Bestaven, une lumière dans la nuit

  • © Jean-Louis Carli
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Le skipper de Maître Coq, le 9e vainqueur du Vendée Globe de l’histoire, a basculé dans l’euphorie dès la ligne d’arrivée franchie, à 4 heures 19. Retour sur une arrivée triomphale, sur ses premières confidences et sur ses mots pour Charlie Dalin. « Il y a deux vainqueurs dans ce Vendée Globe » a répété Yannick Bestaven, rappelant avec élégance la fraternité si propre à celle des hommes et des femmes de mer.

La longue nuit qui s’étire sur les Sables d’Olonne a eu une issue heureuse. Et elle s’est matérialisée par un sourire, éclairé par la lumière artificielle, les flash des photographes et le feu d’artifice tiré un peu plus loin. C’est celui de Yannick Bestaven, le 9e vainqueur du Vendée Globe, le plus âgé (48 ans) et à nul doute l’un des plus acharnés. Il avoue « avoir l’impression de rêver, d’halluciner ».

Un visage étincelant

Dans les matinales radio, on s’empresse de faire le portrait d’un homme qui a toujours cru en son étoile. Le Vendée Globe, il y avait participé en 2008 mais avait démâté les premiers jours. C’était il y a douze ans. « Oui, c’est une belle revanche parce qu’il a fallu tout reconstruire, compter aussi sur un sponsor qui m’a soutenu », lâche-t-il devant les journalistes. « Toutes les planètes se sont bien alignées. »

Son visage, rasé de près, est étincelant depuis que la course s’est achevée, ses yeux brillants malgré les cernes creusés. En décembre, au cœur des mers du sud, il avait les traits bien plus marqués et disait vivre comme « un sanglier ». Ce temps appartient désormais à son histoire et il peut savourer. Ses deux filles sont à bord avec lui, il les enlace longuement.

« Va pas faire de bétise maman ! »

Arrivé sur le ponton du Vendée Globe, il n’y a pas de larmes. Ce sera peut-être pour plus tard. Il lève les bras à de multiples reprises, salue un à un la poignée de proches qui ont pu assister à ce moment à part. Yannick profite, sourit, s’amuse. Sa mère tente de monter à bord. « Va pas faire de bêtise maman, j’ai réussi à ramener le bateau à bon port », lâche-t-il dans un éclat de rire. Alors qu’il prend la pose avec toute son équipe, APIVIA s’amarre à son tour. Charlie Dalin et Yannick Bestaven se tombent dans les bras. « Il y a deux vainqueurs sur ce Vendée Globe », lâche spontanément le skipper de Maître CoQ IV.

Une poignée de minutes plus tard, face aux caméras, Armel Le Cléac’h félicite le vainqueur. Charlie Dalin est là aussi. Yannick lui tend le trophée. « Prends-le, il est un peu à toi » dit le vainqueur avant d’ajouter : « Dans quatre ans, ce sera le tien ». Vient le temps des questions. Sur le scénario de la course, le natif de Saint-Nazaire assure « qu’il ne fallait pas être premier, ça revenait toujours par l’arrière ». Sur le final haletant, il lâche « quand tu n’as rien à perdre, tu n’as rien à perdre. Mes routages m’envoyaient au Nord et je savais qu’il fallait aller chercher du vent fort et des fronts ».

À propos des bonifications et du temps compensé, Yannick assure « qu’il n’y a pas de polémique à chercher » et il revient sur cette nuit à chercher Kevin Escoffier : « j’étais sur le pont toute la nuit, je cherchais un copain, la course ne comptait plus. C’était une nuit d’enfer ». Et puis, à nouveau, il se répète : « il y a deux vainqueurs, un en temps réel, l’autre en temps compensé. C’est le sport ». Dans un éclat de rire, Yannick conclut : « j’aurais aimé franchir la ligne le premier. Il va peut-être falloir que j’y retourne dans quatre ans du coup ! »

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Agence Oconnection

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