison pleine de nouveautés en termes de skippers, bateaux, sponsors et enjeux sportifs, mais aussi l’ouverture de la qualification pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe de cet automne et de la reprise de la grande course aux milles vers le Vendée Globe 2024.

Que de – beau – monde pour cette troisième édition !

En 2018, la première « Bermudes 1000 Race » (Douarnenez-Cascaïs) avait réuni six participants. Un an plus tard, 17 solitaires étaient au départ (Douarnenez-Brest). Les IMOCA bénéficiant d’une croissance continue, chacun peut se réjouir de la quantité et de la qualité des skippers au départ de cette Guyader Bermudes 1000 Race 2022 (Brest-Brest) qui sera de loin un record avec 24 partants.

Certains des meilleurs skippers IMOCA de ces dernières années, tels que Charlie Dalin (APIVIA), Jérémie Beyou (Charal) ou encore Thomas Ruyant (LinkedOut) prendront le départ dimanche prochain. D’autres figures marquantes de la série courront pour la première fois en course sur leur nouveau bateau, comme Alan Roura sur Hublot (ex-Hugo Boss), Pip Hare sur Medallia (ex-Bureau Vallée 2) ou encore Damien Seguin sur Groupe APICIL (ex-Maître CoQ IV). La flotte comprend au total deux navigatrices (Pip Hare et Isabelle Joschke) trois bizuths en IMOCA (Benjamin Ferré, Guirec Soudée et Weöres Szabolcs) et pas moins de 15 participants au Vendée Globe 2020-21.

« C’est une très belle flotte, réunissant les projets qui commencent ou s’accélèrent au sein de l’IMOCA », explique Hubert Lemonnier, co-directeur de la course. « Nous savons tous que ces bateaux sont exigeants à préparer et à mettre au point, c’est donc très positif que nous ayons autant d’entre eux prêts à courir en ce printemps 2022. En réalité, nous ne sommes pas si surpris car tous les acteurs de l’IMOCA sont de plus en plus professionnels et les équipes pleinement engagées. »

Alan Roura et son Pur-sang

Parmi les skippers réunis au Port du Château à Brest, le Suisse Alan Roura, 29 ans, déjà deux fois ‘finisher’ du Vendée Globe, courra à bord de l’ancien Hugo Boss (plan VPLP) qu’il a racheté en fin d’année dernière au Britannique Alex Thomson. Cette course marque pour lui le début d’un nouveau chapitre qui s’écrira cette fois-ci avec l’horloger Hublot.

« La Guyader Bermudes 1000 Race est géniale pour nous car il y a beaucoup de nouveaux skippers sur de nouveaux bateaux », confie-t-il à l’IMOCA. « Il s’agira donc pour chacun de découvrir comment bien mener sa monture et comment être rapide dans toutes les configurations de voilure. La moitié de la flotte part avec une nouvelle génération de bateau donc c’est assez intéressant de voir la différence entre le bateau et le skipper. »

Alan visera un résultat dans le top 10 ou le top 8, mais admet qu’il utilisera également la course comme la mise en pratique des 4 000 milles parcourus cet hiver en entraînement. « Je vais m’efforcer de mener au mieux ce bateau puissant », explique-t-il. « Sportivement, l’objectif est d’abord la qualification pour la Route du Rhum et ensuite j’aimerais jouer avec les autres foilers. J’ai réussi à pas mal naviguer sur le bateau, mais pas encore contre les autres ; alors c’est toujours pareil, quand tu es seul, tu es le meilleur… mais avec des bateaux autour, c’est différent. Je veux donc terminer une belle course, réaliser de belles trajectoires avec un bateau rapide. Je serai déjà très heureux avec ça. »

Le ‘Crazy Kiwi’ de retour

Le skipper néo-zélandais et américain Conrad Colman revient lui aussi dans la course avec l’acquisition récente de l’ancien VandB-Mayenne qui a terminé le Vendée Globe entre les mains Maxime Sorel. Conrad profitera de la course pour présenter une nouvelle campagne qui nécessite un sponsor titre en accord avec les valeurs responsables que ce skipper tenace a toujours défendues.

Le marin de 38 ans, marié et père de deux jeunes enfants, qui vit à Lorient, a bouclé le Vendée Globe 2016-17 sous gréement de fortune et sans consommer d’énergie fossile. La Guyader Bermudes 1000 Race sera sa première grande navigation sur ce nouveau bateau après avoir bouclé les 500 milles de qualification pour la course en avril.

« Ce bateau est fantastique », déclare-t-il. « C’est un grand pas en avant par rapport au dernier IMOCA avec lequel je naviguais en 2016 et pourtant il me semble très familier. J’ai fait deux tours du monde en IMOCA à dérives et je me sens très à l’aise, même si ce bateau est nouveau pour moi. Si je reste assez modeste dans mes ambitions pour cette première course, je suis très heureux de me lancer. »

Comme de nombreux skippers IMOCA en quête d’une place sur la ligne de départ du Vendée Globe 2024, Conrad sait que le fait de parcourir le plus de milles possible est un pas important dans la bonne direction. « Je pense que ce sera un excellent événement », poursuit-il. « Je pense qu’il va vraiment planter le décor pour le reste du cycle IMOCA, étant donné que nous courons tous après les milles à ce stade.  »

« D’ici à 2024, il n’y aura pas de petits événements et je pense que tout le monde va donc être vraiment là, à fond dans la course et montrer le meilleur sur l’eau. Et bien qu’il y ait beaucoup de pression sur les épaules de tout le monde, je pense que c’est bon pour l’IMOCA parce que tout le monde considère chaque événement avec le respect qu’il mérite. »

Pip Hare revient en course après un mois d’entraînement à Cascaïs

Parmi les skippers internationaux engagés, nous retrouvons Pip Hare. La navigatrice britannique est désormais à la barre de l’ancien Banque Populaire VII qui a remporté le Vendée Globe 2016-17 et s’est classé troisième en 2020-21 avec Louis Burton (Bureau Vallée II). Après un mois d’entraînement intensif à Cascaïs au Portugal où elle a bénéficié du coaching de Jack Bouttell et Ben Schwartz, Pip se prépare à sa première compétition en foiler à la barre de son nouveau Medallia.

« J’ai l’impression que tout est arrivé si vite. C’est une flotte importante avec de grands noms cette année », déclare la navigatrice de 48 ans originaire de Poole, sur la côte sud de l’Angleterre, qui a terminé 19ème du Vendée Globe 2020-21 sur le deuxième plus vieux bateau de la flotte. « Le bateau a été complètement rééquipé. Il est en excellente condition et je me présente cette année dans des conditions très différentes. Je sais les points sur lesquels je dois progresser, mais je ne sais pas vraiment à quoi va ressembler cette première course à bord ni où je vais me positionner face aux autres marins.”

Pip Hare essaie de faire la transition, en passant de la deuxième partie de la flotte au top 10… C’est un grand pas, tant sur le plan de la performance que sur le plan psychologique et elle est bien consciente de l’ampleur de la tâche qui l’attend. « Quand vous vous lancez dans une course en tant qu’outsider, vous observez les autres et vous les mettez sur un piédestal », explique-t-elle « Tous les bateaux de la flotte ne jouent pas dans la même catégorie que vous. Mais maintenant, même si je n’ai pas vraiment changé, je me retrouve d’un coup à être l’une d’entre eux.”

Nous lui avons demandé quel serait donc son objectif pour cette course ? « Je ne pense pas qu’un chiffre précis en termes de résultat soit un objectif pour moi », répond-elle. « C’est une course relativement courte. Je suis bien préparée car j’ai eu une très bonne période d’entraînement, donc mon objectif est de maintenir les performances du bateau à un rythme régulier tout au long de la course, de m’assurer que je touche mes polaires, de ne pas trouver d’excuses, juste prendre tout ce que j’ai appris et l’appliquer. J’espère que cela me permettra d’être dans le top 10 ».

La Guyader Bermudes 1000 Race débute dès ce vendredi 6 mai avec le Défi Pom’Potes, des runs de vitesse dans la rade de Brest.

Source

Sea To See

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Les vidéos associées : IMOCA