Miranda Merron rêve de partir…

© Francois Van Malleghem

Au terme de deux longs mois de confinement, ajoutés à près de 3 mois de chantier intense à vérifier intégralement son voilier Imoca Campagne de France, Miranda Merron rêve de voyage, d’espace, de découverte. Ses voeux seront exaucés de la plus belle des manières dès le 4 juillet prochain, quand la plus Normande des Britanniques prendra aux Sables d’Olonne le départ d’une toute nouvelle, toute originale, toute excitante course au large, la Vendée – Arctique – Les Sables. 3 600 milles (plus de 6 000 km) d’un voyage inédit, cap plein Nord, vers l’Islande et le Groenland, vers des latitudes jamais usitées par les coureurs au large modernes, avant de rallier les contrées plus familières des Açores. Galop d’essai pour beaucoup, course qualificative pour certains, cette nouvelle épreuve venue palier aux annulations de The Transat CIC et New-York – Vendée tombe, pour tous les 22 engagés, à point nommé pour replonger avec délice et parfois interrogation dans cet exercice de haute voltige de la navigation en solitaire à bord des formidables voiliers de la classe Imoca.

Un parcours « génial! »

« C’est génial! » Miranda ne masque pas son impatience de retrouver seule et au grand large son Imoca Campagne de France. « Cela fait un certain temps déjà que l’on a plus navigué (Transat Jacques Vabre 2019 ndlr) et il me tarde de retrouver mes marques à bord, d’être en communion avec mon bateau. » La Vendée-Arctique-Les Sables a été dessinée précisément pour cela, permettre aux postulants au prochain Vendée Globe non seulement, pour 9 d’entre eux, de valider leur qualification, mais aussi pour tous d’accumuler les milles en solitaire indispensables pour retrouver la maitrise de tous les systèmes embarqués après un long hiver en chantier confiné. « Ce parcours est superbe » poursuit Miranda. « Nous n’allons pas chercher à cavaler à l’avant de systèmes météo comme on le fait traditionnellement en transat, mais nous allons traverser à deux reprises, à l’Aller vers un point situé par 60° de latitude Nord dans le détroit du Danemark, entre Islande et Groenland, et au retour vers les Açores, les routes suivies par les dépressions d’Atlantique Nord. (L’organisation se réservant la possibilité d’inverser le parcours, voire de déplacer la marque placée dans l’Ouest Açorien en fonction du déplacement de l’ anticyclone des Açores ndlr). « Nous devrions ainsi rencontrer toutes sortes de conditions, avec du vent fort et des mers croisées. Un très bon test avant le Vendée Globe. »

Un voilier inspecté et vérifié de fond en comble.

Car c’est bien le Vendée Globe qui est déjà dans tous les esprits. La Vendée Arctique – Les Sables fait bien fonction de répétition générale, depuis cette zone de départ au large des Sables d’Olonne, en tous points identique à celle du tour du monde en solitaire, jusqu’à la validation des systèmes de transmission video embarqués. Campagne de France, plan Owen Clarke de 2007, entamera cette nouvelle course estivale vers les latitudes polaires en configuration Tour du monde. « Le bateau a été inspecté minutieusement sous toutes ses coutures cet hiver en chantier chez V1D2 à Caen » explique Miranda. « De la quille à la tête de mât, de la proue à la poupe, tout a été inspecté et vérifié et, quand nécessaire, renforcé. Nos pilotes ont été revus et fiabilisés, ainsi que la quille, nos vérins et le moteur. Un énorme travail de matelotage a été réalisé par Halvard sur nos nouvelles drisses. Le bateau et le mât ont ainsi pu être jaugés pour se conformer à la classe Imoca. Notre jeu de voiles signées All Purpose se complète. Après la grand voile, le solent et la trinquette reçues l’an passé, nous avons pris livraison d’un grand gennaker. Un petit gennaker nous sera livré pour le Vendée Globe. » Reste à fiabiliser en condition course les différents systèmes informatiques du bord, nouvel ordinateur, nouveau radar B&G Halo et le système de prise de vue video embarqué.

Campagne de France basé à Cherbourg, son port d’attache, est le voilier le plus distant de la zone de départ de la Vendée-Arctique. Les dispositions sanitaires contraignent tous les concurrents à passer en mer la nuit d’avant départ, afin de s’élancer directement depuis la ligne de départ sans passer par le port des Sables. Une difficulté supplémentaire pour Miranda, toujours accompagnée d ‘Halvard, qui espère trouver une place de port à Lorient afin de ne pas s’imposer un long convoyage juste avant le départ d’une course d’une durée estimée entre 12 et 15 jours.

Source

Denis Van Den Brink

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