L’épreuve de force

© Jean-Louis Carli.

Moment décisif pour le leader, Charlie Dalin. Mercredi dans la soirée et dans la nuit, il passera le plus proche d’une dépression particulièrement virulente avec des rafales à plus de 55 nœuds. Le skipper d’Apivia va tenter de résister en abordant cette tempête par le nord. Dans le même temps, les galères s’accumulent pour Louis Burton (Bureau Vallée 2) et Damien Seguin (Groupe APICIL). Dans l’océan Indien, les nerfs sont donc soumis à rude épreuve. Démonstration.

Depuis plusieurs jours déjà, la tête de la flotte est focalisée sur une dépression qui se creuse et qui se présente face à eux demain dans la soirée et dans la nuit. Et le plus concerné, celui pour qui la dépression semble le plus problématique, c’est le leader, Charlie Dalin. Le skipper d’Apivia le sait. À son équipe, il assure qu’il s’agit de la « tempête la plus puissante » qu’il a eu à traverser depuis le départ. Alors, Charlie se prépare. Déjà, il n’a pas suivi les recommandations de son routage optimal en maintenant le cap à l’Est. « Charlie essaie de tout faire pour passer le plus au Nord de la dépression », confie Jacques Caraës. Mais ce ne sera pas une partie de plaisir pour autant : même sur la crête de la dépression, on prévoit des rafales à plus de 55 nœuds et 5 mètres de creux au cœur de la nuit.

Une épreuve de force inédite

« Forcément, il y a de l’appréhension à affronter une telle tempête mais Charlie est prêt et confiant », assure le directeur de course. Le skipper d’Apivia – qui compte quatre podiums à la Solitaire du Figaro, une Transat AGZR (2012) et une Transat Jacques Vabre (2019) à son palmarès – a le tempérament, l’état d’esprit et le talent pour y faire face. Surtout, il a prouvé, même en étant en tête du Vendée Globe, qu’il savait ménager son IMOCA dès qu’il le fallait. On peut d’ailleurs s’attendre, en gage de prudence, à ce qu’il rétracte ses foils la nuit prochaine.

L’épreuve de force qui s’engage pour le leader a ceci d’inédit, dans cette édition, qu’il est celui pour lequel le franchissement de cette dépression s’annonce le plus délicat. Depuis lundi en effet, Thomas Ruyant semble s’en être préservé en prenant une route plus Nord. S’il était moins rapide que son rival cette nuit (13 à 17 nœuds contre 20 à 25 nœuds pour Apivia), le skipper de LinkedOut a ainsi la garantie d’éviter le gros de la dépression. Un constat qui est également valable pour Jean Le Cam (Yes We Cam!), toujours dans le coup, lui qui a opté pour une option Nord dès dimanche dernier.

Seguin et Burton tiennent bon

Dans le groupe de tête en revanche, tous n’ont pas eu le loisir de s’attarder uniquement sur les fichiers météos. « J’avoue que je n’ai pas fait beaucoup de météo ces dernières heures », confie Damien Seguin. Et pour cause : il a eu à des problèmes de pilote automatique qui l’ont obligé à réparer toute la journée d’hier. Le marin du Groupe Apicil raconte : « dans la nuit de dimanche à lundi, les problèmes sont survenus juste après un empannage. Je ne pouvais quasiment plus quitter le cockpit, le bateau faisait n’importe quoi… J’ai bricolé toute la journée et j’ai récupéré une partie de l’usage du pilote de secours ». Il s’est forcé à aller dormir cette nuit et devra reprendre les réparations dans la journée. Mais Damien reste confiant. « Sur le moment, tu as l’impression que c’est un drame mais la route est longue, je suis fier de ce premier tiers de course et on va tout faire pour continuer ».

Cette force de persuasion doit aussi animer Louis Burton, décidément pas épargné ces derniers jours. Cette nuit, Bureau Vallée 2 a semblé en difficulté avec des trajectoires surprenantes (Nord, Est, Sud-Est, Nord) à moins de dix nœuds. Lui aussi en proie avec des problèmes de pilote automatique il y a deux jours, il aurait actuellement d’autres petits soucis techniques qui s’accumulent. Louis Burton tenterait actuellement de se mettre dans une zone plus calme afin de réaliser un état des lieux complet.

Chez Cousin et Giraud, il y a de la joie

Parce que sur le Vendée Globe, la réalité et les émotions ressenties d’un bateau à l’autre diffèrent toujours, il y a des femmes et des hommes – très – heureux en ce mardi matin. Noël est dans 17 jours et chez certains, le temps des cadeaux semble déjà avoir débuté. Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) fait partie de ceux-là, lui qui a franchi dans la nuit le cap de Bonne-Espérance. « C’est la première fois que je le passe, je suis super heureux », confie-t-il à la vacation. Et pour fêter ça, il dégustera un gâteau au chocolat préparé par un ami maître-chocolatier. « Je vais bien l’apprécier ».

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Agence Oconnection

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