Une entame fast and famous !

© Gilles Martin-Raget

Place au sport ! Et de quelle manière ! Le golfe de Saint-Tropez s’était aujourd’hui paré de ses plus beaux atours, vent soutenu, ciel d’azur, grand soleil et mer bleu marine, rejoignant parfaitement les attentes des 85 voiliers Moderne invités à lancer la nouvelle formule des Voiles. Dès 11 heures, les plus grandes unités de la classe IRC B et IRC C s’élançaient ensemble dans un flux tonique de secteur Nord Ouest, mesuré à plus de 25 nœuds, pour une régate de 19 milles technique à souhait, en bordure du golfe. Ils étaient immédiatement suivis des trois autres groupes en compétition, qui réunissent la crème des racers-cruiser de 10 à 13 mètres, véritables tombeurs célèbres sur tous les plans d’eau de régate les plus en vue. Une pleine journée de sport, au contact, à toutes les allures, dans un vent forcissant à 28 nœuds, qui révèle déjà les forces en présence. A moins que les caprices d’Eole ne viennent dès demain redistribuer les cartes en proposant des conditions de vent radicalement différentes.

Une journée vraiment idéale !

Ils ne cachaient pas leur bonheur. Les régatiers de la catégorie Moderne des Voiles inauguraient aujourd’hui la nouvelle formule de l’événement Tropézien. Ils se voyaient offrir le privilège de franchir la ligne de départ mouillée sous le Portalet, spectacle habituellement réservé aux voiliers classiques. Point de marque de dégagement dans le golfe, sécurité oblige, c’est donc aux allures portantes que ces unités souvent animées par des équipages de très haut vol, où apparaissent ici et là de grands noms de la course à la large Française, comme de l’olympisme ou de l’America’s Cup, glissaient à belle allure sous les digues de Saint-Tropez. D’abord prudente dans les rafales à plus de 25 noeuds, chaque unité se donnait de la marge pour choisir son côté du plan d’eau, avant de tactiquer au contact. Particulièrement incisifs sur le plan d’eau, les voiliers de 11 à 13 mètres du groupe IRC C, en lice pour le Trophée BMW, assuraient le spectacle par de multiples changements de leaders au gré des virements de bord et des empannages. Le Swan 42 Andante 4 au belge Bernard Marchand profite de son excellente forme pour grimper dès ce soir sur la première marche du podium provisoire. Le Club Swan 50 Suisse Mathilde M, vainqueur en temps réel, doit se contenter de la troisième place ce soir, derrière le Ker 46 Lisa R de Giovanni Di Vicenzo. On note sans grande surprise la prise de commande chez les IRC B de Daguet2 à Frédéric Puzin. Le magnifique Mylius 50 n’a été devancé en temps réel sur la ligne, après deux heures 30 de lutte acharnée, que par le JP54 The Kid mené par Jean Pierre Dick, et qui le talonne désormais en temps compensé.

Des conditions de TP 52 !

Avec quatre bateaux classés en 16 minutes, les 52 pieds ont livré un moment de régate bien dans l’esprit des fameux TP 52. Stéphane Nevé a rassemblé à bord de Spirit of Malou un équipage de choc dont on sait qu’il ne lâchera pas grand chose à une concurrence pourtant des plus sévères. Les Figaristes Alexis Loison, Anthony Marchand ou les frères Château, pour ne citer qu’eux, ont brillé dans la brise du jour, enchainant longs bords de près et descentes au portant, sous grand spi et à plus de 20 nœuds. Ils sont parés pour toutes les conditions que la météo mettra sur leur chemin…

Les Classiques, demain !

Les très attendus voiliers de tradition entrent demain dans la grande sarabande Tropézienne. Répartis en 7 groupes distincts, en fonction de leur taille et de leur gréement, ce sont cette semaine les voiliers de moins de 24 mètres qui vont s’offrir en spectacle. Des classes métriques, 8 m et 12 m, des sloops bermudiens, des cotres auriques, des ketchs, des yawls, il y en a pour tous les goûts. Plus d’un siècle de splendide architecture navale dédiée au yachting, à la performance dans l’esthétisme, est à découvrir dans l’écrin tropézien, sur fond de sport et de compétition, qui demeure l’essence, l’ADN de ces voiliers, signatures des plus grands yachts Clubs du monde. On observera avec attention le groupe des Epoque Aurique, où six unités d’exception vont toute la semaine se disputer le très convoité Trophée Rolex. Viola, le bijou signé Fife en 1908, redoutable ces dernières saisons lors des grands rendez-vous Méditerranéens, y fait figure de favori, fort de son équipage de copains parfaitement rôdé aux subtilités du voilier. Viola retrouvera ses meilleurs « ennemis », Esterel (Sibille 1912), Lulu (Rabot 1897) ou Nin (Quernel 1913).
Parmi les centenaires, la P-Class est l’une des nombreuses catégories de la jauge universelle, dont la plus connue est celle des J, et la plus petite, sous l’appellation S-Class. Elle a été élaborée aux États-Unis par Nathanael Herreshoff pour remplacer la jauge du Seawanhaka. Adoptée en 1903 par le New York Yacht Club, elle a été appliquée aux règlements de la Coupe de l’America en 1920. La Classe J a servi de support aux régates de la Coupe de l’America de 1930 à 1937 avant d’être remplacée par des 12 Metre de la Jauge internationale en 1958. Les voiliers gréés auriques de la P-Class Boat sont apparus vers 1920, avec des unités aussi prestigieuses que Alloede et Olympian, – présent aux Voiles de Saint -Tropez cette année aux côtés de Chips (1913) et Corinthian (Herreshoff 1911).

Source

Maguelonne Turcat

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent