Dans le (très) vif du sujet

  • © Eloi Stichelbaut / polaRYSE
  • © François Van Malleghem
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  • © Eloi Stichelbaut - polaRYSE
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20 skippers de la Classe IMOCA se sont élancés ce samedi à 15h30 des Sables d’Olonne pour la première édition de la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne. Pour ces solitaires confinés ce printemps et contrariés dans l’exercice de leur art, ce 4 juillet est une sorte d’Independance day mais aussi, et surtout, une opportunité cruciale dans leur préparation au Vendée Globe. Comme attendu, les nouveaux foilers ont assuré le spectacle et déjà posé un tempo endiablé. Et que c’est bon de revoir des bateaux de course sur l’eau !

A 15h30, dans un vent de sud-ouest de 20 nœuds, la flotte s’est envolée après avoir passé la bouée Institut Pasteur, dont la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne porte les couleurs, en direction des deux points de passage calés sur la route. Le premier est situé à la pointe sud-ouest de l’Islande et porte le nom de COI-Unesco, concrétisation de l’engagement de la Classe IMOCA auprès de la Commission Océanographique Intergouvernementale. Le second est au large des Açores, et est matérialisé par la bouée Gallimard, partenaire littéraire de cette grande évasion maritime.

Classement à la bouée Pasteur :

  1. L’Occitane en Provence
  2. Charal
  3. LinkedOut
  4. Apivia
  5. PRB

Des matches à tous les étages

Sur l’eau, 20 des 34 prétendants au départ au Vendée Globe. Six des huit foilers de dernière génération sont présents : Jérémie Beyou (Charal), Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut), Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global One), Sébastien Simon (ARKEA PAPREC) et Armel Tripon, dont l’Occitane en Provence est le dernier-né de la flotte. Cette génération ouvre également un match à quatre entre les architectes, Guillaume Verdier, le cabinet VPLP, Juan Kouyoumdjian et Samuel Manuard.

Dans ce flux de sud-ouest, qui annonce le passage d’une dépression, un soleil a percé la grisaille : celui qui orne la voile d’avant de l’Occitane en Provence, miraculé après une rencontre avec un OFNI il y a quinze jours… et flamboyant aux avant-postes !

Dans le match également, les bateaux de générations précédentes et équipés de foils, comme Samantha Davies (Initiatives-Cœur), Fabrice Amedeo (Newrest – Art & Fenêtres), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), Kevin Escoffier (PRB), Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco), Isabelle Joschke (MACSF), Giancalo Pedote (Prysmian Group) ou Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle). Ils pourraient se mêler à la lutte des 24 premières heures, les conditions de navigation au près océanique permettant d’assurer une maîtrise des écarts aux bateaux plus anciens à dérives droites : Manuel Cousin (Groupe SÉTIN), Clarisse Crémer (Banque Populaire X), Miranda Merron (Campagne de France), Clément Giraud (Vers un monde sans Sida), Damien Seguin (Groupe APICIL) ou encore Maxime Sorel (V and B – Mayenne).

Copieuse, la météo

Idéales pour un départ, les conditions météo vont forcir dans les heures qui vont suivre. Partis à l’avant d’une dépression, les solitaires vont se faire rattraper par le flux d’ouest dont les vents vont monter jusqu’à 25-30 nœuds et imposer une mer de face de 4 mètres. Une belle séance de plante-cailloux dans laquelle il ne faudra pas chômer : l’objectif des premiers pourrait bien être de tenter de passer à l’avant d’une dépression qui descend de Terre-Neuve… à condition qu’elle ne faiblisse pas dans son nord. L’incertitude, ce sera une des constantes de la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne, dont le tracé mettra les marins face à des situations météo qui viendront leur couper la route, ce qui se produit moins souvent sur une Transat. Pour s’en sortir, il va falloir foncer, manger, se reposer, réfléchir (beaucoup), protéger le bateau et ménager ses ambitions. Une vraie vie de marin en somme et la meilleure des préparations au Vendée Globe !

Independance Day

Entre nécessité de qualification pour le Vendée Globe, travail de fiabilisation du bateau et maîtrise des risques à quatre mois du Vendée Globe, les enjeux se croisent et influenceront peut-être la composition du podium. Mais un enjeu est partagé : la création d’un couple humain-machine et la capacité du premier à résister à la puissance de la seconde. « Il faut que j’arrive à naviguer pour moi, confirme Sébastien Simon (ARKEA PAPREC), il faut apprendre à connaître les limites du bateau et les siennes ».

Et puis, après quelques semaines d’entraînement, parfois en commun, les cadors de la flotte ont aussi hâte de se jauger en vrai solitaire. Charlie Dalin : « Ce sera ma première course en solo en IMOCA. J’en attends beaucoup : il faut trouver le rythme, la bonne gestion des manœuvres. On parle beaucoup des bateaux mais il faut parler des binômes skipper/bateau. Ce qui sera intéressant c’est de voir comment ces binômes vont performer. Ces bateaux qui vont vite, ça a un prix. Mais j’assume ça. La capacité du skipper à supporter l’inconfort fait partie de la performance. La question sera : quel rythme on arrive à tenir sur cette course qui sera plus difficile qu’une transat classique où l’on accompagne les systèmes météo ? »

ILS ONT DIT

Yves Auvinet, Président du Conseil départemental de la Vendée :

« De pouvoir mettre en place cette nouvelle épreuve dont les skippers avaient besoin, cela me rend sincèrement très heureux et je remercie l’IMOCA d’avoir piloté cette course dont nous sommes partenaires. En prévision du Vendée Globe, cela nous permet d’être acteurs de la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne. Nous venons de traverser une période difficile pour tout le monde y compris les skippers dans cette période de préparation intense. C’est une étincelle qui redonne du moral à tout le monde. »

Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne

« Nous avons une petite frustration parce qu’on aime voir les pontons animés, la nouvelle esplanade bouger, mais c’est quand même la joie qui domine. Il y a un parfum de Vendée Globe, un beau spectacle, une belle lumière ici aux Sables d’Olonne. Cela nous met dans l’ambiance, dans ce qui va se passer au mois d’octobre prochain et pour le départ le 8 novembre. La ville des Sables est heureuse et ravie d’accueillir ce Warm Up ! »

Arnaud Boissières – La Mie Câline – Artisans Artipôle

« Personne ne s’attendait à vivre ce qu’on a vécu ces derniers mois et je trouve que c’est une chance extraordinaire d’avoir une vraie course d’avant-saison. C’est une course copieuse et longue. C’est une vraie bonne opportunité quel que soit le résultat. Il y aura ceux qui auront pris le départ de cette course et ceux qui ne l’auront pas pris. Ça sera un atout pour être encore un peu plus serein avant le Vendée Globe. Être prêt aujourd’hui, ça a été un défi sportif. Ça a été un grand sprint et, de ce côté-là, c’est une réussite. L’originalité, c’est qu’on va en Islande donc on va plus nord que le Cap Horn n’est au sud. C’est original, on va avoir froid. »

Fabrice Amedeo – Newrest – Art & Fenêtres

« Il va se passer plein de choses. Il va falloir être bon sur les trajectoires pour éviter de faire des erreurs. Ça va être très intéressant et très complet, avec des conditions sportives et plus calmes, du près, du reaching et du portant. Cette unique course au large avant le Vendée Globe devrait poser les débats et dévoiler le fossé immense qu’il y a en termes de vitesse entre les bateaux de nouvelle génération et ceux comme le mien. On pourrait observer des écarts de 6 à 7 nœuds, ce qui est beaucoup. Mais il y aura aussi beaucoup de passages à niveaux donc le jeu devrait rester ouvert. Ça peut s’échapper très fort devant ou revenir par derrière. »

Giancarlo Pedote – Prysmian Group

« C’est une réelle découverte de monter aussi nord. Durant ma vie de marin, je suis monté plusieurs fois au Fastnet mais jamais du côté de l’Islande. J’ai hâte de voir la couleur de la mer, les rayons du soleil et les oiseaux du nord. »

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COM Alive

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