Des quatre coins du monde…

© Guido Cantini

Vent fort et mer hachée ont encore une fois empêché les joutes nautiques de la 40ème édition des Régates Royales – Trophée Panerai. Les 200 équipages sont donc restés à quai en attendant des jours meilleurs. L’occasion de rencontrer les équipages, de visiter les dessous chics de cette flotte de yachts classiques unique au monde… En quarante ans, la petite régate locale qui voyait se disputer en baie de Cannes cinq 8 m JI est devenue un évènement incontournable pour les navigateurs du monde entier.

Ils sont venus du Brésil, d’Australie, des Etats-Unis, de Russie et d’Europe entière pour régater sur les plus beaux anciens voiliers du monde. « Ils » ce sont les navigateurs de tous horizons, parmi lesquels les champions des multiples disciplines que compte la voile. Course au large en solitaire, en équipage, Jeux Olympiques, match-racing, Coupe de l’America, les meilleurs des 20 nationalités présentes sont à Cannes.

Torben Grael, Abby Ehler, Simon Le Bon et tant d’autres…

Le Brésilien Torben Grael, avec cinq médailles olympiques et deux Volvo Ocean Race dans les bottes est un équipier précieux sur le sloop Vanessa (1974, plan Giulio Cesare Carcano), magnifiquement restauré cette année sous l’œil attentif de son propriétaire… Patrizio Bertelli, le patron de Prada, entrepreneur passionné d’America’s Cup et de bateaux classiques. Vanessa et son équipage italien ultra pointu se montre le plus redoutable concurrent dans la catégorie des Spirit of Tradition.

Elle revient de 8 mois d’une course folle autour du monde, la Volvo Ocean Race, à bord du bateau néerlandais Team Brunel ! La Britannique Abby Ehler embarque sur Blitzen, sloop bermudien de 1938 aux côtés de Simon Le Bon, star des années 80 avec son groupe Duran Duran. En 1985, Simon Le Bon avait participé à la Whitbread à bord de son bateau Drum. Jamais le chanteur n’a quitté le milieu de la voile qu’il aime passionnément…
On ne compte pas sur les Régates Royales ces hommes et ces femmes au palmarès long comme un jour trop venté.

Philippe Monnet : un nom de la voile né des Régates Royales

Le navigateur français aux multiples tours du monde et records fait partie de l’âme des Régates Royales. C’est lui, avec d’autres comparses, qui a relancé en 1978 la course des yachts classiques. Il compte plus de 30 participations et navigue cette année sur son sloop Lys de 1955. « J’avais 16 ans, je venais de déménager avec mes parents à Cannes en provenance de la montagne. Je me souviens, j’étais en seconde. Je suis tombé amoureux d’un 8 m JI et je l’ai racheté pour presque rien. Avec Pierrot Lambert, nous avons proposé aux yacht club de Cannes de relancer les Régates Royales. Jean-Pierre Odéro a accepté de mouiller un parcours, et les cinq 8 mJI existants à Cannes ont participé à la renaissance de la course une journée de septembre. Les Suisses sont venus l’année d’après et l’histoire a commencé. »

Demain, régate

La météo prévoit un vent mollissant pour les jours à venir. Le coup de vent d’est-nord-est est bel et bien terminé en cette fin d’après-midi, et fait place à une légère brise de sud-est. Mais au large, la houle déferle encore avec des creux de plus 3 m. Demain, le vent de sud-est de moins de 10 nœuds le matin, se renforcera au fur et à mesure de la journée avec une brise thermique qui pourrait atteindre 15 nœuds.

Le chiffre du jour : 15

C’est le nombre d’enfants malades soutenus par l’association Sourire et Partage qui ont pu visiter plusieurs voiliers amarrés quais Saint-Pierre et Laubeuf. Restés au port, Puritan, Il Moro di Venezia, Marigold, Ninia Lusitia, Elena, Freya ont ouvert leur pont cette après-midi aux enfants…

Zoom sur un équipage

Peter, Mike et Ian sur Dainty, sloop marconi de 8 m

Le plus petit voilier de la flotte des Régates Royales est probablement celui qui a le plus grand nombre de fans. Jugez plutôt : 20 équipiers sur liste d’attente pour une place aux côtés des propriétaire Peter Nicholson et Mike Hollis ! Dainty brille par son histoire et sa vie trépidante qui le fait sillonner toutes les régates anglaises et méditerranéennes. Un incroyable road-trip annuel qui emmène le bateau depuis 14 ans à Cannes… Dainty est le tout premier bateau de la classe Sunbeam, monotype de régate à quille longue (1,18 de tirant d’eau) construit en 1923. « Le bateau est resté dans son jus et je navigue avec lui depuis 50 ans dans le Solent et sur le circuit méditerranéen. Il a connu des coups de vent, des tempêtes et de grands moments de bonheur ! » raconte Peter. Avec trois équipiers dans le petit cockpit en amande, Dainty se manœuvre aisément (grand-voile triangulaire, petit foc et spi classique), mais peut se montrer humide dès que le vent prend de la vigueur. Peter Nicholson, Mike Hollis et Ian Stobie se régalent d’avance des premières régates dans la catégorie Marconi de moins de 15 m. Petit bateau par la taille mais immense côté passion de l’équipage !

Source

Soazig Guého

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