Parfois rageant mais très encourageant

© Eloi Stichelbaut

L’équipe de France se classe 5e de l’acte californien après deux journées de régates intenses en baie de San Francisco. Billy Besson et son groupe terminent sur une manche encourageante où ils ont joué dans le peloton de tête après un excellent départ. Le départ, c’est le point fort des Français. Pour leur reste, il n’y a pas de secret, il leur faut rattraper le déficit d’expérience face aux top teams.

Bis repetita

Un duel ultime entre l’Australie et le Japon ; une victoire finale au profit des premiers : le scénario de Sydney se répète, à quelques détails près…

Billy, Marie, Matthieu, Olivier, Timothé et Nicolas réitèrent eux aussi le même résultat qu’en Australie, mais en ayant régaté dans des conditions plus ventées, plus exigeantes. L’équipe progresse dans sa connaissance et dans le maniement du bateau. Malgré le score, les tricolores n’ont pas le sentiment de stagner et travaillent pour que chaque petit pas finisse par devenir de belles enjambées.

« Aujourd’hui, c’était notre quinzième navigation sur le bateau. Nathan Outteridge, le barreur du F50 japonais en était à sa 250e. Quand on comprend ce delta, on comprend tout, explique Franck Citeau, l’entraîneur des Frenchies, avant de résumer en quelques mots les cinq régates courues à San Francisco : on prend de beaux départs et puis on perd du terrain dans les transitions. Quand on passera tous les foiling tacks (virements de bord en vol), on sera davantage au contact. Ces bateaux sont de vraies usines à gaz et puis il y a la question de l’appréhension de la vitesse. Jusqu’à 12 nœuds de vent, ça va. Mais au delà, le bateau n’est plus le même, il faut passer cette appréhension, adapter les réglages, la puissance et le comportement à bord ».

La simulation, ça a parfois du bon

Bref, il faut rattraper le déficit d’expérience et continuer à apprendre, sachant que les temps d’entraînement sur les bateaux sont limités par le règlement de SailGP.

« La solution pour nous, confie Billy Besson, est d’aller faire du simulateur à Londres – développé par les ingénieurs de l’équipe suédoise de la dernière America’s Cup, ce simulateur de F50 a déjà permis aux équipes de s’entraîner à manœuvrer au sec – .
Nous avons programmé deux journées là-bas avant New York et nous y repasserons 48 heures supplémentaires avant Cowes. Les Anglais y sont allés avant San Francisco et il semble qu’ils aient passé un énorme cran grâce à ça. En tout cas, on sait que chaque heure passée sur le simulateur ou sur le bateau est bonne à prendre. »

L’équipe de France quitte la côte ouest des Etats-Unis sans amertume et avec une grosse liste de travail pour être plus compétitive dans un mois et demi à New York. Rendez-vous les 21 et 22 juin pour le troisième opus!

Bonus : L’œil du wincheur Olivier Herledant

« On savait à quoi s’attendre et on s’était bien préparé physiquement, avec un gros travail réalisé à la maison. Dans mon arrière cuisine, j’ai un vélo à bras (qui lui permet de mouliner comme sur un winch). J’y suis passé tous les jours avant d’arriver ici. Dans ces conditions plus ventées qu’à Sydney, on termine chaque régate avec les épaules qui chauffent. Lorsque Timothé s’est blessé sur la première régate samedi, j’ai dû faire une partie du travail tout seul. Dès le premier jour, j’avais déjà bien entamé mon capital physique…Cela dit, on aime bien ça, nous les wincheurs, cette sensation de finir à chaque fois dans le rouge ».

Classement SailGP San Francisco :

  1. Australie 47 pts
  2. Japon 46 pts
  3.  Grande Bretagne 43 pts
  4. Etats Unis 37 pts
  5.  France 28 pts
  6. Chine 27 pts

Classement général après Sydney et San Francisco :

  1. Australie, Tom Slingsby, 93 pts
  2. Japon, Nathan Outteridge, 91 pts
  3. Grande Bretagne, Dylan Fletcher, 79 pts
  4.  USA, Rome Kirby, 68 pts
  5. France, Billy Besson, 61 pts
  6. Chine, Phil Robertson, 60 pts

Source

SailGP

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 6 mai 2019

Matossé sous: Match Racing, SailGP

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