Paroles d’Onboard Reporter #7
Martin Keruzoré et Yann Riou nous envoient leurs premières impressions d’une étape qui s’annonce être tout sauf une partie de plaisir !
Martin Keruzoré
Ce matin, les albatros sont là, virevoltant dans notre sillage. Ils sont là, tels des gardiens nous accueillant aux portes du Pacifique sud.
A l’horizon, ils sont grands, majestueux, ils dessinent notre route, une route au 180° qui nous envoie directement au cœur du sujet, dans quelques jours, nous serons contraints de longer la zone des glaces située à 54 degrés Sud. Aujourd’hui, les paquets de mer qui dévalent le pont nous informent de notre progression de par la température qui a déjà perdu quelques degrés.
Déjà deux jours que nous avons quitté Auckland et c’est un tout autre climat que nous rencontrons. Le soleil est bas, la lumière se fait plus blanche et froide. La mer s’affole et les crêtes s’envolent grâce a une belle brise de plus de 25 nœuds. On se rapproche, on le ressent. Le Grand Sud nous ouvre ses bras et nous attend. Il est prêt à nous recevoir, prêt à nous faire partager sa longue houle et ses vents glaçants. A bord, cette invitation ne fait pas sauter de joie l’équipage. Les regards se croisent, on échange et on se questionne sur la météo, cette zone du globe, très peu connu des marins. A quelle sauce allons-nous être mangés ? Une chose est sure, cela ne sera pas de tout repos, cela va être fort et intense, le thermomètre frôlera avec le 0 degré et les vagues rendront le terrain de jeux particulièrement périlleux.
Yann Riou – Navigation à travers les fuseaux horaires
C’est parti! Deuxième journée de cette étape du grand sud qui nous emmènera à Itajaí en passant par le célèbre Cap Horn. Petit événement, nous venons tout juste de passer l’antiméridien. C’est à dire qu’en heure locale, on est le 19 mars, alors qu’il y a encore quelques minutes, on était le 20 mars, c’est à dire demain! Vous me suivez?
Alors pour dire la vérité, ce changement de date quelque peu anecdotique ne nous a pas trop perturbé. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en naviguant bientôt plein Est, on s’apprête à subir les effets d’un décalage horaire continu d’un peu moins d’une heure par jour, et ce jusqu’au Cap Horn. Pour s’y retrouver, à bord, nous nous servons de l’heure UTC pour tout ce qui est communication avec la terre (prise de fichiers météo, lives avec l’organisation…). Pour le fonctionnement interne du bateau (repas, quarts, etc…), nous utilisons une heure correspondant à un fuseau intermédiaire entre celui d’Auckland, et celui du Cap Horn.
Pas toujours complètement intuitif, mais on fini par s’y retrouver !
Pour synthétiser tout ça, je propose de répondre à la question suivante.
Sachant que l’on est parti de Auckland le 18 Mars à 14:00
Supposant que j’envoie 5 photos tous les jours au coucher du soleil à Volvo Ocean Race
Supposant que l’on mettra exactement 19 jours pour rejoindre Itajai
Combien de photos vais-je envoyer en tout?