Retrouvailles avec l’océan !

© Yann Riou

Rien de mieux pour débuter la semaine que de retrouver le chemin des pontons et déjà dans les prochains jours celui de l’océan, dont ce lundi 8 juin marque la journée mondiale ! Six mois que le Maxi Edmond de Rothschild n’avait pas mis ses étraves dehors… une éternité pour ses skippers et tous les membres du Gitana Team. Les sourires, dissimulés sous les masques bleu marine aux couleurs de l’écurie, se devinaient malgré tout dans les yeux des techniciens. Cette longue période de chantier a cependant été parfaitement optimisée non seulement pour poursuivre le développement technique du géant de 32 mètres – l’aérodynamisme a tenu une grande place dans les travaux de l’hiver – mais également pour que Franck Cammas et Charles Caudrelier puissent au plus vite démarrer les entraînements en équipage en vue de la tentative de record du Trophée Jules Verne à l’automne prochain.

Un chantier deux-en-un

Le mois de mars devait marquer la fin de chantier du géant aux cinq flèches, mais face à la crise sanitaire du COVID-19 et aux deux mois de confinement qui ont totalement redistribué les cartes, l’équipe dirigée par Cyril Dardashti a adapté son planning. Les deux chantiers de l’année ont été regroupés pour finalement ne faire qu’un et le Maxi Edmond de Rothschild a basculé dans sa configuration équipage avec en ligne de mire le Trophée Jules Verne. Cet épisode témoigne d’une certaine résilience, qui aujourd’hui plus que jamais semble devenir un atout indispensable pour avancer.
« Quand nous avons été confinés mi mars, comme la grande majorité du pays, nous étions à quelques jours de notre remise à l’eau. Le Maxi Edmond de Rothschild était prêt dans sa version solitaire. Il a fallu se remobiliser, aller de l’avant et faire une croix sur The Transat… Une nouvelle fois, nous avons la grande chance d’être soutenus par nos armateurs », confiait Cyril Dardashti.

La Brest Atlantiques, victorieuse entrée en matière du duo de skippers Cammas – Caudrelier, avait permis de dresser une job-list conséquente pour l’équipe technique. Cet hiver, l’écurie aux cinq flèches a franchi un cap dans la mise au point du plan Verdier sorti en 2017. Comme le notait Franck Cammas « le diable est dans les détails » et rien n’a été laissé au hasard pour obtenir les gains de performance qui permettront d’aller chercher les heures faisant la différence sur la tentative de record de fin d’année : « À première vue, il n’y a pas de grands changements à bord, rien tout du moins qui saute aux yeux ! Mais c’est cela qui est très intéressant car nous sommes désormais dans une phase pointue de mise au point où ce sont la somme des détails qui je l’espère fera la différence. Sur le papier, c’est énorme et je crois que le pas en avant sera très vite significatif dans les vitesses du Maxi. »

Innover, défricher… c’est l’ADN même du projet Gitana 17 depuis sa genèse il y a trois ans. Cette année encore des nouveautés font leur apparition notamment au niveau de l’aérodynamisme, un sujet qui tient particulièrement à cœur aux marins tout comme au bureau d’études maison. Franck Cammas nous détaillait les évolutions : « Après le carénage de bras arrière, qui a donné toute satisfaction, c’est au tour de la zone en avant du bras avant de subir un léger relooking : des bâches aérodynamiques ont été installées, ce qui nous a permis d’abaisser les filets avant. La démarche est la même, réduire au maximum notre traînée pour un gain de vitesse évident et petit à petit nous l’appliquons à l’ensemble de la plateforme. Dans un esprit similaire, la casquette a été prolongée et sera très prochainement fermée sur les côtés avec l’ajout d’un nouveau carénage sur la barre d’écoute. »

« Nous avons été dans les détails partout, que ce soit dans le composite, l’accastillage, l’électronique, la mécanique… Je l’ai dit à l’arrivée de la Brest Atlantiques, je suis amoureux de ce bateau et la version 2020 du Maxi Edmond de Rothschild va être extraordinaire, d’autant que nous partirons sur le Jules Verne avec de nouveaux foils », ajoutait Charles Caudrelier.

« Forcément, il y a eu de la déception ! The Transat était le grand rendez-vous du début de saison et surtout me concernant c’était un retour aux sources du solitaire, dix ans après ma dernière course de ce type. J’avais vraiment envie et hâte de voir ce que j’étais capable de faire en solo sur ce bateau incroyable. L’équipe, et Cyril qui la dirige, ont très vite réagi pour s’adapter aux changements indépendants de notre volonté. Ensemble, on s’est rapidement remobilisé pour penser à la suite. Nous sommes extrêmement chanceux et c’est super positif d’avoir un objectif tel que le Trophée Jules Verne pour la deuxième partie de saison », soulignait le skipper aixois qui n’est pas du style à regarder trop longtemps derrière.

Sous la barre des 40 jours

Dans cinq mois à peine se profile déjà le Trophée Jules Verne ! Autant dire que la période qui s’ouvre s’annonce intense pour les marins du Gitana Team.
v« Il ne faut pas banaliser ce Tour du Monde. C’est le challenge Ultime, le tour du monde le plus rapide et le plus open. Mais je le sais parfaitement pour y avoir consacré quelques années, c’est un record difficile à battre, d’autant que Francis Joyon et son équipage ont mis la barre très haute. Le record actuel, détenu par Francis Joyon est si proche que naturellement nous visons la barre des 40 jours. C’est une barrière que l’on rêve de franchir, même si elle n’est pas primordiale. Après, le Trophée Jules Verne, ce n’est pas uniquement un bateau et des hommes… C’est aussi un environnement et une météo que l’on ne maîtrise pas toujours », rappelait Franck Cammas, tandis que Charles Caudrelier ajoutait : « C’est pourquoi il faut beaucoup d’ingrédients pour réussir à le battre : de la fiabilité, une belle navigation et de la réussite dans les enchaînements météos… ce chrono, il faudra aller le chercher et le résultat dépendra aussi je crois de l’engagement que nous serons capables d’avoir notamment dans le grand Sud.»

Le voisin de ponton lorientais du Maxi Edmond de Rothschild, Sodebo Ultim, a également exprimé son intention de s’attaquer à ce mythique record en équipage autour du monde l’automne prochain. Une annonce dont les deux skippers du Gitana Team, en avides compétiteurs, se réjouissent : « C’est un record, nous nous battons avant tout contre le temps d’un bateau virtuel mais c’est toujours intéressant d’avoir un concurrent qui part sur le même parcours que nous. C’est logique, nos périodes de stand-by coïncident et l’idée d’un duel planétaire nous plait pas mal. Cela pourrait créer une belle émulation pour le premier tour du monde de nos bateaux volants ! »

Le rendez-vous est ainsi lancé avec un début de stand-by météo fixé au 1er novembre 2020. D’ici là, Gitana 17 et son équipage pourraient profiter de régates comme le record SNSM, dont la ligne est ouverte tout le mois de juin, ou encore la Drheam Cup, départ fixé fin juillet avec un parcours spécialement taillé pour les Ultimes, pour aiguiser leurs armes.

Source

Zephyr Communication

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