LinkedOut de Thomas Ruyant remis à l’eau mardi 19 mai

  • © Pierre Bouras
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Thomas Ruyant et les équipes de TR Racing procéderont mardi 19 mai prochain à Lorient à la mise à l’eau du foiler dernière génération LinkedOut (ex Advens for Cybersecurity). La longue période de confinement, si elle a couté quelques semaines de retard sur le planning initialement programmé, aura été gérée avec un bel esprit de responsabilité par Thomas et ses équipes. La phase d’analyse et de compréhension du plan Verdier menée lors de la Transat Jacques Vabre et du convoyage en mode extrême de l’automne dernier, a permis de définir l’axe des travaux de l’hiver. Renforcements structurels, amélioration de l’ergonomie intérieure, maitrise de la data embarquée (avec le soutien d’Advens) et nouveaux foils figuraient sur la feuille de route du chantier et ont, envers et contre tout, été réalisés. Le skipper Nordiste va désormais passer à la phase active de sa préparation au Vendée Globe, en expérimentant sur l’eau les bienfaits des travaux hivernaux.

Une structure davantage renforcée

Directeur du Team TR Racing, Laurent Bourguès était en novembre dernier du convoyage retour de la Transat Jacques Vabre, en compagnie de trois hommes d’équipage. Il a suivi à la lettre les prescriptions de son skipper Thomas Ruyant, « et poussé la bête dans ses retranchements ». Au delà d’une expérience tout à fait unique pour un marin aux commandes d’une formidable machine de course, Laurent a pu confronter sur l’eau et en conditions réelles les expériences accumulées en course par Thomas entre Le Havre et Salvador de Bahia. Les deux hommes se sont accordés sur un certain nombre de points, qui ont défini les travaux réalisés en confinement cet hiver.
« La première intervention notable a été celle réalisée sur des parties non visibles du bateau » explique Laurent Bourguès, « parties que nous avons souhaité renforcer, non pas à cause de quelconque faiblesses, mais dans un esprit de précaution né de l’expérience in vivo et in situ de l’incroyable dureté des chocs encaissés par ces voiliers nouvelle génération. Thomas partira ainsi sur le Vendée Globe en pleine confiance, sachant le soin apporté à renforcer certaines zones structurelles du bateau. »

Un cockpit véritablement innovant !

Dureté, chocs, accélérations brutales… c’est bien la vie même, avant de parler du confort, du marin qui est mise à une rudesse d’épreuve jamais atteinte en Imoca. Thomas Ruyant, Laurent Bourguès, et le bureau d’étude TRR, ont fondamentalement repensé l’espace de vie du voilier. « La décision majeure de l’hiver a été de construire un siège ergonomique aux mensurations de Thomas. » poursuit Laurent. « Mais il ne s’agit pas seulement d’un simple siège » renchérit Thomas. « Nous avons repensé, réinventé toute l’organisation de vie à l’intérieur du bateau, et autour de ce siège. Position des écrans orientables et pivotants, instrumentation, doublement des bannettes, nous avons véritablement réinventé la cellule de vie interieure ». Et Laurent Bourguès d’ajouter : « Du sur mesure que nous avons placé… dos à la route! Une décision difficile à prendre tant elle est en rupture avec les habitudes quasi séculaire de l’ordonnancement des voiliers. Mais la violence et la soudaineté des chocs sur les Imoca à foils nous ont incité à valider cette position, beaucoup plus « sécure » pour le marin. De même, l’accès à la « cuisine » a été facilité, afin d’éviter à Thomas le risque de brûlures par exemple, lors de manipulation d’eau bouillante pour se préparer un repas. »

De nouveaux foils cet été !

Très satisfait de ses foils, solides et performants lors de la Transat Jacques Vabre, Thomas a cependant voulu passer à un niveau encore supérieur dans le secteur de la stabilité. « Notre expérience du convoyage a rejoint l’analyse de Thomas et Antoine à l’issue de la course (Transat Jacques Vabre) » poursuit Bourguès. « Les foils actuels sont très performants pour sortir le bateau de l’eau avec facilité. Mais ils ont aussi tendance à décrocher très brutalement dès que le contact avec l’eau est perdu. Le bateau s’arrête alors en un choc violent ! Antoine Koch a donc travaillé sur de nouveaux plans plus synthétiques de la nécessité de conserver la capacité à sortir très tôt la coque de l’eau, tout en augmentant la stabilité du « vol ». C’est une question d’autorégulation très importante sur laquelle Antoine et Guillaume Verdier ont planché. Ces nouveaux foils nous serons livrés en août et nous permettrons d’avoir donc une paire de rechange. »
Le jeu de voiles North Sails, dans sa quasi totalité, a lui aussi été affiné sur la base des données recueillies par les différents capteurs lors de la transat et le retour des marins. « Il s’agit de petits ajustements pour aller chercher toujours et encore la performance » précise Bourguès.

Avec cette mise à l’eau, Laurent Bourguès va quitter son tablier de Directeur Technique pour reprendre celui, plus marin, de boat captain. « Le convoyage a été un moment de grâce absolu. On ne répétera jamais assez, mais ce bateau vient d’une autre planète. Il suscite des sensations jusqu’alors inconnues, de vitesse et de lévitation. Il nous tarde tous de retrouver la mer, l’espace, le vent et nos métiers de marin, pour finaliser sur l’eau la mise au point de ces importants changements de l’hiver. »
Thomas Ruyant, quant à lui, piaffe littéralement d’impatience ; Impatience de naviguer bien sûr, mais aussi de renouer avec la convivialité si propre à son Team. « Je sors en bonne forme physique de ce confinement, mais j’ai un urgent besoin d’un retour à une vie sociale normale, pouvoir serrer la main de mes potes, de mes équipiers et de pouvoir trinquer avec eux. C’est toute l’ambiance et la dynamique du Team qui a besoin de cette convivialité… »

Source

TB Press

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