La France en tête à la sortie du Solent

  • © Carlo Borlenghi
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Une flotte record de 388 bateaux s’est élancée sur la Rolex Fastnet Race depuis Cowes sur le Solent, sur un parcours qui les emmènera au Rocher du Fastnet puis à Plymouth, via Bishop Rock. C’est la 48e édition de cet événement phare tenu tous les deux ans par le Royal Ocean Racing Club, dont la première édition remonte à 1925.

Comme d’habitude, il y a une forte participation des français sur cette épreuve, comprenant la flotte des IRC en lice pour le classement général de l’épreuve et la Fastnet Challenge Cup. Sur les trois dernières éditions, cette distinction a été attribuée à des équipages français : Pascal et Alexis Loison sur le JPK 10.10 Night and Day en 2013, Géry Trentesaux sur le JPK 10.80 Courrier du Leon en 2015 et Didier Gaudoux, champion en titre, sur le JND 39 Lann Ael 2 en 2017.

Une flotte professionnelle est également présente sur l’épreuve, comprenant 19 Class40, 20 IMOCA60 et, le plus impressionnant, quatre trimarans Ultim de 32 m de long, dont le Sodebo Ultim 3 de Thomas Coville mis à l’eau cette année, aux côtés de son prédécesseur, Actual Leader d’Yves Le Blevec, et le recordman du tour du monde en solitaire, François Gabart et le Trimaran MACIF. C’est cependant le Maxi Edmond De Rothschild qui a mené la flotte à la sortie du Solent, même s’il fut rapidement rattrapé par Sodebo et MACIF après un bref échouage sur le Shingles Bank à l’entrée ouest du Solent.

Le Maxi Edmond De Rothschild compte aujourd’hui deux redoutables skippers à son bord, tous deux vainqueurs de la Volvo Ocean Race et de la Solitaire du Figaro, Franck Cammas et Charles Caudrelier. Sur cette épreuve, Franck Cammas est le skipper et Charles Caudrelier navigateur. « C’est parfait ainsi car nous nous connaissons très bien avec Franck », a déclaré Charles Caudrelier. « C’est un peu comme Pascal et moi sur la Volvo Ocean Race. »

Selon Charles Caudrelier, les prévisions météo pour cette course sont claires : ce ne sera pas une régate ‘classique’ au près pour rejoindre le phare du Fastnet. En effet, au lieu de partir comme à l’accoutumée par l’ouest du Solent pour s’engager dans la Manche, le départ a été donné au sud-est, permettant aux concurrents de naviguer en ligne droite jusqu’à Hurst Narrows et au-delà des Needles. Cependant, le gros problème pour tous sera la bonne gestion d’une transition, qui verra le vent faiblir avant de s’établir au sud-ouest. Après un bord de reaching rapide pour franchir le Rock et atteindre Plymouth, Charles Caudrelier s’attend à un flux puissant de 35-36 nœuds.

Même pour les très rapides Ultimes, cette «transition» sera le principal challenge de cette épreuve. Selon Charles Caudrelier, la bonne gestion de cette transition déterminera la faisabilité de battre le record absolu de la Rolex Fastnet Race, établi par l’équipage de Loïck Peyron sur le maxi Banque Populaire en 2011, en 1 journée, 8 heures et 48 minutes . « Nos routages nous indiquent un temps de course d’une journée et six heures, ce qui nous permettrait de le battre mais je ne pense pas que nous y arriverons », explique Charles Caudrelier. « Cela dépend du temps que nous passerons à franchir la transition ce soir à Start Point. Si nous la franchissons rapidement, nous aurons d’excellentes conditions pour atteindre le Fastnet et la route retour. »

En plus d’être l’une des épreuves préférées de Charles Caudrelier, « c’est toujours un plaisir de faire le tour du Rock. C’est un passage clé, comme le Cap Horn »- la Rolex Fastnet Race est une superbe occasion de se jauger face aux autres Ultimes, en particulier le nouveau Sodebo Ultim 3 de Thomas Coville contre qui ils n’ont encore jamais navigué.

Dans la classe des multicoques, notons le très beau début de course du nouveau trimaran Multi50 Primonial de Sébastien Rogues, à l’arrière de la flotte des Ultimes.

Il y a également vingt IMOCA 60 en lice, tous menés en double, en pleine préparation pour la Transat Jacques Vabre de cet automne. Tous les regards seront tournés vers les foilers de nouvelle génération, et en particulier le Charal de Jérémie Beyou et Christopher Pratt et le plus récent, Arkea-Paprec, dessiné par Juan-K et skippé par Sébastien Simon et Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe en 2004.

Le niveau de compétition dans la Classe IMOCA est incroyable. Parmi eux, notons la participation de Paul Meilhat, vainqueur de la Route du Rhum 2018, qui navigue avec la Britannique Sam Davies sur Initiatives Coeur. Son bateau (ex MACIF, SMA) est maintenant devenu Banque Populaire mené par Armel le Cleac’h, champion en titre du Vendée Globe, qui entraîne désormais Clarisse Cremer, en vue de sa participation au prochain tour du monde en solitaire.

Deux ans après avoir remporté la Rolex Fastnet Race en Class40, Maxime Sorel a désormais intégré cette fabuleuse Classe IMOCA et navigue sur VandB Mayenne aux côtés de Guillaume Le Brec.

Un autre nouvel équipage figure sur PRB, Kevin Escoffier, de la célèbre famille de St Malo et vainqueur de la Volvo Ocean Race, épaulé par Nicolas Lunven, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2009.

Tout comme pour Charles Caudrelier, la principale préoccupation de Nicolas Lunven concerne la transition à franchir ce soir : « cela peut prendre quelques heures » . Mais ensuite, les IMOCA 60 devraient toucher plus de vent pour atteindre le Fastnet Rock et revenir sur la flotte des Ultimes. « le flux de sud-ouest va ensuite monter à 20-25 nœuds. Cela va être rapide et nous atteindront rapidement le Fastnet au reaching, et avec un peu de chance, le vent devrait virer du sud-ouest à l’ouest-sud-ouest une fois que nous aurons viré le Rock, pour nous permettre de redescendre au reaching »

Il est intéressant de noter que PRB est l’actuel détenteur du record en IMOCA, après avoir établi en 2011 un temps de 1 jour, 23 heures, 21 minutes et 27 secondes. Cependant, Nicolas Lunven n’était pas convaincu de pouvoir améliorer ce record : « Nous devrions arriver lundi soir à Plymouth, soit dans plus de deux jours. La transition de la première nuit sera l’élément majeur de la course. »

PRB a été le premier IMOCA 60 à sortir du Solent cet après-midi, empruntant le chenal au sud de Shingles Bank, suivi par VandB Mayenne et par l’Italien Giancarlo Pedote et Anthony Marchand sur Prysmian Group. Mais PRB était au coude à coude avec le navigateur paralympique Damien Seguin et le champion en titre de la Solitaire du Figaro Yoann Richomme sur Groupe Apicil, parti au nord du Shingles. En revanche, ils n’ont pas eu de chance et se sont brièvement échoués sur un banc de sable, permettant à Banque Populaire et Initiatives Coeur de les dépasser.

En Class40, le Cabinet Z était de Cedric de Kervenoael a pris le meilleur départ dans le Solent, suivi de près par Imagine, le dernier né de la série Owen Clarke, skippé par l’Allemand Jörg Reichers et par le Mach 3 Lamotte – Module Création de Luke Berry.

Catherine Pourre se classait quant à elle huitième à bord de son Mach 3, Eärendil. Catherine Pourre, qui est une des navigatrices les plus expérimentés en Class40, était enchantée par les prévisions météorologiques de cette Rolex Fastnet Race, avec peu voire pas de navigation au près de prévue.

« C’est une très bonne nouvelle! Bien sûr, la partie difficile sera de sortir du vent faible généré par la basse pression. Je pense que celui qui en sortira le mieux gagnera probablement le Fastnet, car après cela, il s’agira juste d’aller vite et au bon endroit. » Au moment où les Class40 s’engageront dans la Mer Celtique, ils navigueront au reaching dans un vent de 20 à 25 nœuds.

Pour ce qui est de savoir si ce sera un Fastnet «rapide» pour les Class40, Catherine Pourre était assez incertaine, faisant écho aux commentaires de Charles Caudrelier et Nicolas Lunven. « Cela dépendra vraiment du temps que nous passerons dans la molle, » qui selon Catherine Pourre sera le cas dès ce soir.

D’autres bateaux et marins français reconnus sont également présents sur cette compétition. Wilfrid Clerton fait campagne pour l’ancien Kriter VIII, le sloop de 23 m de long avec lequel Michel Malinovsky a été battu sur le fil par Mike Birch sur la première Route du Rhum. D’autres anciens skippers du Vendée Globe figurent aussi parmi les inscrits, tel Hervé Laurent sur le Challenge 67 Albatros et Catherine Chabaud, accompagnée par son mari sur Le Cigare Rouge, bateau sur lequel elle a participé à son premier Vendée Globe.

Catherine Chabaud occupe une place importante dans l’histoire de la Rolex Fastnet Race, étant la seule femme à l’avoir jamais gagnée au classement général, lors de sa participation en 1999 dans la flotte IRC à bord de son IMOCA 60 Whirlpool-Europe 2.

Source

Royal Ocean Racing Club

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 4 août 2019

Matossé sous: Circuit Rolex, Fastnet Race, Régates

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