Ces dernières années, Éric Péron a multiplié les expériences sur une foule de supports différents, se forgeant ainsi un palmarès aussi solide qu’éclectique. Doté d’un esprit entrepreneurial affirmé, le Finistérien est à l’origine du projet French Touch Ocean Club, qui a pour but de rassembler et promouvoir les entreprises françaises en valorisant leur savoir-faire, et de démocratiser le sponsoring de la voile. Aujourd’hui, s’il ambitionne légitimement de s’aligner au départ du mythique Vendée Globe, il se lance également dans un nouveau défi. Le navigateur vient, en effet, de signer le rachat de l’ancien trimaran Ocean Fifty de Gilles Lamiré, vainqueur notamment de la Route du Rhum 2010 avec Lionel Lemonchois. Après un large « refit » du bateau, le marin ambitionne d’exploiter la plateforme pour des opérations de relations publiques avant de participer, dès l’an prochain, aux épreuves du Pro Sailing Tour avec, en point d’orgue, la Route du Rhum 2022.
Volvo Ocean Race (aujourd’hui The Ocean Race), Transat Jacques Vabre, Monaco Globe Series, Transat AG2R La Mondiale, Tour de France à la Voile, Solitaire du Figaro… Éric Péron s’est illustré sur les courses au large les plus prestigieuses et ne compte évidemment pas s’arrêter là. Aussi, après avoir cumulé les expériences en IMOCA, en Figaro Bénéteau, en VO65 ou encore en voile légère, le navigateur se lance désormais sur le circuit des Ocean Fifty. « À la suite de ma déconvenue sur le dernier Vendée Globe (le partenaire qui s’était engagé s’est dérobé, ndlr), il était important pour moi de rebondir vite et bien. Je me suis ainsi orienté vers la classe Ocean Fifty, à la fois parce que ce sont des bateaux super intéressants sportivement et techniquement, mais aussi parce qu’ils représentent une plateforme à taille humaine et donc idéale pour réaliser des opérations de relations publiques, ce qui correspond parfaitement aux attendes du réseau French Touch Ocean Club », explique Éric. De fait, le club et la marque affichent deux axes forts. D’une part, rassembler et promouvoir les entreprises françaises en valorisant leur savoir-faire et leur engagement dans une économie responsable, éthique et humaine. D’autre part, démocratiser le sponsoring de la voile et de la course au large et participer à son renouveau en le rendant accessible.
Un marin polyvalent, un bateau remis à niveau
« Le club s’étoffe petit à petit et aujourd’hui il supporte ce nouveau projet à hauteur de 20 %, ce qui nous permet de nous lancer », détaille le Finistérien, à la recherche donc d’un partenaire titre pour embarquer dans cette nouvelle aventure en multicoque. « J’ai déjà une petite expérience sur des bateaux à deux ou trois coques pour avoir participé à différentes épreuves des circuits ORMA puis MOD 70, mais aussi pour avoir régaté en Flying Phantom sur le circuit des Extreme Sailing Series. Je ne suis, certes, pas expert des Ocean Fifty, mais mon point fort est d’être très polyvalent », assure Éric, qui a déjà prouvé, et à maintes reprises, qu’il était capable de s’adapter rapidement à n’importe quel type de support. « Le plus important pour performer, quel que soit le type de bateau, reste la méthode », note le marin qui a donc récemment fait l’acquisition du plan Irens – Cabaret construit en 2009 chez Marsaudon Composites à Lorient, sous l’impulsion d’Hervé Cléris. Un bateau qui a ensuite brillé avec Lionel Lemonchois puis avec Gilles Lamiré, respectivement vainqueurs à son bord de la Route du Rhum 2010 et de The Transat bakerly en 2016.
Le Vendée Globe : dans un coin de la tête
« Le bateau, que nous allons baser à Brest, va subir un large « refit » dans le but d’être mis à niveau avec les bateaux d’aujourd’hui. En somme : pour être plus compétitif. En ce sens, nous allons ajouter des foils puis une dérive centrale, mais aussi effectuer des travaux sur les safrans », détaille Éric Péron. « Les Ocean Fifty sont des machines très abouties et leur jauge offre un coefficient de sécurité intéressant, sans négliger la performance et tout en conservant des coûts raisonnés et raisonnables. Cela permet à des bateaux de presque dix ans d’âge de continuer de rivaliser avec les machines dernière génération », relate le Breton qui gère ses propres projets depuis plus de quinze ans, et qui se trouve ainsi capable de proposer des projets clés en main aux investisseurs et aux partenaires. Un atout qui, il l’espère, réussira à l’emmener jusqu’au départ du Vendée Globe en IMOCA.