Départ de Cardiff entre pression, concentration et stratégie…

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© Jesus Renedo/Volvo Ocean Race

Le départ de la dixième étape de la Volvo Ocean Race a été donné dimanche depuis Cardiff, à destination de Göteborg, en Suède, et c’est MAPFRE qui s’est sorti de la baie de Cardiff le premier, devant Vestas 11th Hour Racing et Team Brunel. Pour cette étape décisive sur l’issue finale de la course autour du monde en équipage, la météo s’annonce complexe, avec des premiers choix à faire vers le Fastnet.

A trois semaines du verdict final de la Volvo Ocean Race à La Haye, où se disputera le samedi 30 juin l’ultime In-Port Race (le vainqueur pourrait être connu le week-end précédent au terme de la dernière des onze étapes), la pression a rarement été aussi forte au sein des sept équipages qui, depuis octobre dernier, en décousent sur toutes les mers du monde.

Car à tous les échelons du classement général, il y a de l’enjeu, entre une bataille à trois Dongfeng Race Team – MAPFRE – Team Brunel pour la victoire finale (les trois teams se tiennent en trois points), un objectif de podium encore mathématiquement possible pour team AkzoNobel et un duel pour la sixième place entre Sun Hung Kai/Scallywag et Turn the Tide on Plastic.

L’attention médiatique est bien évidemment surtout focalisée sur la tête de course et notamment sur l’actuel leader au classement général, Dongfeng Race Team, dont le skipper Charles Caudrelier a beaucoup été questionné cette semaine sur la pression qui pèse sur ses épaules et sur la stratégie à adopter, sachant qu’il n’a plus un concurrent, MAPFRE, à surveiller, mais deux, avec Team Brunel, l’équipe en forme du moment (victoires à Itajaí et Cardiff, deuxième place à Newport). « Plus tôt dans la course, on a peut-être été un peu trop joueur avec MAPFRE. Maintenant, il y a un autre bateau engagé dans le match. Nous devons juste naviguer au mieux et voir ce qu’il se passe. Peut-être qu’après cette dixième étape, on devra contrôler un de nos adversaires, mais à l’heure actuelle, notre avance est trop légère pour y songer », a confié samedi le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2004, à propos de la stratégie à suivre.

Si le Breton reconnaît que « la pression est à son comble », l’heure n’est donc pas encore aux calculs sur cette étape, mais bien à la concentration maximale. « Maintenant que Brunel est dans la course, nous ne pouvons plus nous focaliser uniquement sur l’autre bateau rouge. Nous devons rester devant les deux, donc on doit tout faire pour gagner cette étape. » Gagner l’étape, l’objectif tient particulièrement à cœur du team chinois, seul du trio de tête à ne compter aucune victoire d’étape (trois pour MAPFRE, deux pour Team Brunel), d’autant que s’il se réalise à Göteborg, cela constituerait à n’en pas douter un grand pas vers la victoire finale : en effet, en plus du point de bonus qui lui tend les bras, attribué au meilleur temps cumulé sur l’ensemble de la Volvo Ocean Race, un succès en Suède lui offrirait le point supplémentaire du vainqueur d’étape.

De son côté, le Malouin Kevin Escoffier ajoutait : « Je pense que ça ne sert à rien de faire trop de plans sur la comète… il faut naviguer comme on sait le faire, être bon et puis le résultat viendra. On a navigué de cette façon jusqu’ici et on est en tête à deux étapes de la fin donc si on navigue de la même façon on restera en tête jusqu’au bout. »

« Je suis persuadé qu’il faut rester sur nos forces, naviguer de la même façon, bien communiquer, nous rendre meilleurs les uns les autres, nous pousser à fond dans nos retranchements… Il nous reste 7 jours de mer cumulés, c’est-à-dire moins que la plus courte des étapes qu’on a fait jusqu’ici donc ça va aller à une vitesse folle, c’est un sprint ! »

Au moment de quitter Cardiff ce dimanche dans un très très léger vent d’est-nord-est, chaque team avait surtout en tête le schéma météo du début d’étape qui s’annonce dans un premier temps sans difficultés majeures : passées les côtes galloises, la flotte devrait accélérer dans la première nuit à la faveur d’un flux de nord de 15-20 nœuds dans le Canal Saint-Georges, entre le Pays de Galles et l’Irlande, qui faiblira par la suite dans le dévent des côtes irlandaises.

C’est mardi matin, après le passage du Fastnet dans la nuit, que devront se prendre les premières décisions importantes, expliquées par Christian Dumard, prévisionniste météo de la course pour la société Great Circle : « Une dépression se présente par l’ouest. Entre le flux de nord dans lequel ils seront et le flux de sud qui arrivera, il y a une petite dorsale anticyclonique. L’enjeu va être soit de remonter au près le long de l’Irlande en attendant que ce flux de sud arrive, soit de traverser cette dorsale pour aller dans l’ouest chercher la bascule au sud et repartir plein pot avec du vent portant. »

En résumé, faire plus de route pour aller chercher du vent ou s’en tenir à une route directe en espérant que le flux de sud arrive le plus vite possible. Le choix sera cornélien mais quoi qu’il arrive, rien ne sera joué pour autant après le passage des Shetland, au nord de l’Ecosse, la seconde partie de l’étape vers la Scandinavie s’annonçant bien complexe… et passionnante !

Source

Volvo Ocean Race

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