Mars et ça repart !

© Christophe Breschi

A 13h34 ce jeudi, après un premier rappel général, le coup d’envoi de la grande course de la 18e édition de la Solo Maître CoQ a été donné en baie des Sables d’Olonne par Manu Cousin, récent finisher du Vendée Globe. Les 29 marins en lice se sont alors élancés, propulsés par un flux de secteur ouest sud-ouest soufflant entre 4 et 5 nœuds. Dans ces conditions mollassonnes, Achille Nebout (Primeo Energie – Amarris) a été le premier à se démarquer, enroulant ainsi la bouée de dégagement en tête devant Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) et Fabien Delahaye (Laboratoires Gilbert – Loubsol). Reste qu’à ce stade de la course, avec 340 milles devant les étraves et une météo plus qu’incertaine jusqu’aux abords de l’île de Ré, les dés étaient loin d’être jetés.

Après avoir disputé deux parcours côtiers lundi et mardi, puis profité d’une journée « off » hier, les 29 marins de la Solo Maître CoQ ont pris le départ de la grande course, ce jeudi après-midi. Au menu pour les uns et les autres : une boucle de 340 milles au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via Ré, Belle-Ile et Yeu, aussi complète que complexe, avec de tout petits airs erratiques au large des côtes aunisiennes, des conditions toniques du côté des Birvideaux puis de nouveau du petit temps sur les derniers milles. « Vu le scénario météo annoncé, on sait que le début de la course va être crucial. Les premiers qui déborderont l’île de Ré toucheront en premier le nouveau vent, beaucoup plus stable. Ils prendront alors assurément un avantage pour la suite car quand on regarde les routages, on voit que sur le reste du parcours, c’est globalement beaucoup de bords directs. Cela signifie que le jeu ne sera pas ouvert en grand sur le plan stratégique. On va vite se retrouver à jouer aux petits chevaux de bois. En revanche, les choix de voiles et la gestion du bateau seront importants, notamment dans le vent fort », a commenté Fabien Delahaye.

Ne pas rater le train à Ré

Lui fait partie de ceux qui ont alterné le bon et le moins bon sur les deux premiers rounds, et qui comptent sur ce nouvel exercice, similaire à une étape de Solitaire de Figaro, pour s’exprimer et grappiller au passage quelques places au classement général. Et pour cause, cette manche dotée d’un coefficient 3, pourrait bien redistribuer les cartes au classement général actuellement mené par le Britannique Alan Roberts (Seacat Services) devant Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance) et Gildas Mahé (Breizh Cola). « Tout dépendra en fait de la manière dont va évoluer la dorsale au niveau de l’île de Ré. Si le vent se maintient, ce sera moins compliqué que prévu. S’il s’effondre, ça va évidemment devenir très aléatoire. Une fois ce passage délicat derrière eux, les concurrents devront alors gérer le passage d’un front du côté de Belle-Ile. Dès lors, outre l’arrivée de la pluie, la mer va se former et le vent va rentrer jusqu’à 20-25 nœuds avec potentiellement des rafales à 35. Ce ne sera pas si tranquille ! », relate Christian Dumard, analyste météo de la Solo Maître CoQ.

Le choix des voiles et la gestion du bateau au premier plan

« Dans la journée de samedi, le vent est prévu de mollir de nouveau. A date, selon les timings, et en particulier si le premier tronçon traîne en longueur, les ETA (estimations d’heure d’arrivées, ndlr) divergent franchement. Certains modèles laissent ainsi envisager des premières arrivées samedi entre 3 et 5 heures du matin tandis que d’autres ne les voient pas avant la soirée de cette même journée », note le consultant. Une chose est donc certaine : l’incertitude demeure. « On espère tous ne pas prendre trop de retard sur la première partie du parcours parce qu’après ça va filer par devant dès l’arrivée du nouveau vent. En plus de ça, plus un bateau sera derrière, plus les bascules seront mauvaises pour lui et comme si ça ne suffisait pas, sur le dernier tronçon, plus il sera à la traîne, moins il aura de vent ! », a commenté Vincent Riou (Capmar IV) qui signe son retour à la compétition après deux années sans, et confirme donc qu’une fois Ré dans le sillage, la hiérarchie établie sera compliquée à bousculer. Mais les spécialistes le savent bien cependant, en course au large, rien n’est jamais écrit. Les paris sont donc ouverts.

Source

Laure Lunven - de Hercé

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