C’est parti pour 340 milles !

  • © Christophe Breschi
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Le départ de la 17e édition de la Solo Maître CoQ a été donné ce jeudi, à 13h15, au large des Sables d’Olonne. Les 30 marins en lice se sont alors élancés sur un parcours de 340 milles entre Belle-Ile, Yeu et Ré, propulsés par un vent de nord-ouest soufflant entre 5 et 6 nœuds. Un flux qui s’est rapidement essoufflé pour presque complètement déserter le plan d’eau lors de la remontée à la bouée de dégagement, éclatant littéralement la flotte. Bien inspiré dans ces petits airs erratiques, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) a été le premier à obliquer vers le sud, en direction de l’île de Ré. Ré où le jeu pourrait se corser de nouveau, la faute à un petit front résiduel nuageux susceptible de semer la zizanie en grand au sein de la flotte, dans la soirée et en première partie de nuit. Pour les Figaristes, l’enjeu des prochaines heures est donc de ne surtout pas rater le train au risque de ne plus jamais pouvoir revenir au score.

C’est ainsi avec un très léger retard sur l’horaire prévu que le coup d’envoi de la Solo Maître CoQ a été donné, ce jeudi. Un peu trop pressés d’en découdre, Adrien Hardy (Océan Attitude) et Gildas Mahé (Breizh Cola) deux des grands favoris de la course, ont dû réparer, laissant ainsi Xavier Macaire (Groupe SNEF) signer le meilleur départ dans des conditions mollassonnes, voire asthéniques. Pour preuve, c’est laborieusement que les uns et les autres ont évolué jusqu’à la bouée de dégagement. C’est donc au ralenti que la course a débuté, et c’est au ralenti toujours qu’elle risque de se jouer jusqu’en milieu de nuit prochaine, la faute à une zone orageuse rôdant sur le parcours. « Il y a pas mal d’incertitudes sur ce début de course. Ce sont des conditions où il faut être opportuniste car tout est possible. Pour dire les choses clairement, il peut y avoir des coups de chance ou de pas de chance. Il va falloir réussir à se faufiler et être très réactif sur les changements et les choix de voiles, avoir ce petit feeling en plus qui va potentiellement pouvoir faire la différence », a commenté le tenant du titre et local de l’étape, bien conscient que la première moitié de la course risque de se révéler décisive.

Ne pas rater le train

Un avis partagé par l’ensemble de ses adversaires, comme en témoigne Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) : « Lors des premières douze heures de mer, on va devoir composer avec des vents très variables, un peu durs à prévoir. Le but sera de réussir à ne pas se faire décrocher, de garder les yeux bien ouverts, et peut-être d’avoir un peu de chance aussi. Après, ça devrait se stabiliser doucement avec l’arrivée d’une dépression, et donc de l’ouest à rentrer. Doucement d’abord puis un peu plus ensuite, pour finir avec 20-25 nœuds ». Un scénario déjà annoncé hier et qui se confirme donc, avec deux parties distinctes : l’une délicate et truffée de pièges, l’autre plus simple, sur le papier en tous les cas. « Une fois que le vent se sera établi, après les Birvideaux notamment, ça devrait être du tout droit, mais ça, c’est la théorie. Je n’y crois qu’à moitié. Je pense qu’il y aura des trucs à faire jusqu’à la fin. Un paquet de fronts se balade, donc forcément il y aura des coups à jouer », promet Gildas Mahé (Breizh Cola), qui aimerait bien inscrire l’épreuve une nouvelle fois à son palmarès, après sa victoire en 2012. Verdict samedi en fin de matinée.

Ils ont dit:

Martin Le Pape (Solidarité AP-HP) :

« La course va se passer en deux temps, avec une première partie entre le départ et l’île de Ré où on ne sait pas trop si ça va rentrer en thermique, si on va être sous l’influence des orages. On va donc essayer de prendre ce qu’on a et d’avancer au mieux. Ensuite le vent va commencer à revenir un peu plus en début de nuit, mais ça va rester aléatoire. On va voir qui s’en sort. Une hiérarchie va s’installer. A l’approche des Birvideaux, la situation va se stabiliser progressivement. Ce sera des bords un peu tout droits et donc un peu une course de vitesse jusqu’à l’arrivée prévue samedi matin, sur les coups de 11 heures pour les premiers. Pour ma part, je reste sur une victoire sur la grande course l’année dernière. La remporter à nouveau cette année, ce serait bien. Ça me permettrait de marquer le coup pour le reste de la saison. »

Tom Laperche (Bretagne – CMB Espoir) :

« On va avoir un début de course jusqu’à l’île de Ré un petit peu incertain. On va surtout devoir gérer de grosses variations du vent, en force et en direction. Il faudra être réactif pour atteindre au plus vite l’île de Ré. Lorsque l’on va repasser devant les Sables, la situation restera un peu la même mais ensuite le vent va forcir un peu sur la route de Belle-Ile. Une fois l’île contournée, on fera sûrement du code 0 vers Rochebonne avec du vent qui forcira gentiment. Lors de la dernière boucle entre Les Sables et un way-point dans le sud, ça risque même d’être un peu musclé, avec entre 20 et 25 nœuds de vent. Ça va être une belle étape. Je pars pour bien faire. Je pense que je suis capable de naviguer dans le bon paquet, devant. Après, ça va durer deux jours et il va se passer plein de choses… ».

Achille Nebout (BeGreen Ocean) : «

Je suis super content de repartir régater après trois mois de pause forcée. On est chanceux de pouvoir recommencer à en découdre aussi tôt. De mon côté, l’objectif, c’est de me régaler, de naviguer proprement et de retrouver mes marques. Ce qui nous attend au niveau des conditions est assez incertain, pour le début notamment. Des orages ne seront pas être loin, et on ne sait donc pas trop à quelle sauce on va être mangé. Heureusement, ensuite, le vent devrait être plus clair et plus stable. Ça risque même d’être des bords tout droits jusqu’à Belle-Ile et pour revenir, avec du vent qui va forcir graduellement jusqu’à 20 nœuds sur la fin du parcours. Il ne va vraiment pas falloir se rater sur le début de course car ensuite ce sera essentiellement une course de vitesse et donc compliqué de revenir. Je ne me fixe pas d’objectif particulier. C’est vrai que l’année dernière, j’avais fait un peu un exploit en remportant la première manche de cette Solo Maître CoQ et que ce serait bien de réitérer, mais ça ne va pas être facile vu avec le plateau. »

Source

Laure Lunven - de Hercé

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