C’est parti pour un nouveau Jules Verne !

© Chris Schmid

Yann Guichard et ses hommes sont partis pour le tour du monde devant Ouessant ce mercredi 16 janvier à 11 heures 47 minutes 27 secondes TU (heure française : 12 heures 47 minutes 27 secondes) : ils doivent donc revenir avant le 26 février à 11 heures 16 minutes et 57 secondes TU (soit 12 heures 16 minutes et 57 secondes en heure française) pour s’adjuger le Trophée Jules Verne détenu depuis 2017 par Francis Joyon et son équipage en 40j 23h 30’ 30’’.

Les conditions météorologiques étaient favorables devant le phare de Créac’h, repère de la ligne de départ (et d’arrivée) du Trophée Jules Verne, record autour du monde par les trois caps à la voile. Une brise de secteur Sud-Ouest de 20 nœuds et une mer plutôt paisible permettaient au trimaran géant noir et or de s’élancer vers un front au large de Ouessant pour accrocher un bon flux de Nord-Ouest. C’est ce vent puissant que Spindrift 2 est allé chercher en milieu de journée pour descendre ensuite très rapidement vers Madère, les Canaries et l’archipel du Cap-Vert.

Un record à l’équateur ?

Et d’après les routages effectués par Jean-Yves Bernot à terre, le passage de l’équateur pourrait s’effectuer dès la nuit de dimanche à lundi 21 janvier, soit après moins de cinq jours de mer. Or c’est après cette ligne imaginaire entre les deux hémisphères que Yann Guichard et son équipage doivent continuer à cravacher pour espérer franchir la longitude du cap de Bonne-Espérance en douze jours environ. Un challenge tout à fait envisageable puisque Francis Joyon et ses hommes avaient mis 12j 21h 22’ pour passer le cap africain.

Or en cumulant tous les meilleurs temps réalisés depuis la première tentative en 1993 sur le Trophée Jules Verne, le tour du monde en équipage de Ouessant à Ouessant pourrait idéalement s’effectuer en 38 jours ! Le premier tronçon vers l’équateur s’annonce donc très favorable, mais il est encore trop tôt pour anticiper la suite : si une dépression « sort » du Brésil lors du passage du grand trimaran au large de Salvador de Bahia, la configuration météorologique pourrait permettre de « couper le fromage », d’aller plus directement vers le Grand Sud sans avoir à faire le grand tour de l’anticyclone de Sainte-Hélène.

Après, ce sont les dépressions australes, leurs trajectoires, leurs positionnements Nord-Sud et leurs vitesses de déplacement qui détermineront si l’océan Indien pourra être avalé en moins de 5j 21h 08’ et le Pacifique en moins de 7j 21h 13’ 31’’ (temps de référence WSSRC d’IDEC Sport en 2017) sur ce Trophée Jules Verne…

Yann Guichard, skipper de Spindrift 2 :

« Jusqu’à l’équateur, ça s’annonce bien ! Les alizés sont bien installés : on devrait mettre moins de cinq jours pour aller à l’équateur. Ensuite, il y a toujours des inconnues dans l’Atlantique Sud mais on espère atteindre l’Afrique du Sud autour de douze jours, douze jours et demi.
Ce tour du monde, c’est aussi un passage de saisons à vitesse grand « V » ! On part dans du Nord-Ouest avec du crachin, aux Canaries on sera dans l’alizé avec 30°C, à l’équateur il fera 40°C et trois jours après, on est dans les Quarantièmes, dans le Grand Sud avec trois semaines assez soutenues et fraîches. C’est un beau voyage…
Une des difficultés, c’est l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud qui parfois barre la route. Après, ce n’est pas un problème de faire le grand tour s’il y a du vent parce que les bateaux actuels vont vite. Mais le Grand Sud, c’est tout de même au minimum quinze jours de grand froid et d’humidité ! Ce sont aussi des paysages magiques, des endroits incroyables à vivre en équipage…
On est un peu plus léger que la dernière fois et c’est aussi pour cela que nous ne sommes que douze. Potentiellement, en-dessous de vingt nœuds, nous avons un très léger déficit, mais au-dessus Spindrift 2 est plus rapide qu’avant ! On peut tenir des moyennes supérieures à 35 nœuds si la mer reste maniable…»

EQUIPAGE DE SPINDRIFT 2:

  • Yann Guichard (skipper)
  • Erwan Israël (navigateur)
  • Jacques Guichard (chef de quart / barreur-régleur)
  • Christophe Espagnon (chef de quart / barreur-régleur)
  • Xavier Revil (chef de quart / barreur-régleur)
  • François Morvan (barreur-régleur)
  • Thierry Chabagny (barreur-régleur)
  • Sam Goodchild ((barreur / numéro un)
  • Erwan Le Roux (barreur-régleur)
  • Duncan Späth (barreur-régleur)
  • Benjamin Schwartz (barreur / numéro un)
  • Jackson Bouttell (barreur / numéro un)
  • Jean-Yves Bernot (routeur)

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