Sodebo plein pot

© Vincent Curutchet / Sodebo

Comme prévu par la cellule de routage, Sodebo Ultim 3, parvenu à se positionner à l’avant d’une dépression se décalant vers l’est, a débuté vendredi soir un long bord de vitesse qui va le mener jusqu’aux Kerguelen. Samedi matin, Thomas Coville et ses sept équipiers affichent une moyenne de 34 nœuds, ce qui leur a permis d’accroître leur avance sur le tableau de marche d’Idec Sport, de plus de 400 milles.

Jean-Luc Nélias avait résumé le programme du week-end vendredi dans son bulletin météo quotidien : « A partir de ce soir, la course de vitesse débute. » Et effectivement, depuis plusieurs heures, Sodebo Ultim 3, après en avoir terminé avec le contournement par l’ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène, a considérablement allongé la foulé. Ce samedi matin, sa moyenne sur les dernières 24 heures est de 34,2 nœuds et ce long bord de vitesse dans les 40e, bâbord amure à l’avant d’une dépression, va durer encore quelques jours, jusqu’aux Kerguelen. Auparavant, l’équipage aura basculé dans l’océan Indien au niveau du Cap des Aiguilles, point le plus méridional de l’Afrique du Sud situé après Bonne-Espérance, lundi matin, soit en 12 jours environ, l’objectif en partant d’Ouessant le 25 novembre.

En prévision du Grand Sud, le boat-captain François Duguet est confiant quant à la capacité de Sodebo Ultim 3 à encaisser ces journées à plein régime :« Je n’ai aucune appréhension, le bateau est prêt, l’équipage aussi, j’ai hâte d’y aller. » Chargé de veiller techniquement sur le trimaran, le marin de 39 ans n’a, de son propre aveu, pas eu grand-chose à faire de ce côté-là depuis le départ il y a un peu plus de 10 jours : « Les 4-5 premiers jours, je n’ai même pas ouvert la caisse à outils. Ensuite, on a profité de la traversée du Pot-au-noir pour faire quelques bricoles, mais c’était surtout du préventif et de la sécurité. » Ce qu’il regarde en priorité quand il fait un « check » du bateau ?

« D’abord tout ce qui est gréement : bôme, mât haubanage, ancrage. Après les bras de liaison, la structure en dessous pour voir s’il n’y a pas d’impact ; enfin les systèmes de transmission de barre et les safrans. En gros, tout ce qui n’est pas visible depuis la cellule de vie. »

A bord, celui qui confie être « toujours bien en mer », joue aussi, avec sa bonne humeur, les « ambianceurs », sans se forcer : « Je ne sais pas si je suis le boute-en-train de l’équipage, disons que je suis peut-être un peu plus expressif, que j’ai le verbe un peu plus haut que certains, même s’il y en a qui ne sont pas en reste. C’est important quand on part pour 40 jours, dans un espèce de huis clos, de garder une bonne ambiance pour que le moral reste haut, ça passe par des bons mots et des petits moments relax. »

Cette bonne ambiance est également alimentée par Thomas Coville qui donne la cadence à bord :

« Personnellement, c’est une découverte pour moi de partir aussi longtemps sur un record et de ne pas avoir de concurrent direct, poursuit François Duguet. Ce n’est pas facile, il faut parfois se faire un peu violence, se remotiver constamment, mais Thomas est là pour ça et il le fait très bien. Il nous rappelle à l’ordre, nous demande de rester focus sur les chiffres et les réglages. Sur un record, on se bat contre nous-mêmes, ça demande une concentration de tous les instants. »

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Aline Bourgeois

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