Plein Est toute !

© Amory Ross/PUMA Ocean Racing

Le Pacifique, enfin ! Mais le vent y est instable et les concurrents sont à la recherche de la brise pour ensuite, glisser dans les alizés. Alors ils font cap au nord, à l’est, au nord-est … Mais toujours pas au sud, vers Auckland, l’arrivée de cette quatrième étape.

Entre Taïwan et Philippines, le passage du détroit de Luçon s’est fait sans trop de douleur la nuit dernière, dans cinq à sept nœuds de vent. Avec en bonus, quelques heures de portant dans un flux de sud-sud-est apporté par un front froid au niveau du Japon.

Les six concurrents font désormais cap au nord-est, répartis sur 90 milles en latéral. Team Sanya est à l’extrême sud, PUMA Ocean Racing à l’extrême nord : ils sont donc respectivement premier et dernier d’un classement calculé par rapport à la Nouvelle-Zélande.

« On est contents d’être sortis de la mer de Chine et contents de notre position, » assure Charles Caudrelier, barreur et régleur pour Groupama sailing team, lors d’une vacation téléphonique. À 14h UTC, le bateau français est troisième. Même si ce classement est encore peu révélateur, l’équipage est confiant.

« Notre objectif au près était de bien nous positionner pour les bords de reaching qui vont suivre. On a tiré les bons bords et c’est satisfaisant. »

Ils suivent le vent du front qui se déplace à l’est-sud-est et attendent les vents de nord-est d’un anticyclone venu de Chine. Enfin, ils rejoindront les alizés, qui sont poussés vers le sud par ce même front, et pourront descendre au reaching dans la bonne direction.

Caudrelier : « Au grand désespoir du Néo-Zélandais du bord (Brad Marsh, numéro un, NDLR), on s’éloigne du but. La route directe est sans vent. Pour aller au sud, il faut rejoindre les alizés et pour rejoindre les alizés, il faut aller à l’est. »

Se placer pour être dans la meilleure position possible à l’arrivée d’une brise plus stable – c’est toute la question. Plus au nord ou plus au sud ? Pour l’heure, chacun se positionne au près dans 10 à 15 nœuds de vent … Avec des surprises !

« C’est une journée difficile pour nous, » confesse au téléphone Iker Martínez, skipper de Telefónica. « On voit que tout le monde marche bien et on reste ici, sans beaucoup de vent. On a cinq nœuds au près, sous code zéro. »

Cinquième à 13h UTC, le bateau espagnol a eu une entrée difficile dans le Pacifique : il a d’abord plongé au sud avant de s’apercevoir de son erreur pour remonter au nord, en retard sur ses concurrents.

« On souhaitait gagner dans l’est du côté qu’on pensait le plus rapide. Après une heure et demi, on a vu que les autres bateaux, plus au nord, avaient plus de 20 nœuds de vent alors qu’on n’avait pas grand chose. On est allés de l’autre côté pour avoir leur vent, on y est entré et on l’a perdu assez vite. »

Pénalisé par un problème de bout-dehors maintenant réparé, l’équipage de Martínez, leader au général, cherche son rythme.

C’est aussi le cas de PUMA. En dernière position, il tente une option plus au nord que ses adversaires.

«On aurait aimé faire plus de nord-est comme Groupama et CAMPER, » explique Tom Addis, navigateur à bord de Mar Mostro, « mais on a vu une opportunité au nord qui nous permettrait d’aller rapidement à l’est et nous placerait pour le long bord de reaching.

«On éprouve forcément de l’appréhension. Pour le moment, c’est cher, douloureux et éprouvant nerveusement. »

Tous devraient commencer à orienter leur route vers la Nouvelle-Zélande d’ici ce week-end. Et Caudrelier, d’humeur plus rieuse, de blaguer : « On n’a jamais été à Auckland alors on suit les Kiwis. Ils connaissent la route ! »

Positions à 13h UTC le 23 février 2012 :

  1. Team Sanya à 4619,1 milles d’Auckland
  2. Abu Dhabi Ocean Racing à 0,80 milles du leader
  3. Groupama sailing team à 17,60 milles du leader
  4. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 28,50 milles du leader
  5. Team Telefónica à 48,30 milles du leader
  6. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 88,60 milles

Source

Anne Massot

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