Si nous faisions le point en quelques dates sur le duo français Audinet / Delapierre, voilà ce que cela donnerait : l’année 2018 marque la création du duo et la découverte du Nacra 17 pour Quentin. En 2019, l’équipage se connait de mieux en mieux et la coordination à bord est bonne, il décroche la médaille d’or sur une étape de la Coupe du Monde à Enoshima face aux meilleurs équipages du monde. Enfin, en 2020 les régatiers voient leur rêve se rapprocher, en qualifiant la France pour les Jeux Olympiques de Tokyo, puis en s’offrant le titre de vice-champions d’Europe… Le parcours est quasi-parfait, il ne manquerait plus qu’une belle performance cet été au Japon pour concrétiser l’histoire. C’est ce sur quoi travaillent intensément Quentin et Manon. Depuis l’annonce du report des JO en mars dernier, il a fallu se remobiliser, réorganiser l’agenda et trouver de nouveaux axes de travail. Nous vous expliquons ci-dessous comment le duo se prépare à l’échéance et quels sont ses objectifs.
Ce report des Jeux Olympiques, une vraie opportunité pour le duo
Il y a un an, lorsque l’annonce du report des Jeux Olympiques est tombée, pour Quentin Delapierre et Manon Audinet il a fallu retrouver les ressources pour rester motivés une année supplémentaire, être flexibles et s’adapter. Finalement, le duo a vite pris cela comme une opportunité pour travailler davantage et arriver encore plus prêt cet été. Leur titre de vice-champions d’Europe décroché en octobre dernier a été un réel boost dans leur préparation et un bon tremplin pour démarrer cette longue période d’entrainements.
Lanzarote a été désigné comme étant le terrain de jeu idéal pour les régatiers qui avaient besoin de retrouver des conditions similaires à celles d’Enoshima. « Nous voulions aller nous entraîner à Lanzarote car on se doutait qu’il allait y avoir d’autres bateaux étrangers. On imaginait bien les conditions sur le plan d’eau là-bas, mais tant que nous n’y étions pas, il était difficile de se rendre compte de ce à quoi cela allait ressembler » raconte Manon. Par chance, il s’est avéré que Lanzarote fut le lieu d’entraînement d’un grand nombre d’étrangers et qu’en plus il ressemblait étrangement à celui du Japon, « Ce n’est pas complètement similaire au Japon mais pas loin ! Le vent avec la chaleur de l’air provoque le même ressenti qu’à Enoshima. Ce qui est très intéressant c’est qu’il y a pléthore de conditions différentes. Que ce soit à l’Est ou à l’Ouest de l’île, la mer sera organisée différemment avec une taille plus ou moins grande, contrairement au Sud de l’île, où la mer sera plate et le vent très oscillent comme il peut l’être au Japon. » complète Quentin.
En novembre, le duo a donc posé ses valises aux îles Canaries et a débuté ses sessions d’entraînements. Au final, il aura été rejoint par une quinzaine d’équipages européens tout au long de cette période, ce qui aura rendu les stages très intéressants et enrichissants. La dynamique de groupe leur a permis le garder le rythme, travailler les prises de départs sur les compétitions organisées en interne, et enfin, de continuer à s’exercer et à progresser. « Après, tout cela est subjectif car on s’est toujours entrainés contre les mêmes bateaux, nous nous sommes peut-être influencés et allons dans le même style de navigation mais on se rendra réellement compte de si le travail a bien été fait sur les futures compétitions. » remarque Manon. Ces nombreux stages d’entrainement auront également permis à Manon et Quentin de fidéliser leur partenariat avec les danois, Lin Cenholt et Christian Peter Lübeck, doubles champions du monde, « C’est super parce qu’on sent que le partenariat est bien conçu et que chacun y trouve son intérêt, la relation est très seine. C’est une grosse force, car plus les jeux vont se rapprocher, plus l’ambiance va se tendre dans les groupes et la situation sanitaire ne va pas arranger les choses. C’est donc bien d’avoir consolidé cette association. » explique le barreur, Quentin.
En parallèle, Quentin et Manon peuvent compter sur leur entraîneur, Franck Citeau, qui prépare sérieusement les blocs d’entrainement et dont les conseils sont toujours aussi précieux. Nous retrouvons également à leurs côtés Rémy Dupont, le préparateur technique et François Le Castrec le coach mental, deux éléments indispensables dans cette dernière ligne droite vers les Jeux. « Au final, je suis plus sereine en 2021 qu’en 2020 ! On est vraiment dans une bonne dynamique. » Cette phrase rassurante et motivante dite par Manon, prouve la positivité de l’équipage et nous donne hâte de vivre les prochaines aventures !
Retour à la compétition
La situation sanitaire aura grandement perturbé le calendrier sportif entrainant l’annulation de plusieurs courses en 2021 comme le Championnat d’Europe ou encore la Semaine Olympique Française. Mais heureusement, dimanche prochain, le duo français disputera la Lanzarote International Regatta, première confrontation depuis plusieurs mois. Cette compétition servira pour certaines nations d’épreuve qualificative. Cela justifie donc la présence de nombreux équipages, ce qui a de quoi réjouir les français. « Cet hiver, avec Manon, nous nous sommes focalisés sur la coordination à bord et sur les petits détails, non pas pour faire d’énormes différences mais au contraire, pour faire la différence au bon moment. Effectuer les bons mouvements tactiques, rester concentrés sur la série de vagues à passer, amener l’attention vraiment sur ce moment-là et avoir la niaque, sont les points où nous avons mis l’accent. » précise Quentin impatient de mettre tout ce travail en pratique dès dimanche prochain.
Il n’y a aura pas d’objectif de résultat sur la Lanzarote International Regatta même si connaissant notre duo français, l’envie sera de remporter chacune des manches disputées. Il faudra surtout identifier et décortiquer chaque régate de façon à comprendre les points positifs ou négatifs. Alors, rendez-vous dès le dimanche 21 mars, pour cette régate dont le format sera très similaire à celui des Jeux Olympiques avec des épreuves qualificatives et une medal race à la clé pour les équipages les plus performants.
