François Gabart embarque Gwénolé Gahinet

© Vincent Curutchet / Alea

Naviguer en solo ou en duo à bord d’un Ultim’ 32/23 est un défi à la portée de bien peu de marins. L’exigence de ces bateaux avec leur navigation à très haute vitesse dans des zones éloignées des terres et leur ultra technologie requièrent un niveau d’engagement et de concentration important.

Alors, pour partir à l’assaut de Brest Atlantiques, le 3 novembre prochain, François Gabart a fait son choix parmi un nombre restreint de skippers en tenant compte d’un paramètre important vu la longueur de la boucle Brest – Rio de Janeiro – le Cap – Brest : la capacité du tandem à bien vivre ensemble pendant près d’un mois. Et c’est Gwénolé Gahinet, un des six marins les plus rapides autour de la planète puisque détenteur du Trophée Jules Verne avec Francis Joyon, qui s’est imposé.

« Gwénolé et moi, dit le skipper du trimaran MACIF, sommes de la même génération. C’est nouveau, j’ai plus souvent eu l’occasion de naviguer en double avec des marins plus expérimentés, comme Pascal Bidégorry, Michel Desjoyeaux, voire Sébastien Col. Il a aussi touché à tout, et c’est chouette d’avoir fait tout ça à son âge. Il a couru en Figaro, a navigué en IMOCA et participé à une Transat Jacques Vabre en double avec Paul Meilhat, du Class40, du kite à foil, et il a passé 40 jours sur le trimaran Ultim de Francis Joyon autour du monde. Et, comme sur le Trophée Jules Verne, Francis avait emmené un équipage réduit, Gwéno a rencontré toutes les problématiques d’un Ultim. Il a tenu des heures à la barre, tout seul sur le pont à 40 nœuds. C’est une expérience assez rare ».

De cette expérience à bord du trimaran de Francis Joyon, Gwénolé Gahinet est forcément revenu avec des compétences particulières et aussi un mode de fonctionnement différent de celui du Team MACIF. « Francis a un mode de fonctionnement qui lui est propre, et qu’il ne faut pas copier parce qu’il n’y a qu’un Francis Joyon sur terre. Comme notre équipe n’est pas composée de la même manière, il y a forcément des choses à apprendre dans sa manière de faire et de naviguer, ses résultats le prouvent ».

Depuis une poignée de jours, Gwénolé Gahinet a posé son sac à Port-La-Forêt, proche du trimaran MACIF. « C’est impressionnant, s’exclame le Breton. Ils sont 40 dans le team MACIF, cela foisonne de projets et l’ambiance est hyper dynamique. Je vais partager et échanger avec l’équipe et pouvoir relever ce challenge sportif qui m’excite beaucoup. Il va falloir que je me mette à niveau physiquement et techniquement, c’est hyper stimulant.

Ces trimarans dressent une barrière psychologique importante car ils sont extrêmes et demandent beaucoup d’énergie, mais ce n’est pas surhumain. En tout cas, c’est le discours de François, qui est raisonnable dans ses prises de risques. Appréhender cet univers demande surtout de l’expérience ».

Deux hommes en découverte

François et Gwénolé ne se connaissent pratiquement pas. Étonnamment, presque, parce qu’il existe quelques points communs pas anodins. L’un est aérien, l’autre est un peu lunaire, ils sont tous deux ingénieurs et fondus de chiffres, et les deux marins partagent le même amour de la mer, de la vitesse, une même aspiration au vol et une conscience environnementale aussi pointue.

« Il y a quelque temps, raconte Gwénolé, j’ai préparé un concours d’éloquence sur le thème environnemental « Le plastique, c’est fantastique » – un clin d’œil. Je me suis beaucoup réinvesti dans les études scientifiques sur la consommation des ressources et l’écologie, et ça m’a pas mal catastrophé… La réponse n’est pas évidente, mais la course au large est un vecteur adapté pour soutenir la transmission de l’information sur l’état de la planète, et l’équipe du trimaran MACIF s’engage dans ce sens. Être ensemble pour porter des prises de parole, ça me plaît beaucoup ».

« C’est vrai qu’on ne se connaît pas bien, poursuit François. Mais nous avons plein d’amis en commun qui m’en ont dit le plus grand bien, et on a régulièrement discuté voile sur les parkings des régates. » Sur la Brest Atlantiques, François et Gwénolé seront accompagnés de Jérémie Eloy qui sera le mediaman de MACIF pendant la course, avec comme objectif de raconter l’histoire au grand public depuis l’intérieur. Un nouvel équipier qui a déjà travaillé avec Gwénolé par le passé. « Même si Jérémie n’aura pas le droit de toucher au bateau, il faut prendre soin du fait que nous serons trois dans un espace confiné, à grande vitesse, pendant près d’un mois ».

Le duo, et même le trio, aura l’occasion de naviguer pour la première fois en mode course lors de la Rolex Fastnet Race qui se courra début août. Une épreuve mythique à courir « comme l’aiment les Anglo-Saxons, en équipage, et qui sera pour nous l’occasion de pousser le trimaran MACIF dans ses retranchements, avant d’entrer en préparation pour la Brest Atlantiques », conclut François. Le trimaran MACIF est, dès cette semaine, en ordre de marche : le deuxième foil ayant été installé en fin de semaine dernière.

Flying Phantom, expérience réussie !

Avec Louis Viat pour équipier, François Gabart a couru l’Act 7 de la saison internationale Pro-Am du calendrier Flying Phantom International, la semaine dernière sur le lac de Garde. Non sans succès, puisque le tandem a terminé 2e derrière un équipage suisse, et surtout avec beaucoup de plaisir. « Naviguer sur le lac de Garde, cela devrait être obligatoire ! C’est bon pour le bateau, c’est bon pour les marins, et la région est fantastique. Côté résultats, nous sommes super heureux parce que cela faisait longtemps que je n’avais pas navigué sur des petits catamarans. Et nous avons bien progressé, ce qui n’était pas évident quand j’ai remis les mains dessus il y a quelques mois… »

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WindReport'

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