APIVIA retrouve son élément

© Jean-Marie Liot/Alea

Après trois bons mois de chantier, la mise à l’eau du monocoque APIVIA ouvre un nouveau chapitre dans les aventures de Charlie Dalin au royaume de la compétition océanique. Après un Vendée Globe qui a tenu ses promesses, avec une magnifique deuxième place, Charlie et ses équipes n’ont évidemment rien laissé au hasard pour apporter à l’Imoca APIVIA les réparations nécessaires ainsi que des évolutions mûrement réfléchies dans une logique d’optimisation. L’équipe réunie autour de lui, qui accueille aujourd’hui une recrue de premier choix en la personne de Jean-Luc Nélias, nouveau « team manager », a poussé loin la mise au point de ce voilier à la pointe de l’innovation. Parmi les nouveautés de taille, les foils version 2, qui seront testés lors des prochaines semaines par Charlie Dalin et Paul Meilhat, son partenaire de navigation le temps de cette saison en quête de doublé sur la Transat Jacques Vabre, dont APIVIA et son skipper sont les vainqueurs en titre chez les IMOCAs.

« C’est une vraie satisfaction de revoir APIVIA toucher l’eau. Depuis plusieurs semaines l’impatience de retrouver mon bateau et son lot de sensations, monte crescendo », confie Charlie Dalin qui ne boude pas son plaisir à voir son compagnon de route retrouver son élément, apportant la promesse de renouer avec ce qui fait le cœur de son métier de compétiteur : « la préparation de courses et la navigation dans un objectif de victoire ». « Le chantier de retour du Vendée Globe, c’est forcément un chantier d’envergure. C’est un peu la révision des 45 000 milles, après l’équivalent de presque deux tours du monde parcourus depuis son lancement en août 2019. On a vérifié la structure aux ultrasons. Le bateau a été entièrement désossé, une bonne partie de l’électronique, le moteur, les winchs, l’accastillage, ont été démontés », ajoute le skipper de 37 ans qui a suivi de près tout au long de sa période de récupération physique l’avancée des travaux apportés à ce monocoque, rentré à bon port dans un état général très satisfaisant. Idem pour la garde-robe, le moteur d’APIVIA, dont Charlie a pris le plus grand soin et qui porte très peu de stigmates de ce tour du monde mené à un rythme effréné. Au point qu’il est juste prévu de l’équiper de deux ou trois nouvelles voiles pour disputer cette saison 2021 sous le signe de la navigation en double.

V1 à tribord, V2 à bâbord et bords miroirs

Au-delà de ces incontournables révisions, cette période de pause méritée a été aussi l’occasion d’apporter des évolutions dans une logique d’optimisation, à commencer par les installations nécessaires pour tester une deuxième version de foils, que Charlie et son équipe avaient fait construire sur les plans de l’architecte naval Guillaume Verdier au printemps 2020. Les aléas et les contretemps de la crise sanitaire n’ayant pas permis de suffisamment les valider avant de s’engager sur un tour du monde, ils avaient gardé ces nouveaux appendices bien au chaud dans l’attente de pouvoir les tester avant de les utiliser en compétition. En milieu de cycle du programme de sponsoring d’APIVIA, l’heure de mesurer les gains de performance qu’ils peuvent générer est cette fois venue « On va remettre APIVIA à l’eau en dissymétrique. On va mettre à l’eau avec un foil V1 d’un côté, et un foil V2, à bâbord, de l’autre. Ces nouveaux foils, un peu plus profonds, un peu plus puissants, sont théoriquement plus performants. J’ai hâte de mesurer de manière objective le gain sur l’eau quand on pourra tirer des bords miroirs dans quelques semaines. Bien sûr, l’objectif affiché est de passer à 100% V2 à un moment donné », détaille Charlie qui connaît aujourd’hui son bateau sur les bouts des doigts et qui saura évaluer aux seules sensations comment il réagit à cette modification majeure.

Bras droit et œil d’expert

Pour l’accompagner dans ces développements, Charlie peut compter sur Jean-Luc Nélias, bien connu de la course au large pour sa fine analyse des performances d’un coursier océanique. Fort d’une immense expérience, ce compétiteur de 58 ans, qui a roulé sa bosse sur une grande diversité de supports et affiche une solide et précieuse expertise dans de nombreux domaines, vient remplacer au poste de « team manager » Antoine Carraz, bien occupé par d’autres projets chez MerConcept. Un rôle clé pour orchestrer la belle mécanique humaine, l’équipe de sept permanents et les nombreuses compétences transverses qui gravitent autour du monocoque APIVIA. « Jean-Luc est mon nouveau bras droit, c’est lui qui va gérer les planning d’entraînement, de chantier, la distribution des tâches aux différentes équipes en collaboration avec Jean-Yves Gau, le boat Captain, et Baptiste Chardon au bureau d’étude. Il a aussi un rôle d’interlocuteur avec le sponsor. Il apporte également son œil averti et ses bons conseils sur la perf’. Il donne le tempo, et c’est désormais sur lui que je me repose le plus à terre » indique le skipper d’APIVIA qui partage avec ce navigateur, routeur et performer, une vraie passion pour la compétition. « J’abandonne la compétition telle que je la pratiquais avant sur l’eau. Je vais l’aborder de l’autre bout de la lorgnette. C’est une rupture assez radicale, mais c’est passionnant. Il s’agit de mettre toute mon expérience, mes échecs et mes réussites, au service de cette quête de victoires au pluriel », complète de son côté ce nouveau « team manager », qui se réjouit de « rejoindre un projet gagnant ».

Fastnet Race, Défi Azimut et Transat Jacques Vabre

Pour Charlie, Jean-Luc, Paul et les autres, la mise à l’eau d’APIVIA après ce long et minutieux chantier sonne le début de nouvelles aventures. Après un premier mois de navigation pour tester le monocoque dans sa nouvelle configuration et profiter des sorties en mer pour embarquer de nombreux invités, l’ensemble de l’équipe entrera progressivement en mode compétition. « Le programme prévoit des entraînements avec le Pôle Finistère Course au Large avec d’autres concurrents, en alternance avec des sorties de notre côté, notamment sur un format de deux-trois jours le week-end, afin que l’équipe puisse avoir le bateau à disposition la semaine », explique Charlie. La célèbre course du Fastnet au départ de l’île de Wight sur les eaux du Solent au mois d’août et le traditionnel Défi Azimut à Lorient en septembre constitueront des galops d’essai d’envergure avant l’incontournable Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 7 novembre prochain au Havre. Pour Charlie et toute l’équipe d’APIVIA, il reste six mois pour fournir et affûter ses armes pour aller chercher la victoire en Martinique et décrocher un ambitieux doublé sur la célèbre transat en double, l’objectif phare de cette saison 2021.

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Disobey.'

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