L’IMOCA Groupe Sétin a retrouvé son élément en fin de semaine dernière après quatre mois de chantier, et une interruption de quelques semaines. Manuel Cousin salue l’implication de son équipe qui lui permet d’aborder sereinement les mois à venir, tant sur le plan de l’entraînement technique que sportif et la confrontation en course avant le Vendée Globe. C’est avec impatience que Manuel attend de retrouver la barre de son IMOCA et les sensations du large.

Comment avez-vous réussi à tenir vos délais malgré le confinement ?

« Nous avons sorti le bateau de l’eau dès le retour de la Transat Jacques Vabre mi-décembre et nous nous étions totalement mobilisés sur la mise en chantier. Cela nous a permis de commencer une préparation du bateau relativement tôt dans la saison et de ce fait, ne pas trop prendre de retard par rapport aux semaines d’incertitude des mois de mars et avril. » précise Manuel Cousin.

Quel est votre état d’esprit à moins de 6 mois du Vendée Globe ?

« Je garde en tête l’objectif principal du 8 novembre 2020 et nous nous adapterons si c’est nécessaire. Pour notre équipe, toutes les cases sont cochées. Le bateau et moi, nous sommes qualifiés depuis la dernière Route du Rhum-Destination Guadeloupe fin 2018 et notre inscription est validée.
J’ai profité du confinement pour vraiment me concentrer sur ma préparation physique, mentale mais aussi sur la nutrition.
J’ai amélioré mon cardio, j’ai travaillé les muscles profonds du haut du corps, car j’ai bien conscience que, pour le Vendée, il est hyper important de se prémunir au maximum face aux blessures musculaires.
Avec le concours d’une nutritionniste, nous avons établi un schéma de principe, qui s’adaptera à ma forme physique et aux besoins de la course. Les quantités, les calories, les protéines, nous avons tout passé au crible en fonction du parcours. Se faire plaisir également avec de bons petits plats ! Pour moi, l’alimentation est fondamentale, et du coup, je suis dans un état d’esprit positif.
Durant le confinement, j’ai approfondi davantage les questions météo avec Christian Dumard, métérologue de renom dans la course au large, afin de me préparer de façon tactique. Nous travaillons le parcours du Vendée Globe à raison de 2 à 4 heures par semaine en visioconférence, en nous basant sur des cas réels et concrets. Nous détaillons tout, en ce moment nous travaillons les Mers du Sud. C’est mon premier Vendée Globe, alors forcément, je suis très attentif à cette partie du globe.

L’entraînement sur l’eau et la confrontation en solitaire

Encore un peu de préparation technique, matage et réglage des différentes voiles, et Groupe SÉTIN pourra reprendre l’entraînement en baie des Sables d’Olonne selon un planning en cohérence avec les règles du déconfinement. Manuel Cousin s’entraînera la plupart du temps en solitaire pour peaufiner ses automatismes.

« Ma dernière course en solitaire en IMOCA était la Bermudes 1000 Race en 2019. J’ai besoin de me retrouver seul à bord de Groupe SÉTIN en mode compétition une dernière fois avant le Vendée Globe. Nous avons donc fait le choix de participer à la course alternative de la Transat New-York-Vendée-Les Sables d’Olonne qui devrait partir le 4 juillet des Sables pour une boucle de 3 600 milles environ.
Je ne souhaite pas dévier de ma préparation. S’il y a des adaptations à prévoir compte-tenu des circonstances sanitaires ou des décisions de l’organisation, nous le ferons en temps utile, en nous appuyant sur la classe IMOCA qui réalise un travail remarquable.
J’ai la chance d’avoir un sponsor fidèle qui me fait entièrement confiance et qui fêtera les 100 ans de son entreprise cette année. Alors je serai prêt pour le 8 novembre. »

Dès la semaine prochaine, l’IMOCA Groupe SÉTIN devrait pouvoir remonter le chenal des Sables d’Olonne et tirer ses premiers bords au large, un avant-gout de Vendée Globe pour son skipper sablais d’adoption.

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