Embarquement immédiat !

© Gilles Martin-Raget

Le célèbre petit port de Saint-Tropez se remplit comme à l’accoutumé en cette fin septembre de rutilants voiliers Classiques et Modernes, mais c’est également à terre que l’on mesure l’engagement, la passion et l’enthousiasme des marins qui toute la semaine, vont animer le plan d’eau Tropézien. Le village des Voiles, inauguré ce soir, bruisse de nouveau des conversations enfiévrées de milliers d’hommes et de femmes de mer venus de tous les azimuts de la planète voile pratiquer un yachting resplendissant tel que célébré depuis 1981 et la création de la Nioularge dans le golfe Varois. Alors que les voiliers classiques arrivés de Cannes procéderont lundi à leurs inscriptions en bonne et due forme, les voiliers Modernes classés en IRC, de 9 à plus de 18 mètres, débuteront leurs joutes annoncées particulièrement relevées cette année. Place au sport!

Modernes en piste dès demain.

Plus de 130 voiliers de course croisière souvent survitaminés, voiles et gréement tout carbone, vont s’affronter, et c’est une première, dans le golfe et au départ du Portalet à partir de demain. La Direction de course devrait libérer à intervalles réguliers les 5 groupes concernés particulièrement homogènes cette année. Les plus grands architectes et les plus grands chantiers sont ainsi harmonieusement représentés, et nombreux sont les équipages à avoir coché le rendez-vous Tropézien, pour beaucoup synonyme de fin de saison. Les favoris se bousculent ainsi au portillon du Portalet, notamment pour l’attribution du Trophée North Sails, qui couronnera le lauréat des IRC B où l’on suivra volontiers le Nacira 47 Pretexte, ou le X50 Ecbatane d’Alain Monnier mené par Jean-Paul Mouren. On surveillera évidement les évolutions des nouveaux venus comme le plan Ceccarelli Black Samurai ou la montée en puissance du Solaris 55 Futura, en gardant un oeil attentif sur quelques grosses pointures comme The Kid, le JP54 de Jean-Pierre Dick ou Sunset, le First 47,7 de Marc Lepesqueux. Chez les IRC C, support du Trophée BMW, l’armada ne compte pas moins de 31 inscrits, c’est dire s’il n’y aura pas de politesse inutile sur les lignes de départ où s’aiguiseront les étraves de ces super-racers. Les bateaux à suivre sont évidemment Couleur Soleil (Grand Soleil 43) et l’équipage de Robert Coriat qui avait décroché la timbale l’an dernier au nez et à la barbe de l’A40 Vito 2 de Gian Marco Magrini. Il retrouvera le Fer 46 Daguet3 Frédéric Puzin, qui avait remporté la classe B l’an dernier. Du coté des IRC D, la classe la plus nombreuse avec 35 inscrits, le jeu est peut-être un peu plus ouvert puisque seul Buran (J 122 E), troisième l’an dernier, est à nouveau présent pour défendre une place de podium. Belle affluence aussi en IRC E avec 20 inscrits, ou ces véloces cruiser-racers de 9 à 11 mètres devront établir une nouvelle hiérarchie en l’absence des vainqueurs en titre de 2020. En IRC F enfin, 22 bateaux sont dans les starting-blocks et tenteront de remettre en question la domination du Wally Nano suisse Nostromino qui l’avait emporté devant deux Tofinou 9.50 : Pitch et Team 42. La découverte du tout nouveau Tofinou 9.70, sur plans Michele Molino, est également très attendue.

Inauguration du Village :

Pierre Roinson, Président de la Société Nautique de Saint-Tropez, organisatrice des Voiles, était accompagné en fin d’après-midi par Madame la Député du Var Sereine Mauborgne, Madame le Maire de Saint Tropez Sylvie Siri, ainsi que Messieurs Jean-Luc Denéchau, Président de la Fédération Français de Voile, Philippe Héral, Président du Yacht Club de France, ainsi que de Patrice de Colmont lors de la traditionnelle inauguration du village des Voiles. Celui ci, ouvert au grand public et naturellement aux marins, s’étend sur 5 200 m2 et rassemble, autour du bar quadrangulaire, une vingtaine d’exposants. La boutique du partenaire North Sails bénéficie, comme l’an dernier, d’un accès direct à partir de l’extérieur du village de la course.

La Coupe d’Automne du Yacht Club de France

Pas moins de 37 yachts Classiques ont patienté sagement ce matin au large de Cannes dans l’attente de l’établissement prévu d’un flux de secteur d’Est, pour s’élancer en course, dans le cadre de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France en direction de Saint-Tropez. Las! Les orages, très virulents dans le Var, ont eu des raisons de la patience du Comité de course qui a choisi d’annuler prudemment la régate. C’est donc en procession et sans objectif sportif que les voiliers classiques ont rejoint toute l’après midi le Golfe de Saint-Tropez pour venir s’amarrer dans le vieux port.

Bénédiction du canot SNSM Bailli de Suffren III

Livré en janvier dernier, le nouveau canot de sauvetage de la Société de Sauvetage en Mer de Saint-Tropez, Bailli de Suffren III est depuis amarré au môle Jean-Réveille. Il remplace son prédécesseur, retiré « après 32 années de bons et loyaux services », comme aime à le souligner le président de la SNSM locale, Frédéric Saveuse. Construit au chantier « Sibiril Technologies » de Carantec, il est doté des dernières technologies le reliant au Crossmed par la 4G, de caméras thermiques et de deux moteurs de 650 CV. Long de 17,8 m pour 5,2 m de large, il peut accueillir huit membres d’équipage et jusqu’à 40 passagers à son bord. C’est le père Jean Paul Gouarin, qui a procédé ce matin à la cérémonie en présence de madame Sylvie Siri, maire de Saint-Tropez, de L’Amiral manuel de Oliveira, Président de la SNSM, de Frédéric Saveuse, Président de la SNSM de Saint-Tropez, et de sa marraine, Lady Cristina Owen Jones.

A noter :

Demain Lundi 27, la traditionnelle Bénédiction des bateaux par le curé de Saint-Tropez, le père Jean Paul Gouarin aura lieu sur le Vieux Port dès 9 heures.

Ils ont dit :

Pierre Roinson, Président de la Société Nautique de Saint-Tropez :

« On ressent le plaisir, l’impatience des régatiers, propriétaires ou marins de retrouver les Voiles dans toute leur acception, avec le sport en mer et la fête à terre. Après l’édition 2020 qui avait le grand mérite d’avoir pu se tenir dans un contexte difficile, nous allons cette année véritablement expérimenter notre nouvelle formule sur deux semaines. Les équipes de la SNST sont prêtes, à terre comme sur l’eau. Il va y avoir du sport, durant deux semaines, avec cette convivialité si particulière à Saint-Tropez à terre, avec notre village ouvert au public, qui rassemble tous nos partenaires. Le maitre mot demeure le plaisir, plaisir de se retrouver, plaisir de naviguer, et plaisir de partager à terre les belles histoires qui se créent à Saint-Tropez… »

Patrice de Colmont, créateur de la Nioulargue en 1981

« Quand on arrive aux Voiles, on retrouve immédiatement le plaisir de voir les marins, de renouer avec l’atmosphère. Cela fait déjà 40 ans, mais la vue des bateaux produit toujours cet effet. Je n’avais pas l’impression d’avoir initié un monument. Nous étions des bricoleurs, nous étions des farceurs, des passionnés de la farce. Le 1er octobre sonnait la fin de la saison estivale, et c’était pour nous l’occasion de « reprendre le pouvoir » à Saint-Tropez. Nous étions, des dires mêmes du Maire de l’époque Jean Michel Couve, les mutins de la place Forbin, petite place sur les hauteurs de Saint-Tropez. C’était bon enfant, sans méchanceté. Des farces d’étudiants attardés. Mais l’esprit des Voiles est né ainsi, et Dick Jayson et Jean Laurain en étaient la personnalisation, chacun à leur manière. Ils ne se prenaient au sérieux que sur des lignes de départ! »

Georges Kohrel, Principal race Officer des Voiles de Saint-Tropez :

« La Formule sur deux semaines a été retenue. Elle nous permet de voir revenir les gros bateaux Modernes qui avaient déserté les Voiles ces dernières années. Ils jugeaient nos régates peu adaptées à leur taille. Ils vont désormais disposer toute la seconde semaine du plan d’eau exclusivement pour eux, avec des parcours à la carte. Les Classiques sont ravis. Les « gros » vont naviguer avec toute la flotte, en première semaine. Tout le monde est content. Tout le monde part du Portalet. les Modernes vers 11 heures, puis tous les voiliers de Tradition à partir de midi. Les IRC B, C, D, F et E régateront jusqu’au large de Pampelonne. La nouveauté cette année, c’est la zone de stand by des Classiques au fond du golfe, dans l’attente des départs des IRC. On a mis sur l’eau tous les moyens pour éviter le mélange des classes et assurer la sécurité. »

Sébastien David, Directeur du Yacht Club de France

« Nous étions 37 voiliers classiques sur la zone de départ de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France ce matin. Les organisateurs de Cannes on patienté deux heures, dans l’attente du vent… qui n’est pas venu, à part cet énorme orage qui a provoqué l’annulation pure et simple de l’épreuve. En 32 éditions, c’est la toute première fois que nous devons annuler, à regret car l’arrivée sur Saint-Tropez est toujours un moment magique. J’ai pour mission au sein du YCF de promouvoir la navigation de plaisance , au sens large du terme, tel qu’il était défini en 1867 par Napoléon III, à savoir régir tout ce qui n’est pas navigation de guerre ou de pêche. Vaste programme. Nous nous impliquons dans de nombreux événements, avec pour objectif de faire perdurer les courses, y compris en course au large, puisque nous avons un membre engagé dans la Mini Transat, Marine Legendre, et qu’un Class40 mené par Olivier Delrieu portera nos couleurs sur la prochaine Transat Jacques Vabre. »

Source

Maguelonne Turcat

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent