Top départ de la Bermudes 1000 Race

  • © François van Malleghem
  • © Simon Jourdan
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Ce jeudi 9 mai à 17h, 17 marins ont pris à Douarnenez le départ de la Bermudes 1000 Race, la première épreuve au calendrier des Globe Series (le Championnat du Monde IMOCA) en 2019. Les conditions étaient idéales avec un vent d’Ouest de 12 nœuds permettant aux solitaires de prendre leurs marques sereinement. La météo s’annonce maniable sur l’ensemble du parcours de 2000 milles à destination de Brest, via le phare du Fastnet et l’archipel des Açores. Mais les solitaires auront du travail car les zones de transition seront nombreuses, ce qui les obligera à beaucoup manœuvrer. Un scénario qui devrait favoriser le suspense.

C’est avec un mélange d’impatience, d’excitation et parfois d’appréhension que 17 marins de la classe IMOCA (13 hommes, 4 femmes) se sont présentés sur la ligne de départ de la Bermudes 1000 Race Douarnenez-Brest. Le coup de canon libérateur a été donné à 17h dans un régime d’Ouest de 12 nœuds, sur une petite houle résiduelle. Le départ a été assez engagé pour une douzaine de coureurs. Yannick Bestaven, Sam Davies et Sébastien Simon ont été les plus prompts sur la ligne, tandis que d’autres, à l’instar de Miranda Merron et Denis Van Weynbergh se sont montrés plus prudents, s’élançant en deuxième rideau. Les marins sont sortis de la baie de Douarnenez au près serré, avec quelques virements à la clé.

Un scénario météo complexe, premières options dès Ouessant

A la bouée de danger isolée Basse Vieille devant le cap de la Chèvre (presqu’île de Crozon), Sam Davies emmenait la flotte devant Clément Giraud, Sébastien Simon, Manu Cousin et Giancarlo Pedote. Les marins peuvent tirer sur la barre pour mettre cap sur Ouessant, qui fait office de marque de parcours à laisser à tribord. « Dès les premières heures de course, en fin de soirée, les concurrents auront un premier choix tactique à effectuer, en passant à l’Est ou à l’Ouest du DST (dispositif de séparation de trafic) d’Ouessant, qui est une zone interdite », explique Jacques Caraës, le directeur de course. « La première nuit s’annonce très calme pour le début de la montée en mer d’Irlande. D’après nos routages, les premiers bateaux devraient arriver au phare du Fastnet jeudi au petit matin. Les 825 milles entre le Fastnet et la marque virtuelle des Açores commenceront dans un régime de Sud-Est très faible avec le passage d’une dorsale, puis le vent s’intensifiera à 15-20 nœuds avant de mollir à nouveau. On peut s’attendre à un resserrement de la flotte au niveau du waypoint Açores. »

Les conditions s’annoncent très tactiques et les marins savent que les manœuvres et changement de voiles seront nombreux. « Tous les éléments sont réunis pour faire une jolie régate avec un beau plateau et des conditions météo variées. On va pouvoir se creuser la tête sur les options », se réjouissait Damien Seguin (Groupe APICIL) peu avant le départ.
Où placer le curseur ?

Pour beaucoup des engagés, la Bermudes 1000 Race Douarnenez-Brest est une étape majeure sur la route menant au Vendée Globe 2020. « Il est primordial de finir cette course pour enquiller des milles en vue de la qualification », confirme Sam Davies (Initiatives Cœur). « Avec ses nouveaux foils, mon bateau est beaucoup plus puissant et je n’ai pas encore le mode d’emploi. Je vais devoir y aller doucement, je dois vérifier que tout va bien avant d’espérer mettre le pied au plancher. »

A l’instar de Sam Davies, plusieurs autres marins vont devoir déterminer où placer le curseur entre sécurité et performance. « Je ne veux pas faire de bêtises et me mettre en danger, je n’hésiterai pas à réduire la toile s’il le faut. En même temps, j’aime la compétition, j’ai du mal à m’enlever la performance de la tête », indique ainsi Maxime Sorel (V and B-Sailing Together). Clément Giraud (Envol by Fortil) a une vision précise de la manière dont il va naviguer : « Pour ne pas me mettre dans le rouge, je pense naviguer à 90 % du routage. Cela va permettre de donner une tonalité à ma navigation, sans me faire trop influencer par les concurrents, dont certains sont beaucoup plus expérimentés que moi. »

D’après les routages lancés par la direction de course, les premiers concurrents sont attendus à Brest après une bonne semaine de course, le vendredi 17 mai au matin. Qui composera le podium ? Qui parviendra à boucler le parcours ? Bien difficile de pronostiquer l’issue de cette épreuve indécise…

Réactions des marins avant le départ :

Sébastien Simon (Arkea Paprec) :

« J’attends la Bermudes 1000 Race Douarnenez-Brest depuis un petit moment et je m’y suis bien préparé. C’est ma première course en solitaire en IMOCA et je ne vais pas prendre de risques inconsidérés. C’est une compétition donc je vais essayer de gagner, je pense que c’est possible… »

Stéphane Le Diraison (Time For Oceans) :

« Mon objectif est de finir dans les trois premiers bateaux sans foils. Si l’opportunité se présente de mettre des foilers derrière, je ne m’en priverai pas ! J’ai parcouru 35 000 milles avec mon bateau et donc acquis beaucoup d’automatismes à bord. Dans les conditions changeantes annoncées, je compte sur cette expérience pour tirer mon épingle du jeu. »

Giancarlo Pedote (Prysmian Group) :

« Je ne suis qu’au début de mon apprentissage en solitaire sur mon IMOCA. Je vais chercher à faire les manœuvres ‘proprement’, sans me mettre la pression. Je veux apprendre les bruits de la machine, trouver mes repères, expérimenter les réglages. Je me concentrerai plus tard sur la performance. »

Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres) :

« Même si je suis déjà sélectionné et qualifié pour le Vendée Globe 2020, c’est important pour moi de participer à la Bermudes 1000 Race pour continuer à progresser et à tester le bateau. Nous avons de très belles machines qui ne demandent qu’à naviguer. Je ne me mets pas de pression de résultat. Je vais essayer de bien naviguer et si tout se passe bien, j’appuierai sur le champignon. »

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