Multi50 : Les petits bolides du Rhum

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© Jean-Marie LIOT / FenetreA Mix Buffet

A défaut de quantité, c’est un plateau de qualité qui s’élancera le 4 novembre de Saint-Malo dans la classe Multi50. Armés de leurs trimarans à foils de 15 mètres, les six protagonistes ont tous des ambitions et tous des arguments à défendre. Bateaux éprouvés d’ancienne génération côtoieront les derniers nés de la catégorie. Les cadors historiques de la série seront confrontés à de nouveaux venus sans complexe. Pour tous, quoi qu’il arrive, ce sera une Route du Rhum – Destination Guadeloupe tonique et très engagée. Car les Multi50 sont de vrais petits bolides humides et volages, capables aujourd’hui de tenir des moyennes de plus 500 milles en 24 heures.

La nouvelle donne des foils

La classe Multi50 réunit des trimarans de 15 m de long pour 15 m de large, soumis à une jauge restrictive mais laissant quelques libertés architecturales propices à attirer différents designers. Dans sa volonté de se structurer et d’épouser les dernières évolutions technologiques, la classe s’est séparée de sa partie « vintage » et a autorisé en 2017 l’ajout de foils. Cinq des six multicoques en lice (tous sauf celui de Gilles Lamiré) sont donc équipés de plans porteurs. Trois d’entre eux ont ajouté des kits monotypes à des plateformes anciennes, tandis que les deux trimarans les plus récents, Ciela Village et Solidaires en Peloton Arsep, ont été totalement conçus autour de cette nouvelle donne « volante ».

« Pour aller vite, il faut déposer le cerveau »

Les foils ont boosté la vitesse des bateaux d’environ 20 % au reaching, avec des pointes régulières à plus de 35 nœuds. Thibaut Vauchel-Camus a même dépassé la barre des 40 nœuds lors d’un convoyage cette année !

Si la météo est favorable, les Multi50 pourraient donc déflorer la ligne d’arrivée à Pointe à Pitre dans le sillage des Ultime, après 8 à 10 jours de course. Soit un gain d’une journée au moins par rapport au temps de référence (11 jours 5 heures et 13 minutes).

Ces chiffres donnent une idée du caractère fougueux des Multi50. « Ce sont de petits bateaux à taille humaine, mais dehors, c’est le karcher. Comparés aux Ultime, on est hyper exposés » explique Erwan Le Roux (FenêtréA – Mix Buffet), vainqueur en 2014 et Président de la classe. « On a le rapport poids/puissance le plus élevé de toutes les flottes de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, confirme son adversaire Lalou Roucayrol (Arkema). C’est extrêmement humide, tu te fais défoncer en permanence. Et pour aller vite, il faut déposer le cerveau ». Il n’est donc pas très étonnant que le routage soit autorisé dans cette catégorie.

Qui pour succéder à Erwan Le Roux ?

Peut-être lui-même … Le tenant du titre a tous les attributs de l’homme à battre. Son énorme passif sur un bateau qu’il a construit à l’époque où il travaillait avec Franck-Yves Escoffier, son palmarès intimidant, sa préparation physique de haut niveau – il est aussi triathlète – et son habitude de ne rien laisser au hasard font de lui le candidat idéal pour un doublé. Pourtant, Erwan ne se voit pas dominer sans partage, soulignant le caractère homogène de la flotte, le potentiel insoupçonné des nouveaux bateaux et la qualité de ses rivaux. A commencer par Lalou Roucayrol, longtemps animateur de la classe Orma avant de passer en Multi50, il y a 11 ans. Sur ce bateau qu’il a construit, Lalou a remporté la Transat Jacques Vabre 2017 et terminé sur tous les podiums de la saison en équipage. Derrière ces deux grands favoris, les autres acteurs se sont disputés les meilleurs morceaux cette saison. Thibaut Vauchel Camus, le « petit jeune » de la bande (40 ans) aux commandes du trimaran le plus récent des entrants, a remporté cette année la Drheam Cup – Destination Cotentin en solitaire, malgré sa maigre expérience en Multi50. Autre nouveau venu dans la classe : Armel Tripon (Réauté Chocolat). Comme Thibaut, il est de ceux qui ont le plus navigué cette année. Derrière, le méditerranéen Thierry Bouchard, à la barre d’un Multi50 de dernière génération très léger, court après le temps. Un chantier important réalisé après la Transat Jacques Vabre a empêché ce chef d’entreprise de naviguer autant qu’il l’aurait souhaité. Enfin, il ne faut pas sous-estimer Gilles Lamiré (La French Tech Rennes Saint-Malo). Cet habitué de la série est un dur à cuire qui croit en ses chances sur le trimaran le moins « moderne » de la flotte, mais qu’il connaît par cœur.

Multi50 les forces en présence en un clin d’oeil

Le six concurrents en Multi50

  • Armel Tripon, Réauté Chocolat, plan Verdier 2009 *
  • Erwan Le Roux, FenêtréA -Mix Buffet, plan VPLP 2009 *
  • Gilles Lamiré, La French Tech Rennes Saint-Malo, plan Irens/Cabaret 2009
  • Lalou Roucayrol, Arkema, plan Neyhousser 2013*
  • Thierry Bouchard, Ciela Village, plan VPLP octobre 2017*
  • Thibaut Vauchel Camus, Solidaires en Peloton Arsep, plan VPLP janvier 2018*

*Foils

Les vainqueurs de la Route du Rhum en Multi50

  • 2014 = Erwan Le Roux/ temps de référence 11 jours 5 heures et 13 minutes
  • 2010 = Lionel Lemonchois
  • 2006 = Franck-Yves Escoffier
  • 2002 = Franck-Yves Escoffier

Source

Rivacom

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