Qualification validée, place au chantier de fin d’été

© Yann Riou

Il y a quatre mois, Charles Caudrelier et Franck Cammas intégraient le Gitana Team et prenaient la barre du Maxi Edmond de Rothschild sous la forme d’un duo tout aussi atypique que complémentaire. Fin mai, le géant de 32 mètres retournait à l’eau après un chantier de plus de six mois consécutif à sa lourde casse sur la Route du Rhum. Depuis, les skippers et les membres du Gitana se sont imposés un rythme de travail et de navigation élevé pour mettre toutes les chances de leur côté lors du grand rendez-vous automnal des Maxis, la Brest Atlantiques. ArMen Race, Rolex Fastnet Race, parcours de qualification de plus de 2 000 milles pour finir sur un retour en chantier express de quelques semaines, pour cette première partie d’année, les temps morts ne font pas partie du vocabulaire de l’équipe aux cinq flèches.

Une prise en main réussie

« Nous avons beaucoup navigué depuis la remise à l’eau de fin mai et c’était bien sûr nécessaire avec l’arrivée du notre nouveau duo. Pour l’équipe aussi il était important de se remettre en selle pour tourner définitivement la page de la Route du Rhum. Le chantier d’hiver avait donné lieu à la réparation de l’étrave mais aussi à des travaux d’optimisation et de fiabilité qui nous donnent entière satisfaction », expliquait Cyril Dardashti. « Le programme que nous nous étions fixé en mai a été respecté à la lettre. Franck et Charles ont su prendre rapidement en main le Maxi. Ils ont une soif de naviguer, de comprendre et de transmettre qui est très enrichissante. L’échange est permanent entre les navigants et l’équipe technique et c’est cette osmose qui nous permet aujourd’hui d’avancer ensemble et de défricher encore sur des sujets inédits au large. Cette notion d’innovation demeure l’un des fondamentaux du projet du Maxi et de l’équipe en général », rappelait le directeur du Gitana avant d’ajouter : « La victoire sur la Rolex Fastnet Race a naturellement été un grand motif de satisfaction pour nous tous. Maintenant, il reste beaucoup à faire d’ici le 3 novembre, il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. Mais un cap a été franchi à terre comme en mer et la dynamique est très positive. »

Ce sentiment est largement partagé par Franck Cammas : « Le programme a été dense mais parfaitement mené ! Notre belle réussite sur la Rolex Fastnet Race vient couronner l’effort collectif. C’est bien pour notre confiance et celle de l’équipe. »

2 400 milles dans le sillage du duo

Le 29 mai dernier, le binôme Cammas – Caudrelier découvrait pour la première fois le Maxi Edmond de Rothschild au large de Lorient pour une sortie de mise en place technique. Dès le lendemain, le dernier-né des Gitana prenait le départ de l’Armen Race ! Cela donnait alors exactement le ton et le rythme que souhaitait imprimer les nouveaux skippers d’Edmond de Rothschild. Dans les premières semaines, ils ont privilégié l’équipage : « Franck aime procéder ainsi. L’équipage permet un apprentissage technique plus rapide car on pousse sur la machine et le programme s’y prêtait parfaitement. Cette première phase de découverte, avec la Fastnet pour finir, a été très riche en enseignements et je crois que nous avons su en tirer le meilleur malgré un timing relativement serré. L’implication et le savoir-faire du team ont été un atout. La qualif était parfaite pour prendre nos marques en double. C’est un format exigeant, peut être même plus que le solitaire d’ailleurs, car à deux tu es toujours à fond. Au regard de ça, notre course de fin d’année est un gros challenge ! Mais je me sens vraiment bien avec ce bateau, il est très sain et rassurant », confiait Charles Caudrelier.

Après la victoire dans la mythique Rolex Fastnet Race, pimentée par un duel de haute volée et un finish sur le fil face à François Gabart et ses hommes, les vacances n’étaient toujours pas au programme. Profitant de conditions optimales pour naviguer au large, Charles Caudrelier et Franck Cammas ont basculé en configuration double (triple si l’on considère leur médiaman Yann Riou*) pour valider leur parcours de qualification de la Brest Atlantiques.

Un tracé de plus de deux mille milles que nous décrivait Franck Cammas : « C’était notre première sortie dans cette configuration et nous avons fait un beau parcours de qualification avec des conditions variées mais sans avoir eu vraiment du vent fort (pas plus de 25 nœuds). Nous avons eu la chance de trouver une fenêtre avec beaucoup de portant notamment sur toute la descente le long du Portugal puis sur le retour nous avons été chercher une dépression dans le Sud irlandais pour rentrer vers la Bretagne plein Est en avant d’un front. Ces deux séries de portant à hautes vitesses étaient encore une belle opportunité d’apprentissage. Manœuvres à deux, réglage des appendices, réglage du pilote où il nous reste beaucoup à faire et bien sûr des longs bords à plus de 40 nœuds. La Brest Atlantiques va se jouer en partie là dessus : tenir des vitesses élevées sous pilote en étant sereins et reposés… Physiquement, à deux c’est bien sûr plus long, mais le bateau est tout fait gérable et je suis d’ailleurs plutôt agréablement surpris des temps de manœuvres et des performances que nous parvenons à tenir. Brest Atlantiques est une course de fond, un demi tour du monde de près de 14 000 milles. Il va falloir adopter le bon rythme pour ne pas se cramer, ne pas abîmer le bateau. Il faudra rester le plus lucide possible car comme souvent en bateau et dans les courses au large, c’est la justesse des décisions qui fait le résultat. »

* Sur la Brest Atlantiques, Yann Riou embarquera à bord du Maxi Edmond de Rothschild avec Franck Cammas et Charles Caudrelier, en qualité de médiaman. Photographe, caméraman et pilote de drone hors-pair, Yann aura la tâche de nous faire vivre le quotidien en course des hommes de Gitana 17. Les règles de course lui interdisent d’aider à la performance.

Check et nouveautés

Hier après-midi, Gitana 17 retrouvait le chemin de sa base technique. Lors des trois prochaines semaines, le géant de 32 mètres va subir un check-up général comme l’expliquait Charles Caudrelier : « Nous avons beaucoup navigué depuis fin mai et c’est vraiment bien de pouvoir faire une vérification globale du Maxi avant de repartir en course pour 14 000 milles. L’équipe va tout démonter et inspecter pour repartir sur une base « neuve » dès la mi-septembre. Pour Franck et moi, ces quelques semaines seront aussi l’occasion d’une petite pause avec le large avant la dernière ligne droite et le départ du 3 novembre à Brest »

Les membres de l’équipe aux cinq flèches en profiteront également pour apporter de nouvelles améliorations au Maxi Edmond de Rothschild ; de la nouveauté qui ne devrait pas passer inaperçue ! « Nous repartons sur un rapide chantier d’été pour améliorer encore les performances du bateau. Même si aujourd’hui nous en sommes très satisfaits, il ne faut pas s’endormir parce que la concurrence est là ! Ce ‘’ refit ’’ va nous permettre de mettre en place des nouveautés, dont une assez importante que nous avions en tête depuis la genèse du projet et pour laquelle Franck et Charles ont tout de suite adhéré », concluait Cyril Dardashti.

La remise à l’eau du Maxi Edmond de Rothschild est prévue le lundi 16 septembre.

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Zephyr Communication

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