Le bizuth Achille Nebout créé la surprise

  • © Christophe Breschi
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Cette première journée de course de la Solo Maître CoQ s’annonçait plutôt clémente, avec des conditions de vent assez faible. C’est, de fait, avec de petits airs (entre 4 et 10 nœuds) que les 47 marins en lice ont entamé les débats. Cela ne les a toutefois pas empêché d’enquiller un côtier de 32 milles entre Port-Bourgenay et Les Sables d’Olonne. Un parcours qui s’est cependant révélé riches en rebondissements en raison notamment d’une importante bascule du vent qui a totalement relancé la donne à la mi-temps. Le tiercé gagnant du jour ? Dans l’ordre, Achille Nebout (Le Grand Réservoir), Armel Le Cléach’ (Banque Populaire) et Benjamin Schwartz (Action contre la faim).

Les petits airs et les phases de transitions ont bien souvent l’art de créer des surprises et de relancer la donne. L’exemple a encore été donné ce lundi, premier jour de compétition de la Solo Maître CoQ. « Le vent a beaucoup tourné. Il y a eu des passages à niveau. Globalement, ça a été compliqué », a commenté Achille Nebout, incontestablement la belle surprise du jour. « Je n’en reviens pas d’avoir gagné. C’est incroyable pour ma première course en solitaire donc je savoure ! J’ai du mal à réaliser. C’est quelque-chose de finir avec le vainqueur du Vendée Globe sur les talons et évidemment, je suis super content d’avoir réussi à rester devant lui jusqu’au bout », s’est satisfait le skipper du Grand Réservoir qui s’est donc imposé à l’issue de ce premier round. Une première manche très largement chamboulée entre la bouée 1 et la bouée 2. « J’ai débuté ce bord derrière le gros paquet puis comme Armel Le Cléac’h, Justine Mettraux et un petit groupe, je me suis tout de suite mis sur la route directe sous spi pendant que les autres ont lofé. Cela m’a permis de passer bien devant. Ça a vraiment été LA bonne option de la course et c’était d’ailleurs mon plan avant même le départ puisqu’on s’attendait à une rotation du vent. Je suis super content ! », a assuré le Montpellierain qui a fait ses armes en olympisme, régatant notamment au plus haut-niveau en double avec Nicolas Charbonnier, mais qui a aussi déjà fait forte impression lors de la première épreuve de la saison, en double avec Xavier Macaire en début de mois. « Sur la Sardinha Cup, on a terminé 3e et c’est vrai que l’épreuve m’a permis de prendre mes marques sur le bateau, de choper quelques bons réglages et de faire les bons choix techniques », détaille Achille dont le bateau n’est sorti du chantier que le 9 avril dernier. « C’était déjà une victoire d’être au départ de cette course alors gagner la première manche, c’est encore plus fou mais je ne vais pas m’emballer. Je vais continuer de m’appliquer à faire les choses bien pour apprendre à connaitre le bateau. Un bon classement au final ne sera que du bonus ! », a assuré le navigateur qui s’était pourtant trouvé obligé de réparer après un départ prématuré.

Quand les derniers passent premiers…

Un départ que n’a, pour sa part, pas volé mais parfaitement bien négocié Adrien Hardy qui a ainsi débuté la course en fanfare avant de voir une large partie de la flotte lui griller la priorité, plus ou moins à la mi-parcours. « A ce moment de la course, le vent s’est complètement arrêté et ça redistribué. Au final, je m’en sors plutôt bien en terminant 9e et je suis assez content parce que j’ai plutôt bien navigué sans prendre trop de risque et en avançant vite », a commenté le Nantais qui a, de fait, réussi à limiter la casse après cette phase de transition, à l’inverse de certains de ses adversaires tels que Morgan Lagravière (Avec-vous sur la Solitaire ?), Tom Laperche (Bretagne – CMB Espoir) ou Michel Desjoyeaux (Lumibird) qui, eux aussi, occupaient les avant-postes avant de se voir reléguer respectivement en 19e, 27e et 29e positions. « Ça avait bien commencé et puis voilà, c’est parti en sucette. Celui qui s’en sort le mieux, c’est probablement Yann Eliès qui a réussi à retraverser le plan d’eau au bon moment. En ce qui me concerne, ça a été plus compliqué. A un moment, je n’en ai plus compté que huit derrière moi, et je n’ai plus trop l’habitude de ça, je l’avoue ! », a déclaré Desjoyeaux à son retour à terre, forcément un peu déçu de sa prestation du jour mais bien conscient toutefois que les dés sont loin d’être jetés. « Demain, tout peut se passer complètement différemment. Les mêmes conditions ou presque sont annoncées. Tout peut se passer, on l’a bien vu aujourd’hui. Sur cette Solo Maître CoQ, il faudra réussir à être régulier jusqu’au bout pour l’emporter », a d’ores et déjà prévenu Armel Le Cléac’h qui a, comme les autres, rendez-vous pour un nouveau parcours côtier demain à partir de 11 heures.

Ils ont dit :

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) :

« On savait qu’aujourd’hui il n’y aurait pas beaucoup d’air et qu’il y aurait une grosse bascule de vent avec une transition. Les positions à la première marque au vent ont vite changé dans le grand bord de portant. On a composé avec du vent qui a bien molli. Il fallait se placer du bon côté, être audacieux. Je n’étais pas très bien à la bouée au vent mais j’ai réussi à reglisser dans le bon paquet, à revenir devant puis à grappiller deux trois places sur la fin. Le bilan est positif. Achille a super bien navigué. On est resté au contact une bonne partie de la course et il a su faire la différence. Bravo à lui. »

Benjamin Schwartz (Action contre la faim) :

« C’était intense et riche en rebondissements ! Après le passage de la bouée au vent, on est parti dessous pour chercher la pression et il y a eu une grosse rotation à droite. Les mecs ont écrasé avec le gennak. En ce qui me concerne, j’ai choisi de retourner dans la pression à terre et c’est plutôt bien passé. Petit à petit ça a avancé et dans le même temps ça a continué de tourner à droite donc j’ai réussi à croiser devant le paquet. Derrière, c’est resté des bords un peu obligatoires. On va dire que le gros du travail était fait. Je suis super content de finir 3e et c’est plutôt rigolo de voir deux bizuths dans le trio de tête. A présent, il va falloir transformer l’essai ! »

Justine Mettraux (Teamwork) :

« Il y a eu un gros coup à jouer. On a été quelques-uns à glisser sous la flotte ce qui a nous permis de réaliser un gros gain. Moi, c’est un truc que j’avais en tête avant le départ et je suis contente de l’avoir joué. Ça a même payé plus que ce que je pensais. Ça a été un peu moins bien sur la fin mais je termine quand même dans le bon paquet. Au final, c’est donc une bonne manche. Un bon début en solo. C’est chouette. Ça fait du bien car même si c’était assez mou, on a fait beaucoup de manœuvres et beaucoup de changements de voile. En clair, ça a été assez physique. On va faire en sorte de bien se reposer pour demain surtout que ça devrait être à peu près les mêmes conditions. »

Classement provisoire de la 1e course de la Solo Maître CoQ (avant jury):

  1. Achille Nebout* – Le Grand Réservoir
  2. Armel Le Cléac’h -Voile Banque Populaire
  3. Benjamin Schwartz* – Action contre la Faim
  4. Justine Mettraux – TeamWork
  5. Pierre Quiroga – Skipper Macif 2019
  6. Tanguy Le Turquais – Groupe Quéguiner
  7. Alexis Loison – Skipper Région Normandie
  8. Yann Eliès – Saint Michel
  9. Adrien Hardy – 57
  10. Thomas Ruyant – Advens Fondation de la Mer

Source

Laure Lunven - de Hercé

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