Yannick Bestaven en ouvreur dans le Pacifique

© Jean-Marie Liot / Malizia

La longitude 146° 49 Est, porte du Pacifique Sud, a été doublée vers 1h30 du matin par le skipper de Maître Coq bien installé aux commandes de la flotte depuis près de 24h. Au même moment, Thomas Ruyant reprenait sa route après avoir stoppé son bateau à la cape pour gérer une voie d’eau dans le compartiment avant de son IMOCA. 127 milles derrière Yannick Bestaven, LinkedOut et Apivia se tiennent désormais en 26 milles !

L’océan Pacifique Sud leur tend les bras. Les skippers du 9e Vendée Globe mettent donc désormais le cap vers le Horn distant de près de 4 000 milles, prochaine et dernière balise à laisser à bâbord avant de remonter l’océan Atlantique. D’ici là, la route est longue et semée d’embûches dans le cet océan qui peut se montrer rugueux malgré son nom donné par Magellan il y a exactement 500 ans. Le navigateur portugais qui rejoignait l’Indonésie avait alors rencontré des conditions de navigation paisibles, d’où le nom qu’il lui a donné. Mais le Pacifique Sud est bien souvent rythmé par de fortes dépressions générant une énorme houle et il peut faire froid, très froid dans les Cinquantièmes hurlants.

Régate endiablée

Les onze premiers naviguent en avant d’un front dans d’excellentes conditions pour avaler les milles. Louis Burton qui venait tout juste d’empanner au moment de la vacation de 5h se satisfaisait de glisser sans trop se faire secouer : « On a 20 nœuds de vent en avant du front, la mer est à peu près rangée, je ne pensais pas avoir de telles conditions à cet endroit et naviguer en bande. C’est incroyable et passionnant ! ». Le club des cinq vit presque un nouveau départ depuis mardi, les IMOCA demeurant parfaitement alignés de Jean Le Cam le plus au Nord à Benjamin Dutreux au sud. A 350 milles du trio de tête, la bande régate « comme en baie de Quiberon » ajoute le skipper de Bureau Vallée 2, handicapé par une série d’avaries (J2 inutilisable, grand spi déchiré, hook et chariot de grand-voile cassé en tête de mât) mais déterminé plus que jamais à rester dans le rythme de la compétition sans jamais se plaindre.

L’Indien fait tourner les têtes

Derrière Clarisse Cremer et Romain Attanasio, lequel a doublé le cap Leeuwin hier soir, Armel Tripon frôle la barrière des glaces pour éviter les tentacules de l’anticyclone des Mascareignes qui joue avec les nerfs des concurrents. « On ne va pas se plaindre, l’Indien pourrait être virulent et casse-bateaux. Mais c’est vrai que nous n’arrivons pas à combler la distance, la météo est incroyablement changeante cette année » confiait Arnaud Boissières à 5h ce matin. L’homme qui participe à son quatrième Vendée Globe affiche toujours un optimisme sans faille. Tout ce groupe jusqu’à Manu Cousin devrait cependant profiter bientôt du flux de Nord-Ouest généré par la dépression qui descend sur les Kerguelen. Jérémie Beyou, lui, revient bien le match après une incroyable remontada. Le skipper de Charal à les crocs, il s’est offert six IMOCA en 6 jours et ce n’est certainement pas fini ! « Je navigue mieux quand j’ai les petits copains à côté. Forcément quand tu es tout seul, tu ne peux pas te jauger. Là, ça fait plaisir d’autant qu’ils naviguent tous vraiment bien » expliquait Jérémie ce matin.

Nuit compliquée pour Sébastien Destremau qui a réussi à réparer ses problèmes de barre et reconnecter les deux safrans ensemble. Merci est revenu en mode course !

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Agence Oconnection

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