Stress à tous les étages

© Vincent Olivaud

Si la Guadeloupe se prépare à accueillir à partir de demain une nouvelle salve d’arrivées, la tension règne encore sur l’Atlantique du Nord au Sud. Le chavirage de Lalou Roucayrol (Arkema) la nuit dernière rappelle qu’on ne badine pas avec l’alizé lorsqu’il charrie des grains noirs sur la route. Et pour gagner ces vents portants, ce qui reste la problématique d’une trentaine de concurrents encore au Nord de Madère, il va falloir composer avec de nouveaux fronts actifs, leurs vents de Sud, et leur mer chaotique.

Le temps s’étire à Pointe-à-Pitre depuis la folle arrivée des deux premiers ULTIME dans la nuit de dimanche à lundi et ce n’est qu’à partir de jeudi midi (heure de Paris) qu’Armel Tripon est attendu en approche de la Guadeloupe.
Si le skipper de Réauté Chocolat capitalise encore 300 milles d’avance sur ses poursuivants Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton – ARSEP) et Le Roux (FenêtréA-Mix Buffet), la navigation entre les grains dans une mer croisée devient particulièrement rock’n roll et stressante pour le leader.

Le chavirage cette nuit de Lalou Roucayrol rappelle malheureusement qu’entre glissade et soleil, la frontière est ténue sur ces dragsters de 50 pieds. Après un premier appel à 6h30 TU à son équipe, Lalou a donné de plus amples nouvelles sur son téléphone iridium de secours à 11h30 TU. Après avoir dégagé le gréement sous la plateforme retournée, le skipper d’Arkema est en sécurité avec 10 jours de réserves d’eau. A mille milles de l’arc antillais, loin des routes commerciales, la situation du trimaran reste néanmoins problématique. La direction de course a dérouté Pierre Antoine, leader des Rhum Multi, mais son trimaran Olmix est encore à 300 milles de la position d’Arkema. Lalou Roucayrol qui a déjà connu cette mésaventure, semblait d’accord ce soir pour évacuer son navire, alors qu’une opération de remorquage depuis La Martinique est actuellement à l’étude, ce qui pourrait mettre quatre jours.

Armel et Alex pour une grande première

Quelques 12 heures après l’arrivée d’Armel Tripon, le premier IMOCA devrait à son tour faire son entrée dans la baie de Pointe-à-Pitre. Comme pour Armel, c’est une première grande victoire qui s’annonce pour Alex Thomson (Hugo Boss) dans la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Comme en Multi50, rien n’est fait pour le podium, d’autant que les poursuivants du Gallois devraient faire le tour de la Guadeloupe de nuit vendredi…
Au-delà des symétries sportives, l’Atlantique est encore bien contrastée ce mercredi. En dessous du 25ème degré de latitude, l’alizé va continuer à pousser les leaders de la Class40 et des deux catégories Rhum. Mais il sera entravé par le passage de deux fronts froids actifs, le second perturbant la situation jusqu’aux Canaries.
Le long du Portugal, les retardataires en Class40 et IMOCA vont devoir une nouvelle fois composer avec des vents de Sud violents et une mer dure. En ULTIME, Romain Pilliard (Remade Use it Again !) qui bagarre à la hauteur de Madère pour solutionner ses problèmes de cadène n’a donc pas encore gagné son ticket pour l’alizé. Un ticket que Thomas Coville cherche à valider au large du Sahara Occidental où Sodebo Ultim’ tricote pour s’échapper du marasme canarien.

IMOCA : Derniers empannages

Les trajectoires des IMOCA de tête s’ouvrent encore ce matin comme l’éventail d’un paille en queue. En tête, Alex Thomson a placé son dernier empannage avant d’atterrir sur la Guadeloupe et devrait être suivi dans l’après-midi par le quatuor de prétendants au podium. Derrière, l’alizé perturbé ne fait pas l’affaire de tous alors que deux sévères dépressions pourraient chahuter les derniers concurrents repartis lundi des côtes françaises.

Multi50 : Les tropiques pour le meilleur et pour le pire

Les alizés sont le royaume des contraires. Lorsqu’ils sont réguliers, que le ciel est dégagé et la mer encore sage, c’est le paradis. Mais quand les grains viennent gripper la mécanique d’Eole, c’est le purgatoire. Ce matin à 7h30 (heure locale), à 1000 milles de la Guadeloupe, Lalou a chaviré dans une survente. Lui qui avait pris ses précautions en début de course en s’arrêtant à Porto pour laisser passer le mauvais temps s’est fait piéger sous les tropiques si près du but.

Class40 : Tricotage tropical

La flotte des Class40 est très dispersée sur l’Atlantique avec le nouveau départ de plusieurs solitaires ce week-end : quand les leaders ont largement dépassé la mi-parcours, les nouveaux arrivants sont encore au large du cap Finisterre ! De fait, les conditions de navigation sont très différentes surtout qu’une dépression est en formation sur Madère. Des alizés devant, un coup de vent derrière…

Catégories Rhum : Une flotte apaisée

Du cap Finisterre au Sud Ouest Canarien, c’est une flotte de 13 multicoques et 11 monocoques d’une catégorie Rhum particulièrement apaisée qui fait route, qui vers le sud, qui vers l’ouest. Etalées sur près de 1 500 milles du leader au dernier, ces deux flottes soupirent d’aise aujourd’hui, en profitant d’un alizé certes instable en force et en direction mais bien en place du côté du tropique du Cancer pour les voiliers de tête, ou en glissant sur une mer désormais mieux organisée au large de la péninsule ibérique pour les échappés du golfe de Gascogne.

Source

Rivacom

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