Un parcours à entrées variables

© Gauthier Lebec

Le coup d’envoi de la 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race sera donné le 8 mai prochain à 14 heures. Les 24 solitaires engagés dans l’épreuve s’élanceront alors sur une boucle de 1 200 milles, au départ et à l’arrivée de Brest via le mythique rocher du Fastnet en mer d’Irlande puis un way-point Gallimard situé au nord-ouest du cap Finisterre. Un tracé haut en couleur, aussi technique que complet, que la direction de course pourra adapter en fonction des conditions météo avec, comme leviers, la possibilité de réaliser le parcours dans le sens des aiguilles d’une montre ou l’inverse, mais aussi celle d’ajuster la position de la marque virtuelle portant les couleurs de la célèbre maison d’édition.

Première des quatre épreuves inscrites au calendrier 2022 des IMOCA Globes Series, la Guyader Bermudes 1000 Race sera donc le tout premier galop d’essai en mode course pour les skippers de la classe IMOCA dont les objectifs seront de valider les chantiers d’hiver, retrouver leurs marques en solitaire, tenter de se qualifier à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe mais aussi engranger de précieux milles en vue du Vendée Globe dont les places sont comptées. En ce sens, les 1 200 milles proposés par l’organisation s’annoncent parfaits pour rentrer dans le vif du sujet et cocher toutes les cases, ainsi que l’explique Jacques Caraës, le Directeur de course : « Nous avons la possibilité de lancer le parcours dans un sens comme dans l’autre en fonction des conditions météorologiques. Cela va notamment nous permettre d’esquiver des difficultés majeures, comme des systèmes compliqués, avec des dépressions actives qui pourraient se creuser en mer d’Irlande. C’est un point important dans la mesure où il s’agit de la première confrontation de la saison. Les marins seront alors davantage dans un mode préparatoire plutôt que dans un mode d’optimisation ».

Différents curseurs ajustables

La décision finale concernant le sens de rotation sera naturellement prise la veille du départ en fonction des derniers modèles météo afin de garantir un maximum d’intérêt sportif. « Le fait de proposer un tracé sous forme de triangle permet d’offrir une vraie variété d’angles et d’allures. L’idée est de créer au moins trois situations différentes, avec du près, du reaching et du VGM portant si possible. Dans cette optique, le way-point Gallimard va être particulièrement pratique puisque nous aurons la possibilité de le déplacer plus sud ou moins ouest afin d’aller chercher des angles intéressants. Ce sera un bon curseur d’adaptation », poursuit le Finistérien, soucieux de ne pas favoriser un type de bateau plutôt qu’un autre, de laisser la possibilité aux coureurs de tester un maximum de voiles, mais aussi et surtout de leur garantir un maximum de sécurité. « Afin de limiter les risques, nous avons également choisi d’installer les lignes d’arrivée et de départ à l’extérieur du goulet de Brest, notamment pour éviter que les solitaires se retrouvent à louvoyer dans la rade », détaille Jacques Caraës. De la complexité, de la diversité et de la sécurité : le cocktail devrait être complet et particulièrement instructif, pour les marins comme pour les observateurs !

Ils ont dit :

Giancarlo Pedote (Prysmian Group) :

« Le parcours est à la fois complet et technique. Il va être très bien pour valider un certain nombre de points techniques quelques jours seulement après un chantier d’hiver très poussé. Prysmian Group ne sera remis à l’eau que le 27 avril prochain. En termes de timing, c’est un peu chaud. Je vais vraiment aborder cette Guyader Bermudes 1000 Race comme un warm-up. Ce sera une bonne opportunité pour reprendre confiance en le bateau. Même si j’ai fait un podium lors de la dernière édition, ce n’est pas une course où je vais aller chercher un résultat cette année. Il faut être réaliste et en ce sens, je pense être plus prêt au départ de la Vendée Arctique Les Sables d’Olonne, en juin. J’espère ne pas avoir de soucis et découvrir un maximum du bateau dans sa nouvelle configuration. »

Manuel Cousin (Groupe Setin) :

« Nous avons effectué un très gros chantier de quatre mois durant lequel nous avons réalisé de grosses transformations puisque nous avons refait tout l’arrière du bateau et les safrans, puis changé le bout dehors. Nous avons également upgradé Groupe Setin en gagnant du poids. A présent, nous avons hâte de naviguer parce que les chantiers, c’est sympa mais on n’aime évidemment rien de plus que passer du temps sur l’eau. Cette Guyader Bermudes 1000 Race va nous servir de test grandeur nature pour se jauger par rapport aux autres et surtout prendre en main ce « presque » nouveau bateau. On espère aujourd’hui avoir le meilleur IMOCA à dérive du plateau ».

Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz) :

« On est très impatient de retourner sur l’eau et d’être au départ de cette Guyader Bermudes 1000 Race. On est optimiste et content car c’est un joli parcours qui nous attend. On ne part pas dans une optique de performance mais dans celle de se qualifier pour la Route du Rhum et de valider des milles pour le Vendée Globe. Depuis que j’ai récupéré le bateau il y a deux ans, j’ai fait deux traversées de l’Atlantique à bord. Le stress est donc remplacé par de la sérénité et le plaisir. La première partie du tracé risque d’être compliquée car on sait que tant que le Fastnet n’est pas franchi, il est quasi impossible de se reposer. Le long bord pour redescendre vers le way-point Gallimard devrait être plus tranquille ou, en tous les cas, plus facile à gérer. J’ai la volonté de faire les choses proprement et je suis impatient de remettre ma casquette de marin. »

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