Une attente active pour le Gitana Team

Comme prévu, depuis le 1er novembre, le Maxi Edmond de Rothschild et son équipage sont officiellement en stand-by pour leur première tentative sur le Trophée Jules Verne. Amarré à Lorient, son port d’attache, le géant de 32 mètres est prêt à s’élancer sur les 22 000 milles nautiques théoriques du mythique record du tour du monde à la voile. Avec leur routeur Marcel van Triest, le duo de skippers de Gitana 17, scrutent la météo à la recherche de la fenêtre, entendez par là le bon créneau de départ. Le projet est ambitieux, à la hauteur du record actuel de 40 jours 23 heures et 30 minutes détenu par Idec Sport depuis 2017, et par conséquent l’équipe aux cinq flèches s’est donné le temps et les moyens de soigner cette fameuse rampe de lancement atlantique.

Pas de fenêtre à l’horizon

Depuis bientôt une semaine, Marcel van Triest, Franck Cammas et Charles Caudrelier analysent quotidiennement les fichiers météos des différents modèles (européen et américain) en espérant se voir dessiner sur ces derniers la fenêtre idéale leur permettant de s’élancer sur le Trophée Jules Verne. « Nous faisons chacun notre propre analyse et puis nous échangeons le matin pour comparer nos points de vue et décider du code du jour que nous communiquons à l’équipage et au team », confiait Franck Cammas.

« Dans le cahier des charges il y a bien sûr la météo de départ qui est capitale dans notre choix ou non de déclencher un départ mais nous cherchons au-delà avec un scénario jusqu’au cap des aiguilles (cf : cap d’Afrique du Sud qui marque l’entrée dans l’Océan Indien). Donc nous devons nous projeter aussi jusqu’à la fin de l’Atlantique Sud, ce qui nous engage à des prévisions à une dizaine de jours », rappelait Marcel van Triest, le routeur du Maxi Edmond de Rothschild, avant de détailler la situation actuelle : « La semaine dernière, nous avons étudié très sérieusement une fenêtre qui consistait à partir de Ouessant lundi (le 2 novembre) après le passage d’un front. Et même si les temps annoncés à l’équateur et en Afrique du Sud étaient vraiment engageants, nous y avons renoncé car les conditions de départ étaient engagées – au près dans 6 m de creux pour rejoindre la ligne de départ – et suite à une dégradation progressive de cette option. Actuellement, il y a une dépression stationnaire au large de Gibraltar. Ce phénomène très lent remonte au large de la péninsule ibérique et devrait s’évacuer par les îles britanniques dans les prochains jours. Mais il crée une situation de blocage sur notre route car il a pour conséquence directe une rupture des alizés dans l’Atlantique Est. Cette première option, que nous avons accepté de laisser passer, n’était pas une fenêtre de début de stand-by mais plutôt une fenêtre de janvier… La probabilité d’accrocher la bonne dépression dans l’Atlantique Sud était de 25 % et dans ce cas le demi-tour est long et peut te coûter cher si tu laisses filer entre temps d’autres belles opportunités. »

Le Gitana Team est pour l’heure en stand-by et sa cellule météo estime qu’il n’y pas d’opportunités de départ dans les prochains jours, comme nous l’expliquait le routeur : « Pour que le chemin s’ouvre à nouveau, il faut attendre que la perturbation évoquée s’évacue, ce qui permettra à l’Anticyclone des Açores de se rétablir et aux alizés de se réinstaller au niveau des Canaries. » Patience donc !

Les couleurs du stand-by

Pendant la période de stand-by du Maxi Edmond de Rothschild, que l’équipe aux cinq flèches a fixé du 1er novembre aux premiers jours de février 2021, l’annonce des changements de situation et d’un éventuel départ du bateau se fait via un système de codes couleurs dont voici la signification :

  • Stand-by : pas de départ possible avant 96h
  • Rouge : observation d’un départ possible entre 72 et 96h
  • Orange : observation d’un départ possible entre 48 et 72h
  • Jaune : départ probable entre 24 et 48h
  • Vert : départ dans les 24h

« Chaque code correspond à une séquence météo mais aussi à une action qui doit être menée par l’équipe. La majorité des éléments est à bord mais il nous reste encore quelques détails. Par exemple dans ce timing, il nous faudra charger l’avitaillement des 40 jours et les sacs des navigants. La crise sanitaire que nous traversons ajoute également quelques étapes. L’ensemble de l’équipe et plus particulièrement les six navigants seront testés dans le laps de temps que nous offre notre système de codes afin de partir sereinement et avec des garanties », précisait Cyril Dardashti, le directeur du Gitana Team.

Garder le contact

Cette période d’attente de la fenêtre idéale n’est jamais facile à négocier que ce soit pour l’équipage, dont le quotidien peut basculer du jour au lendemain, ou pour l’équipe technique. Afin de traverser ce stand-by du mieux possible, marins et team ont instauré une forme de routine : sport quotidien, analyse météo, sortie d’entraînement hebdomadaire et vérifications d’usage. « Pour garder le contact avec le bateau, nous y venons tous les jours. Cela nous permet aussi de revoir des détails, surtout d’ergonomie ou d’organisation à bord, et d’y apporter des ajustements si besoin. Mais surtout nous avons souhaité instaurer une navigation par semaine ou au maximum tous les 10 jours, selon la météo, pour ne pas nous retrouver à nous élancer autour du monde après une trop longue coupure de sensations au large », expliquait Charles Caudrelier.

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Zephyr Communication

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