Mode course enclenché !

© Christophe Breschi

Le moment tant attendu est enfin arrivé ! Demain, samedi 5 octobre à 10h30, les 87 concurrents de la Mini-Transat La Boulangère prendront à La Rochelle le départ de la première étape, à destination de Las Palmas de Gran Canaria (1 350 milles). Après deux semaines d’attente (le coup d’envoi était initialement prévu le 22 septembre), les marins ressentent de l’impatience et de l’excitation, mais aussi une forme d’appréhension. A la veille du grand saut, tous ont le schéma météo bien en tête et s’attendent à une navigation engagée et complète.

Treize jours paraissent parfois interminables. Les femmes et les hommes engagés dans la 22e édition de la Mini-Transat La Boulangère peuvent en témoigner. Mais depuis mercredi dernier, ils sont fixés. Le golfe de Gascogne s’est assagi et une belle fenêtre météo s’est ouverte. Demain, samedi 5 octobre, les Minis 6.50 quitteront les pontons du Bassin des Chalutiers de 7h30 à 9h30, pour un départ programmé à 10h30. Pour les 87 engagés, ce sera le premier aboutissement de plusieurs années d’efforts, d’investissement total, de sacrifices.

Se (re)mettre en mode course

Le report du départ a permis aux marins de bichonner les bateaux et de partir avec un niveau de préparation très satisfaisant. En revanche, l’attente et l’incertitude ont pu avoir pour effet pervers de les faire sortir de la course. Mais ce vendredi, en s’attelant aux ultimes préparatifs, en chargeant la nourriture fraîche, en mettant en place les voiles, en analysant très finement la météo et en faisant tourner les routages, chacun s’est remobilisé et est entré dans sa bulle.

« Il est temps de ne pas perdre de temps ! »

C’est donc demain à 10h30 que sera donné le coup de canon libérateur. « Les conditions seront légères avec un vent d’Ouest de 5 à 8 nœuds au moment du départ. Il n’y aura pas de bouée de dégagement ou de parcours en baie de La Rochelle. Il est temps de ne pas perdre de temps ! », souligne Denis Hugues, directeur de course de la Mini-Transat La Boulangère. « Le fait de partir tôt va permettre aux coureurs d’avoir une bonne journée pour se ré-amariner avant la première nuit qui est toujours compliquée, car on cherche un peu ses marques. »

Une première étape express ?

Les concurrents vont entrer dans la course en douceur, même si la houle ne sera pas négligeable dans le golfe de Gascogne. Dimanche matin, il y aura un petit front à négocier avec une bascule du vent du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Ce flux de noroît medium devrait permettre aux concurrents de progresser au reaching (vent de travers) vers le cap Finisterre. Il faudra ensuite traverser une zone de vent faible avant l’arrivée d’un second front puis l’instauration d’une belle brise de Nord qui va propulser les Minis à partir du cap Finisterre. Les hautes vitesses seront au rendez-vous et les premiers protos pourraient bien rallier les Canaries en moins d’une semaine…

Réactions des marins à la veille du départ de la Mini-Transat :

François Jambou (proto, 865) : « Le plus dur à appréhender va être l’état de la mer »

« L’attente a été longue, ça a été une période difficile à gérer pour tout le monde. Mais il n’y a plus de questions à se poser, il faut se mettre en mode course. On va attaquer cette première étape avec des conditions techniques, au près dans du petits temps. Le plus dur à appréhender va être l’état de la mer. Cela peut vraiment modifier le confort à bord, la façon de régler les voiles. Je suis assez serein mais je sais aussi que même avec un projet abouti, fiable et bien préparé, on n’est pas à l’abri d’une malchance. Il y a une part de réussite dans la course au large. »

Matthieu Vincent (série, 947) : « Les profils polyvalents vont s’en sortir »

« Honnêtement, je ressens un peu d’appréhension, de l’excitation aussi. Je suis dans ma bulle, j’ai du mal à écouter les gens qui me parlent, je suis déjà sur l’eau… Je suis très concentré, je fais la course dans ma tête. Cette première étape va être très variée, on va avoir un peu de tout. Les profils polyvalents vont s’en sortir. Tout l’enjeu sera de tenir de bonnes vitesses moyennes sans casser et aussi de trouver son propre rythme, de ne pas faire en fonction des autres. Pas toujours simple quand on est très compétiteur comme moi… »

Benoît Formet (série, 887) : « Hyper physique et crevant mentalement »

« On est chauds, cela fait deux ans qu’on attend ce moment ! L’attente m’a un peu fait décrocher, il n’est pas facile de se remettre en mode course. Le stress commence à monter, je n’ai pas très bien dormi la nuit dernière… En même temps, je vais partir détendu car j’ai vraiment eu le temps de bien préparer le bateau. Nous allons partir dans des conditions assez cool mais les choses vont se corser le long du Portugal. Avec 25-30 nœuds sous spi en Pogo 3, ce sera ambiance sous-marin. Ça va être hyper physique et crevant mentalement. »

Céline Sallès (série, 514) : « Des bords de spi sympathiques ! »

« Pas de stress particulier, le bateau est plus que prêt, j’ai vraiment hâte d’y être, de lâcher les chevaux et de prendre le large ! On va avoir un départ un peu mou avec une traversée du golfe de Gascogne au près. J’espère qu’il va y avoir suffisamment de vent pour compenser la houle résiduelle. Puis après avoir passé le cap Finisterre ça va pousser fort, ça devrait aller vite avec des bords de spi qui s’annoncent sympathiques ! »

Olivier Le Fichous (série, 721) : « Privilégier le matériel ou bombarder ? »

« Les conditions vont se durcir à partir du Portugal. Il va falloir que je décide si je dois privilégier le matériel ou si je peux bombarder. Cela va dépendre de mon positionnement dans la flotte et de mes ambitions. L’étape s’annonce sportive avec peu de répit. Le report du départ a permis de bien se reposer avant de partir, c’était un mal pour un bien ! »

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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