Après la Grande-Bretagne, la Suisse !

  • © Christophe Breschi
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Ce mardi, comme la veille, les 29 marins de la 18e Solo Maître CoQ avaient rendez-vous pour un parcours côtier d’une trentaine de milles au large des côtes Vendéennes et comme la veille, c’est avec un léger retard sur l’horaire prévu qu’ils se sont élancés, la faute à un rappel général cette fois. Sans surprise, le vent s’est montré particulièrement instable puisqu’en plus d’être passé du secteur est au secteur sud-ouest au cours de la journée, il a aussi franchement molli jusqu’à contraindre la Direction de course à réduire le parcours de 34 à 22 milles, et ainsi établir le classement à partir du pointage à la marque numéro 3, au large de Brem-sur-Mer. Dans ces conditions délicates où les cartes ont régulièrement été redistribuées, le Suisse Nils Palmieri (Teamwork) s’est montré très agile, signant ainsi sa première victoire de manche sur le circuit, tandis qu’Alan Roberts (Seacat Services) et Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance), qui s’étaient déjà illustrés lundi, ont confirmé qu’ils étaient en grande forme. Pour preuve, respectivement 2e et 4e de la manche du jour, les deux hommes occupent ce soir les deux premières places au classement général provisoire. S’ils comptabilisent le même nombre de points, l’avantage est toutefois donné au skipper Britannique grâce à sa victoire de manche, mais tout reste donc à faire et la grande course dont le départ est programmé ce jeudi après une journée off, s’annonce plus que jamais décisive.

Si, hier, la première course de la 18e Solo Maître CoQ s’est révélée particulièrement tactique, la deuxième qui s’est jouée aujourd’hui au large des Sables d’Olonne n’a assurément pas été moins complexe. En cause, un vent très instable qui s’est établi à l’est pour 12 nœuds en fin de matinée, pour finir par s’évanouir en fin d’après-midi après avoir effectué une rotation de près de 180°. « Un paquet de choses se sont jouées sur le départ et sur le premier bord de près pour rejoindre la marque 1. C’est clairement passé à droite. Pour ma part, c’est une option que j’ai voulu prendre tout de suite. J’ai d’ailleurs pris un départ quasiment en deuxième rideau pour pouvoir virer rapidement et ainsi être le premier de ce côté du plan d’eau », a détaillé Martin Le Pape (Gardons la Vue) qui s’est alors installé d’office dans le groupe de tête tandis qu’un petit paquet, emmené par Alexis Loison (Région Normandie) et Éric Péron (French Touch), a d’emblée payé cher son option à l’opposé. Impossible pour lui de revenir au score ensuite malgré ses efforts.

Une première qui fait du bien

Aux avant-postes, la petite bande, d’abord menée par Tom Laperche puis ensuite par l’étonnant Nils Palmieri, a donc pris la poudre d’escampette et les frasques du vent ont, dans la foulée, contraint le comité de course à prendre la décision de juger l’arrivée à partir du pointage de la bouée numéro 3. « Quand j’ai compris que je gagnais la manche, ça a été quelque chose. C’est ma première victoire sur le circuit des Figaro Bénéteau et forcément ça fait plaisir surtout que jusqu’ici, je n’avais encore jamais fait de podium ni même de Top 10 ! », a commenté le skipper de Teamwork qui prouve ainsi qu’il est capable de réaliser de belles choses, mais aussi de rebondir haut et fort après une contre-performance. « Lundi, lors de la première course, j’avais terminé 24e. Tout s’était vraiment passé de travers. Je n’avais vraiment pas bien navigué. Ce matin, en partant sur l’eau, je m’étais dit qu’il fallait vraiment que je réagisse. Je l’ai fait de la plus belle des manières ! C’est vraiment positif d’avoir réussi à corriger ce qui n’avait pas été la veille. Aujourd’hui, je n’ai fait que grappiller des places car le bateau allait vite et mes manœuvres étaient propres. J’étais vraiment à l’aise », a ajouté le navigateur suisse qui, après le Britannique Alan Roberts hier, souffle une victoire aux Français, de plus en plus bousculés par les étrangers sur le circuit.

Compteurs à zéro ou presque

Quid du classement général ? Après les deux premières courses, c’est toujours le skipper de Seacat Services qui pointe en tête, à égalité de points, toutefois, avec le tenant du titre, Tom Laperche. « Je suis content aujourd’hui pour les mêmes raisons qu’hier. Encore en fois, j’ai réussi à naviguer comme j’ai voulu puis à prendre les bonnes décisions, mais surtout j’ai eu la vitesse. Ce mardi, c’était un cas de course classique où l’on pouvait vite perdre beaucoup. J’ai, de fait, laissé filer quelques places, néanmoins je suis content. A présent, il reste la grande course et c’est elle qui va déterminer le classement général. C’est aussi l’exercice que l’on attend tous pour valider un maximum de points travaillés cet hiver », a détaillé Alan. Avis partagé par Martin Le Pape, troisième du jour et cinquième au classement général provisoire. « La grande course de 340 milles entre Belle-Ile, Ré et Yeu qui nous attend va, comme toujours, être le juge de paix sur cette Solo Maître CoQ. J’ai hâte d’y aller. Il risque d’y avoir pas mal de transitions à gérer, un front à passer…. On va affiner ça demain car on va avoir le temps de bien préparer la météo », a terminé le Finistérien qui va, comme ses concurrents, profiter d’un jour de repos avant de s’aligner au départ de la grande étape jeudi, à 13 heures.

Ils ont dit :

Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance) :

« Je super content de ma journée. J’ai réussi à prendre un super départ et à ainsi vite me retrouver en tête. Ensuite, il y a eu une rotation du vent à droite et des gens comme Alan (Roberts) ou Martin (Le Pape) ont réussi à bien revenir. J’ai toutefois réussi à attaquer sous le vent puis à passer en tête à la première marque. Sous spi, la bonne surprise a sans conteste été le petit Suisse (Nils Palmieri). Il s’est vraiment montré très rapide sur mer plate et dans les petits airs. Ce soir, je me retrouve à égalité de points avec Alan (Roberts). Sur le papier, il est devant car il a gagné une manche mais ce qui va compter c’est la grande course dotée d’un coefficient 3. Jusqu’ici en tous les cas, c’est un plaisir de naviguer en tête de flotte. Ça renforce forcément la confiance car les choix que j’ai faits étaient souvent bons. La grande course va permettre de voir vraiment les forces en présence et surtout, c’est elle qui va faire le classement général. »

Xavier Macaire (Groupe SNEF) :

« Hier avait été une journée un peu difficile pour moi mais aujourd’hui les choses se sont mieux passées et ça se termine par une 5e place, ce qui est plutôt bien. Je n’ai pas fait un excellent départ mais j’ai réussi à m’accrocher, à rester dans le match puis à saisir une bonne opportunité sous spi, au niveau du phare des Barges. J’ai ainsi réussi à bien me recaler devant un petit paquet de bateaux. Ce n’était pas facile car le vent mollissait et c’était très serré mais j’ai réussi à tenir. Il s’est vraiment passé pas mal de choses. Dans ces conditions, des petits décalages font vite des gros écarts : on l’a vu hier et on l’a encore vu aujourd’hui. Hier, tout s’est mal goupillé et j’ai plutôt tout fait à l’envers mais aujourd’hui j’ai fait deux décalages du bon côté et deux fois ça a payé. A présent, il reste la grande course. Ça va être dur de gagner au général avec ma mauvaise manche d’hier (16e, ndlr) mais je serai content si je fais un bon résultat et si je prends du plaisir sur ce dernier round.

Source

Laure Lunven - de Hercé

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