Tant qu’il y aura des Voiles !

  • © Gilles Martin-Raget
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La première semaine des Voiles s’est achevée hier soir avec la remise des nombreux Trophées en jeu. C’est le cotre aurique Eva (Fife 1906) qui remporte l’un de plus prestigieux, le Trophée Rolex, tandis que le Grand Soleil Couleur Soleil s’adjuge le Trophée BMW. L’heure était à la satisfaction tant chez les organisateurs que chez les marins, ravis d’avoir pu clore de si formidable manière une saison de voile qui n’a ressemblé à aucune autre. Chacun repart rempli d’espoir de retrouver dès l’année prochaine l’animation si conviviale à terre, qui est aussi une des marques de fabrique des Voiles de Saint-Tropez. Les 130 voiliers entre 10 et 24 mètres – suivant les catégories – cèdent la place aux Super Series, une trentaine de maxi yachts et grandes goélettes appelés à en découdre dès mardi prochain.

Le bilan de Pierre Roinson, Président de la société nautique de Saint-Tropez, régatier et participant en catégorie IRC D

« Avec la remise des Prix qui marque le terme de cette première semaine, nous sommes en mesure de considérer que La Société Nautique de Saint-Tropez, ses bénévoles et tous ses partenaires, main dans la main avec la Ville de Saint-Tropez, nous avons gagné notre pari. Lancer cette 22ème édition était un challenge énorme. Je remercie tous les propriétaires et skippers qui nous ont fait confiance. Tout le monde est ravi d’avoir pu naviguer. Il faut bien se rendre compte que pour beaucoup de compétiteurs, la saison de course a débuté et s’est achevée avec les Voiles ! Tout le monde est heureux, malgré l’absence de la fête et de la convivialité à terre, qui sont une des signatures des Voiles. En revanche, j’ai constaté un très sympathique mouvement de convivialité entre les bateaux, qui avait un peu disparu, et qui, contexte oblige, s’est spontanément réinstallé entre les équipages qui, entre voisins de pontons, ont partagé et communié entre eux. C’est une très bonne chose. On retrouve une ambiance de marins où les équipages refont la régate le soir en rentrant de mer. Si tout redevient normal, on remettra à l’honneur toutes nos festivités l’an prochain, avec beaucoup plus de bateaux. Il y a eu de belles régates sur l’eau, et les compétiteurs se sont fait plaisir jusqu’au bout puisqu’on a terminé avec une belle journée. La semaine prochaine, la météo annonce plus de vent avec de plus gros bateaux et j’espère que nous connaitrons la même ambiance conviviale. »

Le point final groupe par groupe

Epoque Aurique :

Trophée Rolex ; Eva domine Viola.Le Trophée Rolex rassemblait 6 somptueux voiliers auriques plus que centenaires, les plus anciens des concurrents inscrits aux Voiles. C’est Eva, l’élégant plan Fife lancé en 1906 et mené par son skipper Charlotte Franquet et son équipage à 80% féminin qui, de haute lutte, est venue à bout d’un redoutable adversaire, souvent triomphateur aux Voiles, Viola (Fife 1908) skippé par le ministe Fabien Després, dont la victoire hier lors de la dernière manche n’aura pas suffi à décrocher la victoire. C’est Lulu, l’un de plus vieux yachts présent aux Voiles, lancé en 1897 sur plans rabiot, qui vient compléter un admirable podium.

Epoque Aurique A : Intouchable Scud

Scud a tenu tête aux P Class dans un groupe à bien des égards remarquable. Le sloop aurique Scud (Herreshoff 1903), restauré par son nouveau propriétaire Patrizio Bertelli et barré par la légende de la voile olympique, le Brésilien Torben Grael, démontre à Saint-Tropez toutes ses qualités face à la redoutable armada des trois P-Class, cette jauge de voiliers de 31 pieds lancée dans les années 1920. C’est du côté de Olympian qu’il trouve la plus virulente opposition, le 10 mJI Suédois Marga venant compléter le podium.

Epoque Marconi B : Meerblick termine en force

Le sloop Bermudien Allemand Meerblick Classic (Anker 1917) a terminé les Voiles en trombe, enchainant avec deux belles victoires de manche pour conclure sa semaine Tropézienne. Il aura jusqu’au bout bataillé ferme face au joli Class Q Jour de Fête (Paine &Burgess 1930) qui paie cher sa contre performance (5ème) de mardi dans le petit temps. Comet (Olin Stephens 1946), constant aux accessits, termine troisième.

Epoque Marconi A : le sans faute de Varuna of 1939

Varuna of 1939 triomphe chez les Marconi A. On retrouve au sein du groupe des Grands Epoque Marconi de splendides unités de plus de 20 mètres hors tout, yawl, ketch ou cotre, pour un formidable mélange des genres au plus haut niveau. Eileen 1938 (Anker 1938), Manitou (Olin Stephens 1937) ou Ellen (Talma 1931) ont, en ce début de semaine, trouvé leur maitre en Varuna of 1939, le plan Sparksman confortable vainqueur des trois manches de la semaine, tant en temps réel qu’en temps compensé.

Epoque Marconi C : Andale d’un souffle

Au coude à coude au classement général avec chacun 6 points, Andale (Nicholas Potter 1951) et Harlekin (Nilsson 1948), c’est le plan Potter qui est déclaré vainqueur au bénéfice du nombre de victoires de manches (2 contre une à Harlekin). Le 8 mJI Rainbow III (Fife 192è) devance lui aussi d’un souffle l’autre 8 mai Sonda (Mac Gruer 1951), témoins de l’âpreté des régates dans ce groupe éminemment sportif.

Classique Marconi A : Péan (Hermitage) au finish

Entre Hermitage, yawl bermudien barré par Lionel Péan, et le ketch Eugenia V (Rhodes 1968), la lutte aura été indécise jusqu’au bout. En l’emportant lors de la toute dernière manche, Hermitage est revenu au niveau de son adversaire Eugenia V, et est classé vainqueur au bénéfice du nombre de victoires de manches (2).

Classiques Marconi B : Palynodie II sur le fil

Le groupe des Classiques Marconi B réunit une intéressante variété de voiliers de 12 mètres et plus, gréés sloop ou yawl. L’esthétique le dispute au sport et fort indécise était la lutte qui a opposé Stiren (Stephens 1937), à un autre plan Olin-Stephens, Palynodie II (1962). C’est ce dernier qui l’emporte grâce à sa belle victoire hier, les deux voiliers départagés au nombre des victoires de manche.

Classique Marconi R : Ikra beau joueur

Le voilier 12 m JI emblématique de la Nioulargue Ikra domine assez nettement le sloop Bermudien Italien Il Moro di Venezia (Frers 1976) avec deux victoires assez nettes qui placent les hommes d’Hugues Destremau en position de terminer en toute décontraction cette belle semaine Tropézienne, et de laisser à son adversaire Italien le gain de la dernière manche.

Classe invité : Windhover, incontestable vainqueur.

Le cotre Bermudien Windhover ((Luke 1904) et l’IOD Bermudien Josephine (Aas 1959) se sont rendus coup pour coup dans le groupe Invité. En l’emportant lors de la dernière manche, alors que son adversaire Josephine laissait Djinn (Annemans 1934) s’intercaler, Windhover s’assure un confortable succès.

Quatre manches validées chez les Modernes. :

Quatre journées de régate et autant de courses validées pour les 6 groupes répertoriés sous l’appellation « Moderne », 5 en IRC et un groupe TP52.

IRC B : Daguet2 fidèle au rendez vous.

Les IRC B sont un groupe constitué des voiliers les plus Hi Tech des Voiles. Grand Soleil, Mylius, Nacira ou X50 y affichent tous de légitimes prétentions. C’est bien le Mylius 50 de Frédéric Puzin Daguet2 qui a fait la plus forte impression avec trois victoires au compteur. Sa contre performance dans le petit temps de mardi avait pourtant ouvert la porte à Billy Besson, skipper du Nacira 47 Prétexte, accrocheur en diable, mais qui devait à deux reprises s’incliner au finish. C’est Jean Paul Mouren et son X50 Ectabane, très régulier aux avant postes, qui accroche la troisième place.

IRC C : Couleur Soleil au finish

Ce groupe est le support du Trophée BMW. Le Ker 46 de Giovani Di Vincenzo Lisa R s’est imposé lundi et mercredi, dont une fois en temps réel. La fin de semaine lui a moins souri, et c’est le Grand Soleil 43 Couleur Soleil de Robert Coriat qui vient s’imposer sur le fil, grâce à une très belle victoire hier lors de la dernière manche. L’A40 Vito 2 de Gian Marco Magrini, mais aussi le GP 42 Confluence de Jean Pierre Joly vient damer le pion à Lisa R pour les places d’honneur.

IRC D : Lady de la tête et de épaules

Nicolas Gonzales connait parfaitement le plan d’eau du golfe. Il le prouve à la barre de Lady, un Dufour 40 qui remporte deux manches et signe deux deuxièmes places pour l’emporter sans contestation. Yves Grosjean et son J 133 Jivaro sont de brillants deuxième, dans un groupe très dense qui rassemblait pas moins de 20 unités.

IRCE : King of Blue large vainqueur

Scénario similaire en IRC E, où le J 99 King of Blue s’adjuge 3 des quatre manches disputées, ne cédant qu’à une seule reprise le commandement au Sun Fast 3200 de Jean François Nouel Hakuna Matata. Le JPK Give me five de la famille Follin monte sur la troisième marche du podium.

IRF : Le Wally Nano Nostromino triomphe des Tofinou

Les jolis cruisers du chantier Latitude sont aux Voiles rassemblés en un même groupe avec les Code zéro, Code 1 et le Wally Nano. Ce dernier, un design Hoek dénommé Nostronimo dame le pion aux véloces Tofinou emmenés par Pitch de Patrice Riboud, qui regrettera sans doute son abandon dans la brise de lundi. Team 42 de Bernard Giroux vient battre Black Legend de Christophe Delachaux pour le gain de la troisième place du général.

TP 52 : Stéphane Névé, Spirit of Malouen, sur le fil

Le TP 52 italien de Vadim Yakimenko Freccia Rossa avait pris un léger ascendant sur ses plus virulents rivaux en début de semaine, les français de Spirit of Malouen de Stéphane Névé. Mais l’ex Paprec vainqueur lundi dans la brise termine en trombe avec une belle victoire hier. A égalité de points avec son adversaire, il l’emporte au bénéfice de sa victoire lors de la dernière manche. Arrobas2 de Gérard Logel, constant et toujours placé, prend la troisième place.

Source

Maguelonne Turcat

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