Les marins encaissent après une première semaine sélective

© Christophe Breschi

Cela fait une semaine que 82 concurrents de la Mini-Transat La Boulangère ont pris à Las Palmas de Gran Canaria le départ de la deuxième étape à destination du Marin, en Martinique. Les leaders en proto (François Jambou) et série (Ambrogio Beccaria) sont ce soir à un peu plus de 1000 milles du but et peuvent, d’après les routages, entrevoir une arrivée à partir du jeudi 14, soit après seulement 12 jours de course. Derrière, les galères techniques s’accumulent. Clairement, la dégustation de ti-punch se mérite…

C’était il y a tout juste une semaine. Après une longue escale à Las Palmas de Gran Canaria, 82 solitaires s’élançaient pour la deuxième étape de la Mini-Transat La Boulangère, avec une farouche envie d’en découdre et d’enfin vivre cette traversée tant attendue. Les premières minutes ont donné le ton, certains ont été cueillis à froid. Depuis, le rythme a été très soutenu dans avec un alizé bien installé. Les marins et le matériel accusent le coup. Ce soir, un vent violent balaye à nouveau la flotte avec des vents de 28 à 35 nœuds et une mer qui se forme.

Des nouvelles de Marie-Amélie Lénaerts et Joe Lacey

Deux marins ont navigué aujourd’hui à allure réduite. Le bateau accompagnateur O’kayam est ce soir bord à bord avec Joe Lacey (963). On ne connaît pas encore la nature des avaries subies par le navigateur britannique mais celui-ci est en tout cas bien entouré et en sécurité. Également en difficulté aujourd’hui, Marie-Amélie Lénaerts (833) a repris de la vitesse. Au pointage de 17h, elle progressait à 6,8 nœuds. Marie-Amélie, qui a bricolé toute la journée, a été escortée par Frédéric Bach (533) qui a ainsi fait preuve d’une belle solidarité, en n’hésitant pas à mettre sa course au second plan pour soutenir sa camarade.

Avaries en séries

Le bateau accompagnateur Yemanja, suite à des discussions à la VHF avec des coureurs, rapporte diverses avaries. Voici un message envoyé du bord : « Fedor Druzhinin (759) doit s’arrêter pour réparation. Il nous tient au courant quand il repart, ne soyez donc pas surpris si vous le voyez à l’arrêt sur le tracker. Julien Berthélémé (742) a eu une série noire cette nuit après un départ à l’abattée, dans un grain, bôme cassée, mais réparée avec des attelles, GV déchirée, spi en lambeaux, balcon tordu… Il continue sa route. Albert Lagneaux (882) a cassé une tige de safran, mais a pu la remplacer, il lui en reste une autre en spare ! » On a également reçu aujourd’hui des nouvelles d’Antoine Perrin (850) qui après une très jolie entame (4e place après quatre jours de course) a rétrogradé au classement en proto. En cause : la casse de la rotule de son bout-dehors. Cette rotule est tombée à l’eau et il est impossible de la réparer. Antoine a également des problèmes sur un safran mais cela reste gérable.

Pourquoi les premiers série rivalisent-ils les meilleurs protos ?

En proto, François Jambou (865) conserve une belle avance sur Axel Tréhin (945) qui, compte-tenu des vitesses affichées, semble avoir réparé son spi endommagé. Derrière, Erwan Le Méné (800) a pris aujourd’hui la 3e place, aux dépends de Tanguy Bouroullec (969). On note la belle prestation du bizuth allemand Morten Bogacki (934) qui complète le Top 5, moins de 25 milles derrière Tanguy Bouroullec (pointage de 17h).

En série, Ambrogio Beccaria (943) mène toujours de main de maître la flotte, et il est 2e au scratch ! Ses poursuivants Nicolas d’Estais (905), Benjamin Ferré (902), Pierre Le Roy (925), Félix de Navacelle (916) et Lauris Noslier (893) sont quant à eux devant le 3e proto ! « C’est impressionnant de voir les bateaux de série en si bonne position », commente Tanguy Le Glatin, coach des skippers au pôle de Lorient Grand Large. « Cela signifie qu’il y a eu plus de vent que ce qu’on imaginait sur les fichiers. Dans la brise, les bateaux de série sont plus simples à gérer, on peut tirer dessus sans trop se poser de questions sur le matériel. En proto, on est obligé de lever le pied dans ces conditions car les bateaux sont plus fragiles. On avait vécu une situation similaire lors de la Mini-Transat 2009, durant laquelle Francisco Lobato avait failli gagner la première étape au scratch. »

Classement du samedi 9 novembre à 17h (heure française)

PROTO

1- François Jambou (865 – Team BFR Marée Haute Jaune) à 1114,9 milles de l’arrivée
2- Axel Trehin (945 – Project Rescue Ocean) à 86,6 milles du premier
3- Erwan Le Méné (800 – Rousseau Clôtures) à 159,4 milles du premier

SERIE

1- Ambrogio Beccaria (943 – Geomag) à 1162,8 milles de l’arrivée
2- Nicolas D’Estais (905 – Cheminant-Ursuit) à 57,2 milles du premier
3- Benjamin Ferré (902 – Imago Incubateur D’aventures) à 57,4 milles du premier

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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