Tête de la flotte groupée à la pointe Bretagne

© Eloi Stichelbaut - polaRYSE

Suite à la perte de son foil tribord vers 20h hier, Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC) a rejoint Port-La-Forêt ce matin à 3h30. La Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne compte donc 19 concurrents en mer, dont les 6 premiers emmenés par Charal et PRB, naviguent collés-serrés par le travers de l’Occidentale de Sein. Après une course de vitesse cette nuit bien humide sur une mer cabossée, les marins, ce dimanche, ne vont pas chômer !

Il a fallu plonger dans le grand bain, se mettre dans le rythme de la compétition en solitaire, bref s’amariner. Une première nuit en mer sans sommeil, quelques snacks vite avalés, tant la cadence sur ces IMOCA se montre élevée. Armel Tripon (L’Occitane en Provence) après un début de course tambour battant avouait à la vacation du matin lever un peu le pied, découvrant encore les manettes de son bateau. Il y a eu également des bateaux de pêche à négocier aux abords de l’archipel de Glénan, il a fallu rester aux réglages tout au long de ce « run » nocturne au près. Déjà, au petit matin, l’écart entre la tête et la queue de flotte (Miranda Merron sur Campagne de France) est conséquent : 65 milles !

Énorme bagarre en tête de flotte

Thomas Ruyant (LinkedOut), en tête toute la nuit, fut le premier à réaliser un décalage dans l’ouest pour parer la cardinale ouest l’Occidentale de Sein et se positionner pour éviter le DST (Dispositif de séparation de trafic) d’Ouessant formellement interdit aux coureurs, laissant Jérémie Beyou (Charal) et Kevin Escoffier (PRB) mener la danse à moins d’un mille. Déjà un groupe de 6 bateaux creuse l’écart. A noter qu’Isabelle Joschke (MACSF) en fait partie et démontre une parfaite maîtrise de son plan VPLP-Verdier de 2007. Plusieurs matches se dessinent au sein de la flotte, comme on s’y attendait. La compétition bat déjà son plein !

Un dimanche au turbin

« Le vent va monter progressivement au passage d’une dépression. Il va probablement falloir réduire la toile, peut-être changer la voile d’avant. On ne va pas chômer » expliquait Thomas Ruyant à la vacation du matin. Même discours pour Maxime Sorel (V and B-Mayenne), très appliqué sur la météo et la stratégie à venir… Les marins de La Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne vont devoir affronter ce dimanche plus de 20 nœuds de vent au près dans un secteur encombré par les cargos et les pêcheurs, puis effectuer des manœuvres de virement de bord. Vigilance, stratégie, exercices physiques au programme !

APPELS DU MATIN

Armel Tripon, l’Occitane en Provence – 5h11

« Hier après-midi, c’était un bon moment de partir en tête comme ça, avec un bord assez court mais suffisant pour se jauger en vitesse et se mesurer aux autres bateaux. C’était sympa pour toute l’équipe, une façon de les remercier pour leur travail et leur engagement qui m’ont permis de prendre le départ hier. Cette nuit, c’était sport, il y avait moyen d’aller vite. Je n’ai pas suivi le rythme devant car je découvre encore le bateau. Il y avait de la mer et ça tape beaucoup. Il faut trouver le bon dosage pour manœuvrer le bateau et j’ai encore plein de petits trucs à bricoler à droite et à gauche. J’ai réussi à grappiller un peu de sommeil en début de nuit, à me nourrir et à me changer parce que j’étais trempé. Ce sont des bateaux qui mouillent énormément. Il y a le passage du DST (Dispositif de Séparation de Traffic) au rail d’Ouessant dans quelques heures et le vent peut probablement refuser (être moins favorable) donc il va falloir rester bien vigilant pour ne pas rentrer dans cette zone interdite. Il y a plusieurs stratégies d’approche, aller dans le nord ? Rester un peu ouest ? Chacun choisira en fonction de ses objectifs ! »

Thomas Ruyant, LinkedOut – 5h23

« Je prends encore mes marques à bord. Je n’ai pas encore beaucoup dormi ni trop mangé depuis le départ mais l’appétit commence à arriver donc je vais pouvoir me faire un bon petit déjeuner ce matin. Il y a toujours un petit temps d’adaptation avant d’être complètement bien à bord. Ce n’est pas encore totalement bon pour moi mais ça arrive petit à petit et je commence à me sentir bien dans la course là. Pour l’instant, les conditions sont assez maniables. On a eu un bord assez rapide depuis le départ avec 20 nœuds de vent au près. Ça a un peu ralenti après mais là je suis au-dessus de la flotte et vais donc un peu plus vite que les autres. On se fait bien secouer quand même mais le problème avec ces bateaux, c’est qu’on va se faire secouer tout le temps je crois ! Aujourd’hui, le programme est chargé. Il va falloir trouver le bon angle pour passer le DST de Ouessant en le laissant bien à tribord. Ce matin, je fais la météo pour commencer à gérer la partie entre l’Irlande et l’Islande où il y aura beaucoup de choses à faire. Le vent prévoit de monter aujourd’hui donc il va falloir prendre des ris pour réduire la toile, changer de voiles et puis je m’attends à avoir pas mal de houle à l’approches de îles Silly et de l’Irlande donc c’est une journée bien remplie en perspective ! »

Maxime Sorel, V and B – Mayenne – 5h34

« Les 24 heures passées en mer avant le départ n’étaient pas forcément de tout repos mais cela a rendu le départ plus facile que d’habitude je trouve. Nous étions tous impatients de pouvoir partir naviguer au large. Les premières heures se sont bien passées avec une mer moins formée que ce que j’imaginais. Je n’ai pas pris trop de risques en mettant moins de toile que j’aurais pu. J’ai passé une bonne nuit, j’ai dormi, bien mangé et je vais attaquer la deuxième journée plus frais que ce que je pensais. Je suis vraiment en mode entraînement du Vendée Globe sur cette course donc mon objectif est de tester un maximum de choses sur le bateau. Ce matin, je suis concentré sur la météo et sur le virement qu’il va y avoir à faire au passage du front. »

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