Romain Rossi, qualifié pour la Route du Rhum

  • © Christophe Favreau
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Le navigateur lillois, propulsé par Le Souffle du Nord et qui court sous les couleurs de la Fondation DigestScience, s’est qualifié samedi matin pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe au terme de 4 jours et 15 heures de navigation entre la Trinité-sur-Mer et Cherbourg via le Fastnet dans le cadre de la DRHEAM Cup. Romain Rossi, parti avec une heure de retard suite à un problème technique survenu sur le ponton trinitain lundi, n’a pas cessé de grappiller des places au classement général et termine la compétition à une valeureuse 23ème position. Le marin des Hauts-de-France sera passé par tous les états lors de sa première épreuve en solitaire sur son Class40 puisqu’il a connu de multiples soucis et surtout un éventail complet de conditions météorologiques, du petit temps à la baston !

Cette DRHEAM Cup, synonyme de qualification à la Route du Rhum pour Romain, aura été une belle occasion pour le projet vélique qui met en avant la maladie de Crohn, de valider des choix et de continuer une préparation accélérée à la mythique traversée de l’Atlantique en solo entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Interview…

Dans quel état d’esprit es-tu après cette qualification ?

C’est un soulagement. Je jouais gros sur cette première course en solitaire. J’assure samedi mon ticket pour la Route du Rhum, l’objectif ultime.
Et je suis fier. C’est une grande victoire personnelle. L’objectif était ambitieux il y a encore 3 mois. Aujourd’hui j’ai su trouver les ressources pour faire face à toutes les situations de navigation rencontrées et solutionner seul tous les problèmes de bord. C’est une étape énorme dans ma préparation et ça récompense le travail avec mes préparateurs et mes coachs.

Les conditions de navigation ont été assez rudes, comment les as-tu gérées ?

Le parcours est conçu pour nous confronter à diverses situations, notamment pour nous faire faire du près. Je m’y attendais. Mais c’est la météo qui a été complètement dingue sur cette édition. Nous avons tout connu, les 4 saisons sur 4 jours. Pétole et nuit chaude au départ, spi sous bonne brise vers l’Irlande avec brouillard et pluie au Fastnet, près sous vent frais en mer Celtique, petite brise en Manche, et l’enfer au Raz Blanchard avec coup de vent et courant. C’est révélateur, j’ai utilisé toutes mes voiles et toutes mes vestes de quart ! Je suis donc très satisfait d’avoir obtenu ma qualification pour la Route du Rhum sur un parcours aussi complet.

Que retiens-tu de ta course?

Face à tant de changements de conditions, j’ai très vite oublié l’aspect compétition pour me recentrer sur l’objectif initial, finir le parcours. J’étais donc plus concentré sur la gestion du bateau. Évidemment on garde toujours un œil sur les concurrents mais je sentais que l’arrière course faisait d’abord son parcours.
Au final je suis à ma place, et au niveau des autres amateurs et semi-pro. Les 15 premiers sont des prétendants à la victoire sur la Route du Rhum. Ce sont des sportifs pros sponsorisés consacrés pleinement à l’entraînement et la préparation du bateau. Tous les autres projets consacrent beaucoup plus de temps à boucler leur budget pour le Rhum. Cela est mon cas et cela réclame malheureusement encore énormément de temps à terre !

Tu prends le départ avec une heure de retard suite à un problème technique. Quel était la situation ?

C’est une particularité de ma course. J’ai dû gérer beaucoup de problème sur le bateau notamment une interface électronique hs avant le départ. J’étais encore au ponton avec des techniciens pendant que les autres concurrents prenaient le départ… je suis parti dès son remplacement mais j’ai eu beaucoup d’incohérence dans les paramètres de navigation. J’étais un peu perdu et cela m’a poussé vers des choix peu pertinents quelques fois. J’ai finalement trouvé le bug 12h avant l’arrivée !

C’était pour toi une première en solitaire. As-tu trouvé la bonne cadence ?

C’est clairement une dimension totalement différente. Il faut se faire entièrement confiance et ne se reposer que sur soi. Ce n’est pas évident, j’ai plutôt l’habitude de prendre de l’info à droite à gauche avant de faire des choix. Et il faut être lucide pour jauger seul son état d’esprit, son état émotionnel, sa fatigue pour éviter de se mettre dans le rouge. Pour la gestion du sommeil, je rentre vite dans le rythme des cycles de 20 min. Au final j’ai dormi 5h en cumulé par jour. J’ai surtout trouvé la bonne organisation les jours précédents le départ pour arriver avec le plein d’énergie. Maintenant j’appréhende les 18-20 jours seul sur la transatlantique. Ça va être long ! J’ai 3 mois pour m’y préparer mentalement.

Source

Agence TB Press

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