Cap sur Cascais !

© François Van Malleghem

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Comme prévu, ce mercredi à 11 heures, le coup d’envoi de la Bermudes 1000 Race Douarnenez – Cascais a été donné au large de l’île Tristan. Les six IMOCA en lice (cinq solitaires et un duo) se sont alors élancés, propulsés par un flux de secteur nord-ouest soufflant entre 8 et 10 nœuds, sur un morceau de 1000 milles. Un parcours que la Direction de course a une nouvelle fois modifié ce matin afin d’éviter des rafales à plus de 40-45 nœuds et une mer démontée au large de La Corogne. Aussi, les marins iront chercher une marque virtuelle un peu plus au sud que prévu, positionnée 335 milles dans l’ouest de Lisbonne. Reste que qui dit conditions moins violentes, ne signifie pas pour autant moins physiques car ce nouveau tracé va les obliger à composer avec des vents très changeants, notamment en force, et donc à multiplier les changements de voile. De quoi démarrer la saison sur les chapeaux de roues !

Cette fois, c’est parti ! Les six 60 pieds IMOCA engagés dans la Bermudes 1000 Race – Douarnenez Cascais – cette toute nouvelle course au large organisée par Sea to See en partenariat avec la classe IMOCA et avec les soutiens de la marque Bermudes, de la ville de Douarnenez, du Conseil Départemental du Finistère et du Yacht Club de Cascais – se sont tous élancés au près serré, à l’heure prévue, ce mercredi. Parti en bout de ligne, Paul Meilhat sur SMA a été le plus prompt à partir, suivi par Fabrice Amedeo sur Newrest – Art & Fenêtres puis Damien Seguin et Jean Le Cam à bord de Groupe Apicil. C’est dans ce même ordre qu’ils ont débordé la pointe du Raz et attaqué les 1000 milles qu’il leur reste à parcourir pour se départager. 1000 milles à la fois physiques et techniques, avec notamment le passage délicat du DST de La Corogne à négocier, la Direction de course ayant finalement été contrainte, toujours pour des raisons de sécurité, de modifier une nouvelle fois le tracé, ce matin, ainsi que l’explique Jacques Caraës : « Nous avons décidé de modifier la position du way-point que nous avions annoncé hier et qui obligeait les marins à aller chercher deux fronts. On l’a ainsi descendu de 4°, le passant de 43°N à 39°N ». De ce fait, au lieu de se trouver à 300 milles au large de La Corogne, cette marque virtuelle se situe désormais à 335 milles dans l’ouest de Lisbonne.

DST de La Corogne : le gros point stratégique ?

« La distance du parcours est toujours égale à 1000 milles. La course reste donc qualificative pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, mais aussi très intéressante, même si les conditions seront globalement plus clémentes que prévues », souligne le Directeur de course qui évite donc à ses troupes deux passages de fronts très actifs, mais qui ne leur simplifie pas forcément la tâche pour autant. « Ils n’auront plus de rafales à 40-45 nœuds mais des vents de 20-35 nœuds au plus fort (dans la nuit de jeudi à vendredi, ndlr). De plus, la mer sera moins chaotique », note Caraës. Reste que si les six IMOCA vont bénéficier d’un peu moins de pression, ce qui les attend n’aura rien d’une promenade de santé car non seulement ils sont devoir s’adapter aux variations du vent et multiplier les changements de voiles, mais aussi négocier au mieux le DST (Dispositif de Séparation de Trafic) de La Corogne, assurément l’un des passages les plus délicats de cette Bermudes 1000 Race Douarnenez – Cascais. « A cet endroit, les navigateurs auront le choix de suivre les routages et de passer vraiment au ras du cap Finisterre ou bien celui de jouer la sécurité et de passer plus au large », explique Jean-Jacques Quéré, météorologue bénévole du Grand Prix Guyader. « Ceux qui choisiront la première option devront faire attention au trafic maritime et à l’état de la mer car le plateau continental remonte très vite au niveau du cap. L’avantage, c’est que le passage de ce point un peu sensible se fera en journée (dans l’après-midi de jeudi, ndlr), ce qui n’est pas négligeable », a conclu Quéré.

Ils ont dit :

Damien Seguin, skipper de Groupe Apicil :

« Je suis très content de partir en mer, mais aussi très content du nouveau parcours proposé par la Direction de course. Pour une première cette saison, il est bienvenu. Ce n’est jamais très utile d’aller dans des conditions où potentiellement il peut y avoir de la casse. Ça va être très sympa, avec quand même deux passages de fronts. Des cas d’école qu’on est susceptible de retrouver sur quasiment toutes les transats. Ça va être parfait pour apprendre les différentes configurations de voiles car sur un 60 pieds, il y a forcément une approche différente à avoir que sur un Class40 ou sur d’autres bateaux sur lesquels j’ai l’habitude de naviguer. Je vais apprendre plein de choses, c’est sûr. J’ai prévu un gros calepin pour tout noter et un max de stylos de rechange. Le but pour moi, c’est d’engranger de l’expérience. Si je dois lever le pied, je le ferai, mais je suis prêt à sauter dans le grand bain ».

Louis Burton, skipper de Bureau Vallée :

« Le changement de parcours rebat les cartes, rajoute un peu de stress même s’il va être moins violent que prévu, a priori. C’est pas mal pour une qualif. Je pense que c’est raisonnable de la part de la Direction de course. Il y a quand même un peu de pression parce que c’est ma première en solitaire sur ce bateau et on sait qu’il marche bien puisqu’il a gagné le Vendée Globe. J’ai donc les jambes un peu molles mais surtout l’envie de bien faire. J’espère casser le moins de trucs possible et arriver à Cascais avec une place sympa. On va passer en revue toutes les voiles. Même s’il y en a moins qu’avant sur les IMOCA, ça va quand même être sportif. »

Sam Davies, skipper d’Initiatives Cœur :

« Ce changement de parcours, c’est plus sage en début de saison, mais c’est peut-être un peu plus compliqué pour nous au final car le vent va être très variable, notamment en force, ce qui va nous obliger à changer régulièrement de voiles. On ne va pas chômer. Ce passage du cap Finisterre sera peut-être un peu délicat mais ça va être un parcours plus typé pour nos bateaux parce qu’on préfère avoir le vent derrière plutôt que devant. »

Fabrice Amedeo, skipper de Newrest – Art & Fenêtres :

« C’est un beau parcours qui nous attend. On va avoir des conditions variées avec de la molle et du vent fort, deux passages de fronts… Un beau cocktail pour démarrer. C’est ma première navigation en solo sur ce bateau. J’ai donc un peu d’appréhension mais aussi beaucoup de joie et d’envie. On ne peut pas rêver mieux car on est six bateaux, cinq en solo et un en double. L’idée, ce n’est pas d’aller chercher un résultat, mais vraiment de se qualifier et de s’entraîner, de revenir avec de la confiance et, peut-être, des premières certitudes. En cela, le parcours est parfait, au regard des conditions météo, parce qu’on va avoir du près, du reaching, du portant, du J3, du 2, du grand gennak, du petit gennak… Ça va être vraiment super. »

Paul Meilhat, skipper de SMA : « Au lieu d’avoir deux fronts très actifs comme c’était prévu, on va en avoir qu’un puisque le deuxième, on va le prendre très sud. Le vent sera globalement moins fort, même si on va quand même prendre des rafales à 30-35 nœuds. Le rythme de la course va être intense malgré tout car les manœuvres vont être nombreuses puisqu’on va devoir longer le cap Finisterre au portant, faire des empannages et passer à l’intérieur du DST. Du coup, ce sera moins violent mais au niveau régate, ce sera sans doute plus intéressant et peut-être plus serré. Je pense néanmoins que c’est un parcours un peu plus adapté aux foilers puisqu’il y a plus de reaching. Quoi qu’il en soit, on ne va pas s’ennuyer pendant trois jours parce qu’on va enchaîner les changements de voiles. Ça va être sport ! »

Source

Sea To See

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