Au départ, je rêvais d’un Top 10 !

  • © Vincent Olivaud
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  • © Alexis Courcoux
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Ce jeudi à 16h05, Melwin Fink a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la 23e Mini Transat EuroChef, bouclant ainsi les 1 350 milles du parcours entre les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma en première position chez les bateaux de Série. Le skipper du Pogo 3 aux couleurs de SignForCom qui s’est emparé des commandes de la flotte le 2 octobre dernier au sud du cap Finisterre a fait preuve d’audace en continuant sa course quand ses concurrents ont, eux, fait le choix de se mettre collectivement à l’abri pour éviter le passage d’un front actif au large de la Galice. Dès lors, il a engrangé une avance plus que conséquente sur ses rivaux avant de réaliser une remarquable trajectoire sur sa fin de course. Le jeune navigateur allemand, âgé de seulement 19 ans, a assurément frappé un grand coup et pris un bel avantage avant l’acte 2 de l’épreuve.

Vous êtes à la fois le premier Allemand mais aussi le plus jeune skipper à remporter une étape de la Mini Transat. Que ressentez-vous ?

« Je ne sais pas encore vraiment. Je n’ai jamais osé espérer quelque-chose comme ça ! J’ai eu un peu de chance et sans doute que j’ai pris les bonnes décisions aussi. En tous les cas, ça a été dur. J’ai hésité à aller dans le front ou pas. Finalement, tout s’est bien passé car tout s’est déroulé exactement comme prévu. Les conditions que j’ai eues ont été totalement conformes à ce qu’annonçait le bulletin météo puisque j’ai eu 30 nœuds de vent moyen, avec des rafales à 40. Pour finir, le premier front qui a balayé la flotte dans le golfe de Gascogne a été plus violent que ce deuxième. »

Avez-vous su ou compris ce qui se passait au sein du reste de la flotte ?

« Après la réception de l’avis de BMS, j’ai entendu des échanges à la VHF mais je n’ai pas compris que certains pensent à s’abriter trente-six heures avant le passage de front. J’ai pensé que c’était très tôt pour décider de mettre sa course entre parenthèses. J’ai parlé avec Christian Kargl. Nous avons décidé ensemble de continuer de descendre le plus au sud possible et, le moment venu, de choisir de rejoindre un port ou non. A mesure que nous avons avancé, nous avons pu nous rendre compte que, comme ce qui avait été précisé dans le bulletin météo, les conditions au sud de la latitude de Porto étaient maniables et que, par conséquent, il n’y avait pas de raison de s’arrêter. »

Auriez-vous pu imaginer un tel scénario à ce moment-là ?

« A aucun moment. Ça va être un grand avantage pour la deuxième étape, c’est sûr. Ça a été une grosse décision mais je l’ai bien pesée. Je n’ai jamais eu le sentiment de prendre de gros risques. Avant l’arrivée de ce deuxième front, mon bateau était en parfait état, sans aucun dommage, même après le premier coup de vent dans le golfe de Gascogne. Trente nœuds avec des rafales à 40, c’est beaucoup mais nous avons des bateaux solides, la possibilité de réduire la toile de différentes manières et beaucoup d’options pour sécuriser le mât. Ma seule crainte était de le voir tomber car les vagues étaient assez grosses mais tout s’est bien passé. »

Vous avez fait preuve d’audace, mais vous avez également parfaitement navigué ensuite, portant notamment votre avance de 60 à 100 milles sur l’Autrichien Christian Kargl après le passage de Madère…

« Cent milles, vraiment ? Whaou ! Je ne pensais pas autant ! J’ai fait ma propre route, sans me poser de questions mais en faisant les choses telles que je les sentais, tout simplement. »

Vous semblez très intimidé !

« Je n’arrive pas à croire ce qui m’arrive ! Je rêvais d’un Top 10 avant de partir et là, je suis le premier bateau à arriver à La Palma avec une importance avance sur le deuxième ! C’est fou ! Ça me met un peu de pression pour la deuxième étape mais rien n’est joué. Il va y avoir beaucoup de conditions de portant. On va bien voir comment cela va se passer. »

Source

Perrine Vangile

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