Jusqu’ici, tout va bien

© Jean-Louis Carli / Alea

300 milles au large du golfe de Gascogne, la flotte fait route vers le Sud, en direction du cap Finisterre. Cet après-midi, les IMOCA descendent au portant à petite vitesse dans les souffles irréguliers prodigués par une dorsale anticyclonique. C’est un lundi calme avant le coup de semonce attendu mardi soir. À l’Ouest ou au Sud, chacun devra se placer pour aborder ce phénomène.

Les voix du Globe du 9 nov

Après l’émotion, l’action

Fabrice Amedeo est toujours à Port Olona, aux Sables d’Olonne, pour changer son hook de gennaker et surtout, réparer une petite fissure dans le mât, au niveau de la sortie de drisse. Le skipper de Newrest – Art & Fenêtres devrait pouvoir reprendre la mer à partir de demain (mardi) matin.

Pour les autres, c’est action ! Oubliées les émotions et les effusions de la veille. Les marins de ce 9e Vendée Globe sont entrés dans leur course et s’apprêtent à vivre une poignée de journées très actives pour leur début de descente de l’Atlantique Nord.

Leur première nuit en mer à s’éloigner au large des côtes françaises pour aller chercher dans l’Ouest le premier front de ce tour du monde ne leur a laissé que peu de répit. Au-delà des manœuvres de changements de voiles pour aborder le front, ils sont nombreux à avoir dû faire face à des contretemps techniques : des problèmes de hook à bord de HUGO BOSS ou de LinkedOut ou encore des filets de pêche pris dans les appendices de V and B-Mayenne et de Charal, Jérémie Beyou s’inquiétant ce midi de savoir si sa quille n’avait pas été abîmée. La présence, dans cette zone, de cargos et de pêcheurs, a ajouté une couche de difficultés. Ce lundi, ils ont tous grand besoin de sommeil et d’un repas consistant pour retrouver des forces et de la lucidité. Car jusqu’à la fin de cette semaine, la météo sera très compliquée.

Un choix cornélien

« La situation est totalement atypique », reconnaît Charlie Dalin (Apivia) joint ce matin en visio. En lieu et place du traditionnel anticyclone des Açores, un chapelet de dépressions perturbe la progression des marins vers le Sud. Chacun devra choisir comment aborder ces phénomènes, au premier rang desquels un front actif qui passera dans la nuit de mardi à mercredi, apportant au passage des rafales à 40 nœuds et surtout une mer forte et croisée (5 mètres de creux). Un choix cornélien se dessine dès aujourd’hui au sein de la flotte : rester au large au risque de subir des conditions dures ou « faire l’intérieur » au cap Finisterre et le long de la péninsule ibérique avec le danger de s’empêtrer dans une zone de vents mous.

« Chacun devra trouver le meilleur compromis entre la performance sur la route la plus rapide mais engagée, et une trajectoire plus Sud, qui ménagera le bateau », résume Christian Dumard, en charge de la météo pour la course. Ce choix interviendra dès ce soir ou cette nuit lorsque le vent, à l’avant du front, basculera au Sud-Ouest et qu’il faudra penser à virer de nouveau de bord.

Les IMOCA à dérive à l’honneur

Dès aujourd’hui déjà, chacun semble avoir placé ses pions sur le grand échiquier. Et c’est le groupe du Sud qui a logiquement les faveurs du classement : Damien Seguin (Groupe Apicil) mène le bal, devant Maxime Sorel (V and B – Mayenne), Jean Le Cam (Yes We Cam !), Romain Attanasio (Pure – Best Western) et Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family).

Les petits airs de la journée ne sont pas favorables aux foilers – tous décalés entre 50 et 75 milles à l’Ouest des « sudistes » – qui peinent à dépasser les 10 nœuds de vitesse. Auteur d’un très beau début de course, Nicolas Troussel (CORUM – L’Epargne), premier d’entre eux, pointe en 6e position.

Source

Agence Oconnection

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