Les Français prennent la mesure du challenge

  • © DR / SailGP
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Depuis l’annonce de son entrée dans la ligue sportive mondiale SailGP fin octobre à Marseille, l’équipe française emmenée par Billy Besson et Marie Riou s’est mise en ordre de marche pour préparer la première des cinq épreuves de ce tout nouveau circuit international qui se déroulera mi-janvier en Australie. Le team tricolore vient de passer trois semaines en Nouvelle-Zélande, occasion de fédérer les rangs, d’organiser la saison et surtout, de naviguer à bord du cata volant de 50 pieds.

Avant de s’envoler pour l’hémisphère sud, les six navigants se sont d’abord affranchis du stage de sécurité obligatoire sous la houlette du « vétéran » de la Coupe, Julien Cressant. Puis fin octobre, direction Londres pour cinq jours de navigation les pieds au sec, à bord d’un simulateur développé par Artemis Technologies. Sur cette demi plateforme de F50 montée sur vérins, le barreur (Billy Besson), le régleur de vol (Marie Riou) et le régleur d’aile (Matthieu Vadame) se sont familiarisés avec les nombreuses commandes – boutons, joysticks, poignées, pédales – permettant de régler tous les plans porteurs et l’aile rigide de ces bateaux incroyables – les anciens catamarans de la 35e America’s Cup transformés en version monotype – capables de voler à des vitesses proches de 100 km/h. « C’était particulièrement formateur confie Billy Besson qui découvre ce nouvel exercice. Toute la journée devant un écran et sur un support qui ne cesse de remuer, cela demande une concentration énorme… c’était indispensable avant d’aborder les premières navigations ».

Baptême du feu en Nouvelle-Zélande

Selon un planning orchestré par les organisateurs de SailGP, les six équipes (Australie, Chine, Japon, Angleterre, Etats-Unis et France) étaient conviées en plein été austral, à Northport, dans le nord de la Nouvelle-Zélande où était installée la base d’essai des F50. Les Français s’y sont rendus fin novembre.
L’assistance des systèmes, la complexité des solutions et les nombreux protocoles de sécurités ont longuement sollicité, à terre, une équipe composée d’une douzaine de personne (dont 6 navigants).
Un séjour de trois semaines (1 semaine pour les navigants) mis à profit pour se familiariser aux manutentions (aile rigide + plateforme), aux problématiques techniques et logistiques, mais aussi et surtout pour découvrir les bateaux et naviguer.
Car si les deux wincheurs Devan Le Bihan et Olivier Herledant connaissent leur poste et le support pour avoir fait campagne aux Bermudes avec Groupama Team France, Matthieu Vandame, lui aussi aux Bermudes, découvre son nouveau rôle de régleur d’aile. Billy Besson et Marie Riou, bien qu’accoutumés aux foils en Nacra17, sont de leur côté totalement novices sur ce type de bateau. Naviguer est donc une priorité.

« En trois heures, on a pris le bateau en main »

Finalement, une seule sortie a pu avoir lieu début décembre, dans 12 à 20 nœuds de vent, écourtée par un joli planté provoquant quelques dégâts matériels (carénage des poutres et haut de l’aile). Mais ces trois heures de navigation ont été précieuses comme le souligne Marie : « Au début tu prends tes marques mais très vite, on a réussi à avoir un vol stable au près et au portant. Marcher à plus de 30 nœuds au près, et faire des pointes à plus de 40, c’est dingue ! » « Pour une première journée on s’est bien débrouillés confirme Billy. On a réussi à prendre le bateau en main mais il y a encore un gap important avec les autres. Pour l’instant, on est encore des rookies ».
Les créneaux de navigation partagés avec les Japonais ont aussi permis d’observer ces derniers sur l’eau, de recueillir des informations et des conseils précieux auprès de Nathan Outteridge (double champion du monde et champion olympique de 49er, ex Artemis), le skipper australien du team nippon que Billy et Marie connaissent bien.

Nacra17 en parallèle

Pour le duo mixte français engagé dans un double programme (olympisme et SailGP), ce séjour « kiwi » s’est d’ailleurs achevé par un entraînement en Nacra17 à Auckland sur le futur plan d’eau des Championnats du Monde 2019.

Le bilan de cette session néo-zélandaise est donc très positif. En dehors de l’objectif de navigation, ce regroupement a permis à l’équipe de se fédérer. « Tout le monde apprend à se connaître et l’ambiance est excellente. Nous avons tous la même attitude face à un objectif commun et l’envie de bien faire. Tout ça dans la bonne humeur » résume Billy.

Prochain rendez-vous en janvier à Sydney

Le bateau français est déjà chargé dans un container, prêt à prendre la mer, direction l’Australie. L’équipe, elle, y sera présente dès la nouvelle année pour 15 jours d’entraînement avant le coup d’envoi de la première compétition de SailGP, les 15 et 16 février. Un premier rendez-vous que les frenchies abordent avec humilité : « Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on truste les premières places après seulement 15 jours d’entraînement. On va rester modestes et apprendre un maximum pour faire avancer le bateau. Notre courbe de progression est importante et comme on part de loin, on va apprendre tous les jours. L’idée, cette année, est d’être au max de notre potentiel pour la finale à Marseille fin septembre ».

CALENDRIER 2019

  • Sydney : 15 et 16 février
  • San Francisco : 4 et 5 mai
  • New York : 21 et 22 juin
  • Cowes : 10 et 11 août
  • Marseille : 20 au 22 septembre

Source

SailGP

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 20 décembre 2018

Matossé sous: Match Racing, SailGP

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