Yannick Bestaven premier cap hornier !

© Jean-Marie Liot / Maitre Coq

Cet après-midi à 14h42 (heure française), Yannick Bestaven a franchi la longitude 67 ° 17’ 21’’ Ouest qui prolonge l’extrémité sud de l’île Horn. C’est la première fois que le skipper de Maître CoQ IV passe le cap mythique. Une performance d’autant plus belle qu’il mène la course depuis maintenant 17 jours.

« Passer le cap Horn c’est déjà quelque chose pour un marin ! Sur un premier tour du monde en solitaire encore plus, alors en tête du Vendée Globe c’est dingue ! » s’exclame Yannick Bestaven contacté en début d’après-midi. Heureux, ému, fatigué et fasciné par les conditions dantesques qu’il endure depuis ce matin, il savoure, champagne à la main, son passage en tête du dernier des trois grands caps du Vendée Globe après 55 jours et 22 minutes de course.

Après un océan Indien mené en embuscade dans le top 5, « Besta » prend les commandes de la flotte le 16 décembre, aux portes du Pacifique. Depuis, l’arcachonnais (installé à la Rochelle) qui a fêté ses 48 ans le 28 décembre, a réussi à mener à la perfection son plan Verdier-VPLP équipé de petits foils. Un bateau fiable et éprouvé de génération 2016, qu’il pousse à 100% de ses capacités.

« Je suis têtu, c’est un de mes défauts mais aussi une des mes qualités » nous révélait le marin-ingénieur sur les pontons des Sables d’Olonne, quelques jours avant le départ. « J’ai aussi une grande capacité de résilience. Et j’ai un mental solide dans les conditions difficiles ». Il en a fait la preuve dans ces mers du Sud qu’il ne connaissait pas et qu’il a traversé avec vaillance, sans jamais faillir.

« Il a fallu croire en mes options et en ma route, sans me soucier de ce que pouvaient faire mes concurrents. Il fallait être têtu, notamment quand je suis resté le long de la zone des glaces. Mais je ne pensais pas qu’on pouvait aller chercher si loin dans le corps humain pour surmonter physiquement et moralement tout le stress, le froid, l’humidité, la solitude. Il y a eu des moments magiques et d’autres très durs comme quand le bateau s’est complètement couché et est parti au tas, en pleine nuit, j’étais sur le pont à me demander ce que je faisais là.»

Le vainqueur de la Mini Transat 2001 et double vainqueur de la Transat Jacques Vabre en Class40 prend une petite revanche sur l’édition 2008 du Vendée Globe qui s’était achevée dans le golfe de Gascogne (démâtage) quelques heures après son départ.
Après 55 jours de course, c’est lui qui ouvre la voie vers « la maison » !

Le cap Horn dans son sillage, il devra encore serrer les dents plusieurs heures avant de connaître des conditions plus calmes qui lui permettront d’inspecter entièrement son bateau. Il faut encore parer l’île des Etats (à l’Est de la Terre de Feu, à la pointe de l’Argentine) avant de pouvoir mettre le clignotant à gauche, et attaquer la remontée de l’Atlantique Sud.

A 200 milles du rocher, c’est au tour de Charlie Dalin d’expérimenter des conditions dantesques. Le skipper d’Apivia a mis la pédale douce et progresse vers la pointe de l’Amérique du Sud à 15 noeuds de moyenne. Il devrait passer le cap Dur vers 2 ou 3 heures du matin dimanche.

Derrière, Thomas Ruyant (3e) au coude à coude avec Damien Seguin (4e) ont encore 36 heures minimum avant de doubler le fameux cailloux. Le vent qui va basculer à l’Ouest va bientôt obliger la meute des poursuivants à tirer des bords vent arrière pour progresser vers l’Est.

Tous devront prendre la garde à l’arrivée d’une nouvelle dépression qui va balayer une grande partie de la flotte dans les prochaines heures et qui se renforcera à mesure qu’elle se déplace vers l’Amérique du Sud.

Source

Agence Oconnection

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