Prêts pour leur grand huit sur l’Atlantique

  • © Thierry Martinez
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Après un mois de septembre en grande partie consacré à un dernier chantier technique, Yves Le Blevec et Alex Pella profitent pleinement des conditions météo toniques de ce début d’automne pour tester et valider les dernières évolutions de leur Ultim en vue de leur participation à Brest Atlantiques : « tout fonctionne parfaitement à bord, c’est une grande satisfaction. »
Et, entre deux pointes à 40 nœuds, le duo Actual Leader nous a donné son analyse du grand huit sur l’Atlantique qu’il s’apprête à négocier…

Un duo prêt et un bateau opérationnel

« L’équipe a fait un excellent travail : tout fonctionne à merveille. Tout ce qui a été revu et installé lors du dernier chantier technique : électronique, installation du système de charge d’énergie (batteries, alternateur…), l’accastillage, les voiles… a été validé lors de nos dernières navigations. Il s’agissait de dossiers techniques délicats, notamment le système de charge, et tout est désormais parfaitement opérationnel. Il n’y a pas de zone d’ombre, c’est une grosse satisfaction », sourit Yves Le Blevec.

De très bonnes sensations

D’ici leur départ pour Brest la semaine prochaine, Yves et Alex vont poursuivre leurs entrainements, en condition course, en trio, avec Ronan, leur mediaman.
La brise est au rendez-vous depuis quelques jours, au large de la Trinité-sur-Mer, les dépressions automnales se succèdent et offrent de belles occasions aux skippers de « tirer » un peu sur leur Ultim. « Nous avons fait de belles navigations dans des conditions musclées, tout est ok à bord. Nous avons de très bonnes sensations. Le bateau est à l’aise dans la brise, on peut attaquer de façon safe. Il est fiable », détaille Alex Pella.

Embarquer l’essentiel, au complet

Pendant ce temps, à terre, l’équipe s’affaire à rassembler tout le matériel à embarquer : outils, pièces de rechange, matériel de sécurité, pharmacie et, bien sûr, l’avitaillement.
Une pièce du local technique du Team Actual Leader est actuellement entièrement dédiée à ce stockage. « Une fois que tout sera réuni, nous ferons un inventaire très précis, il y aura du tri, puis tout sera conditionné et embarqué. »

Le parcours de Brest Atlantiques vu par Yves Le Blevec et Alex Pella

Ils vont faire le grand huit sur l’Atlantique. C’est inédit. Pourtant, chaque portion de ce parcours est bien connue de ces skippers tourdumondistes, puisqu’il s’agit ni plus ni moins du début et de la fin d’une circumnavigation. A bord de ces engins surpuissants, exigeants, techniques, ce n’est pas tant le parcours qui posera difficulté, mais sa longueur.
Décryptage de ces 14 000 milles (26 000 km) entre Brest, Rio, Le Cap et retour par le duo de l’Ultim Actual Leader…

Le bon équilibre

Nous allons rencontrer des systèmes météo très différents, ça va s’enchainer très rapidement. Il faudra toujours se projeter sur le coup d’après. Mais la grosse difficulté de ce parcours, c’est la longueur : l’usure du matériel, la fatigue, les risques de collision et tous les aléas techniques auxquels nous serons confrontés… La moindre avarie, le moindre ralentissement pour réparer, génèrera de gros écarts au classement.
Il faudra trouver le bon équilibre entre vitesse et prise de risque, c’est un facteur clé de réussite et donc de performance, surtout en équipage réduit.

Un front pour commencer

Sur les 2 à 3 premiers jours de course, il faut s’attendre à des conditions météo variables, qui peuvent être fortes. Il y aura sans doute un passage de front à gérer.

La glisse…

Après, nous serons dans les alizés : ce sera plus accueillant, avec du vent portant jusqu’au pot au noir que nous devrions atteindre après une dizaine de jours de course. A bord de ces bateaux rapides, cela reste délicat à gérer.

La bascule dans le sud

Le pot au noir et le passage de l’Equateur ne sont jamais des passages faciles. Ce sont des zones de transition et l’instabilité est ce qu’il y a de pire sur nos engins, mais nous avons des outils qui permettent notamment de bien visualiser les masses orageuses de façon à les éviter ou les anticiper.

Redoubler d’attention

En sortie de pot au noir, nous retrouvons un régime d’alizé. Jusqu’à Rio, nous évoluerons dans une zone instable car c’est là, dans la baie de Rio, que se forment les phénomènes météo. Les prévisions sont donc peu fiables puisque les systèmes dépressionnaires et/ou orageux sont très jeunes.
Il y a aussi beaucoup de plateformes pétrolières près des côtes, mais elles sont fixes et signalées, le problème peut en revanche venir des pêcheurs, nombreux et pas toujours éclairés… Il faudra redoubler d’attention.

Vers les 40e ?

Entre Rio et Le Cap, il faudra composer avec l’anticyclone de Sainte-Hélène en le contournant par le sud. Il faudra peut-être aller chercher très sud, jusqu’aux 40e, pour rester dans des brises portantes. Mais, si les hautes pressions se morcèlent, on pourra tenter de les traverser pour éviter de faire trop de route, trop sud.
En approche du Cap, le vent peut être fort, parfois contraire, les conditions peuvent être aléatoires.

Remontée stratégique

Du Cap vers l’arrivée à Brest, il faudra trouver son chemin… Entre les côtes africaines et l’anticyclone de Sainte-Hélène, dans des vents portants pas très forts, jusqu’au pot au noir. Ensuite, nous retrouverons les alizés de l’Atlantique nord. Là, plusieurs scénarios sont possibles : contourner l’anticyclone des Açores par l’ouest, ou trouver un passage plus direct. Nous serons de toute façon dans un régime météo hivernal qui risque d’être perturbé.

Source

Kaori

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