L’Occitane en Provence remis à l’eau avec ses deux foils!
C’est l’heure de mettre à l’eau l’Imoca L’Occitane en Provence après 6 semaines de chantier. Pendant cette période de confinement, le team a réussi à maintenir un bon rythme de travail. Même s’il a fallu s’adapter aux nouvelles mesures sanitaires, cette période de confinement aura été utilisée à bon escient par toute l’équipe qui a continué à travailler sur l’optimisation du bateau à savoir : le volume des ballasts, renforcement du fond de coque, fiabilisation du moteur et mise en place du 2ème foil.
Une mise à l’eau sous le soleil !
Ce lundi 18 et mardi 19 mai, les conditions météorologiques étaient optimales pour procéder aux différentes manutentions : mise à l’eau au multipôle à Saint-Philibert, grutage et pose sur ber avant quillage, mise à l’eau puis mâtage. Les mises à l’eau sont toujours des moments chargés en émotions où joie et appréhension se mélangent. « Je voudrais remercier toute mon équipe qui a géré ça d’une main de maître. Un très grand merci à Vincent (Barnaud), le boat captain du bateau qui a fait un travail incroyable. Merci à eux. La course au large est avant toute chose, un sport d’équipe.»
L’heure de la reprise a sonné ! Après ces quelques semaines de chantier, il est temps pour Armel de reprendre la mer. Les deux foils à poste sur son nouvel Imoca, il va falloir engranger des milles et des navigations en solo pour prétendre à l’Everest des mers. Après plus de 2 mois sans navigation, Armel est impatient de retrouver les embruns et le goût du large. Les premières navigations avec les deux foils risquent d’être palpitantes ! « Une rentrée au mois de mai, c’est assez atypique mais avec les deux foils, c’est vraiment excitant. La première chose qui me frappe c’est de se dire que la continuité avec le monde animal est toujours là. Puisque d’un mammifère marin, la baleine, on est passé à un mammifère terrestre, le buffle. Ce bateau avec ses foils énormes, qui font penser à des cornes, a une vraie ressemblance avec le buffle. Mais je trouve qu’il est en même temps assez doux et harmonieux. Il dégage une énergie qui me plait bien. Cette énergie est très palpable, et mise en valeur par ce jaune de L’Occitane en Provence. Encore un très beau moment cette mise à l’eau. Vivement les premiers bords ! » nous confie Armel.
Un chantier d’optimisation
Le mot du chantier Black Pepper Yachts:
Très vite après le début du confinement nous avons décidé de remettre le bateau en chantier afin de profiter efficacement, pour le projet « l’Occitane – Vendée Globe », de cette période où le bateau ne pouvait plus naviguer.
Les données accumulées au cours des navigations de Février et Mars nous ont permis de revoir la configuration générale des ballasts afin d’optimiser l’équilibre longitudinal du bateau.
La multiplication récente d’accidents consécutifs à des collisions avec un OFNI (objet flottant non identifié) ayant entrainé la perte de la quille sur certains IMOCA (en particulier Hugo Boss – TJV 2019) nous a conduit (bien que les règles de jauge ne l’exigent pas encore) à revoir et renforcer la structure du bateau au niveau de la liaison coque / quille (fig.2 – cas de l’OFNI) afin de pallier à ce type d’incident ; Pour mémoire les bateaux n’étaient conçus jusqu’à présent, uniquement que pour répondre au cas dit de « Grounding »
« L’Occitane Sailing Team et les équipes du chantier Black Pepper ont fait un excellent travail d’optimisation et de renfort sur le bateau, je suis vraiment très impressionné de leur engagement sur ce projet, qui imprime forcément une bonne dynamique dans la préparation d’une course. » Armel.
Une course qualificative en ligne de mire
La première échéance de ce début d’été sera la course qualificative pour le Vendée Globe, course organisée en remplacement de la New-York – Vendée. Cette nouvelle course propose un parcours de 3600 milles nautiques en solitaire au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne, en passant par le cercle polaire. La Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne est un passage obligé pour Armel qui comme 3 de ses camarades doit terminer cette course pour être officiellement inscrit au Vendée Globe.
« Les prochaines semaines de navigation vont être rythmées par du solo et de l’équipage pour se préparer à cette première échéance. Nous allons beaucoup naviguer pour engranger des données sur la performance du bateau pour qu’on puisse évaluer ses limites. On va alterner entre ces phases d’enregistrement et de l’entraînement pur en mode solo avec beaucoup de manœuvres. Puis, je vais commencer à partir en mer un peu plus loin : 12h, 24h, 1 jour, 2 jours… Il me reste 6 semaines de préparation, je ne dois pas chômer ! Cette course s’annonce fabuleuse avec un parcours très atypique où peu de marins ont l’habitude d’aller. Vivement le 4 juillet. » Armel Tripon