Perdus de vue

© François Van Malleghem

1400 milles séparent le chef de meute, Alex Thomson au grand large de la Guinée-Bissau de Fabrice Amedeo positionné dans l’Ouest de Madère. Une hémorragie de milles perdus agaçante pour ce groupe de 12 IMOCA englués depuis trois jours dans une dorsale. Au programme : « mardi transpi » en mer avec d’incessants changements de voiles et de trajectoires ! Armel Tripon sur L’Occitane en Provence a même prévu de grimper au mât pour finir de réparer son attache de J3. En tête de flotte, on se délecte des belles glissades à plus de 20 nœuds de moyenne et on porte le casque pour éviter les gros poissons volants…

Un Vendée Globe n’est jamais linéaire. L’âge des bateaux, l’expérience des capitaines et la météo qui dicte sa loi sur le grand échiquier océanique donne plusieurs courses dans LA course. Ainsi va la vie sur cette 9e édition de la vaste boucle en solitaire. Il fallait cette année ne pas rater le départ du TGV dès le 2e front.

L’épreuve avant l’épreuve du Pot au noir

« On s’est fait un premier Pot au Noir. Il a fallu rester sur le pont, profiter du moindre souffle d’air pour avancer. Ces bateaux sont énergivores mais ça y’est, il semble que je touche enfin le début des alizés » explique ce matin le Nantais Armel Tripon, 27e au pointage de 5h, à bord de son scow noir et jaune, la voix claire et posée. Un adepte des séances de méditation quotidienne qui gère parfaitement son retard et sa frustration : « La route est longue, je compte bien raccrocher le bon wagon ! » poursuit-il. Trois jours d’errance dans cette zone de calmes, il y a pourtant de quoi avoir les nerfs en pelote. Chaque classement met un doigt bien poisseux sur votre situation. Les riches deviennent plus riches, et à l’arrière, on ronge son frein.

« Je me suis un peu énervé hier toute la journée, je me suis débattu avec des réglages et changements de voiles pour tenter d’avancer. Restons zen ! » confie Manu Cousin sur son Groupe SÉTIN à la vacation matinale. Un arrêt buffet gargantuesque que le Japonais Kojiro Shiraishi met à profit pour réparer sa grand-voile. Le skipper de DMG Mori Global One n’a parcouru que 30 milles ces dernières 24 heures…

Pied au plancher pour les 18 premiers

Du free ride dans les alizés pour les foilers et bateaux à dérive de tête au large du Cap-Vert avec des vitesses réjouissantes ! « Ce sont des super conditions de glisse, le vent est parfois instable, il faut être dessus, mais on se régale » raconte Kevin Escoffier sur son PRB qui confiait également accueillir dans son cockpit nombre de poissons de volants de bonne taille et constater de nombreuses sargasses flottantes entre deux eaux.

Emmenée par Alex Thomson sur son HUGO BOSS désormais à plus de 100 milles de Jean Le Cam, 2eme au pointage et de Thomas Ruyant, 3eme, qui revient comme une balle, la bande des « surfeurs fous » s’approche rapidement du Pot au Noir dont le garde barrière semble s’être évaporé dans la nature. Comprenez que le vent devrait mollir progressivement mais ne jamais s’essouffler. Un vrai coup de pot ! Le passage de l’équateur devrait avoir lieu demain soir, mercredi, avant de naviguer dans l’hémisphère Sud.

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Agence Oconnection

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