2018, l’année où tout se décide !

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© Olivier Blanchet / DPPI

La fin de l’hiver approche et déjà les projets IMOCA pour 2018 se précisent. Au sein des équipes basées en France, les projets avancent plus ou moins rapidement en fonction notamment des partenaires investis. Mais qu’ils aient bouclé leur budget ou non, tous les candidats au Vendée Globe 2020 continuent de fourbir leurs armes. Revue d’effectif. (Ndlr : un nouvel article viendra prochainement faire le point sur tous les projets basés hors de France.

A un peu moins de mille jours du départ du prochain Vendée Globe, il est une vérité que toutes les équipes reconnaissent : la question budgétaire est déterminante. Si certaines équipes ont aujourd’hui la garantie de pouvoir se présenter sur la ligne de départ en novembre 2020, pour la majorité, le chemin est encore long.

Ils sont quasiment sûr d’en être

Budget bouclé ou quasiment, bateau disponible ou en cours de construction, une demi-douzaine d’équipes peut voir venir les lendemains qui chantent avec une certaine sérénité. Tous ne disposent pas forcément du même budget, mais ils ont la garantie de pouvoir prendre le départ, sauf accident.

  • Ainsi Jérémie Beyou (Charal) peut-il continuer d’enquiller des milles sur la Volvo Ocean Race pendant que son équipe s’active à la construction de Charal qui sera le premier IMOCA de nouvelle génération à voir le jour. Mise à l’eau prévue au mois de juillet 2018 et premier grand rendez-vous à l’occasion de la Route du Rhum.
  • Sébastien Simon (Arkema – Paprec) devra, quant à lui, attendre que son nouveau plan Kouyoumdjian soit mis à l’eau pour goûter les joies de l’IMOCA en course. Dans l’attente, il lui reste une saison en Figaro à boucler de la plus belle des manières avec l’objectif de remporter un titre de champion de France. C’est aussi le cas de Charlie Dalin (Apivia Mutuelle) qui va pouvoir bénéficier de l’expertise et des conseils de François Gabart pour l’élaboration de son nouveau plan Verdier.
  • Fabrice Amédéo a, lui aussi, bouclé peu ou prou son budget avec l’apport d’un nouveau partenaire. Newrest – Arts et Fenêtres n’est autre que l’ancien No Way Back. Pour Fabrice, l’objectif est clair : participer au plus de courses possibles. Au menu la Douarnenez – Cascais, puis la Monaco Globe Series, en double avec Eric Péron, avant d’enchaîner sur la Drheam Cup et la Route du Rhum.
  • Louis Burton (Bureau Vallée 2) répondra aussi à l’appel de la Méditerranée après s’être frotté à la concurrence sur la Douarnenez – Cascais. Retour ensuite à Saint-Malo son port d’attache pour le départ de la Route du Rhum. Le bateau (ex Banque Populaire VIII) sera remis à l’eau mi-avril après une chantier d’entretien. « Avec ce bateau, nous sommes entrés dans une autre dimension technologique. Il nous faut tout réapprendre. »
  • Arnaud Boissières sera présent à Douarnenez à bord de La Mie Câline – Artipôle qui n’est autre que l’ancien Gamesa de Mike Golding, passé entre les mains de l’écurie Mer Agitée de Michel Desjoyeaux pour une cure de jouvence et la mise en place de foils. Histoire de renouer le fil de l’histoire, Arnaud a confié son ancien bateau à Manu Cousin (Groupe Setin) qui, fort de plusieurs années en Class40, saute un cap.
  • Sam Davies a décidé, quant à elle, de rester en Atlantique pour prendre en main Initiatives Cœur. C’est aussi le choix d’Alan Roura qui a choisi d’équiper l’ancien plan Finot de Bertrand de Broc de foils. Alan sera sans doute au départ de la Drheam Cup avant d’enchaîner sur son objectif majeur de la saison, la Route du Rhum.
  • Programme original pour Boris Herrmann à bord de Malizia. A l’issue de son chantier d’hiver à Lorient où sont notamment prévus une modification des tunnels de foils, ainsi qu’un nouveau siège de barre plus ergonomique, le bateau rejoindre immédiatement sa base de Monaco pour la Monaco Globe Series avant d’entamer un périple qui conduira Boris de Hambourg aux Bermudes en solitaire. Cette traversée de l’Atlantique servira aussi de qualification pour la Route du Rhum.
  • Stéphane Le Diraison travaille actuellement sur un projet évolutif. Disposant déjà du bateau sur lequel il a couru le dernier Vendée Globe, le plan Finot avec lequel Alex Thomson avait disputé le Vendée Globe 2008, Stéphane a fait construire un nouveau mât et procédé à quelques modifications qui lui permettront de gagner 700 kilos. Suivant les compléments de budget, il projette trois scénarios : rester avec le même bateau auquel il ajouterait des foils en 2019, acheter un bateau de la génération 2016 ou faire construire un bateau neuf. « Ce dernier cas de figure est le moins probable. Quitte à faire un bateau neuf, ce pourrait être plutôt pour 2024. »

Un Rhum et plus si affinités

Ils ont démarré leur projet, bénéficient d’un budget qui leur garantit d’être au départ de la Route du Rhum, mais n’ont pas toutes les certitudes de pouvoir mener leur projet jusqu’au bout. Pour eux, le mois de novembre pourrait être décisif.

  • Isabelle Joschke a ainsi décidé d’être présente aux Monaco Globe Series, avant d’enchaîner sur la Drheam Cup et peut-être le Tour des îles britanniques avant la Route du Rhum -Destination Guadeloupe. La navigatrice a déjà réuni une partie de son budget mais cherche encore des partenaires complémentaires pour aller jusqu’au Vendée Globe. « L’objectif premier est de vraiment faire corps avec le bateau, de cumuler les milles. C’est aussi la garantie pour un partenaire de proposer un projet solide… »
  • Programme réduit pour Romain Attanasio (Famille Mary – Etamine du Lys) qui devrait participer à la Drheam Cup afin de se qualifier pour la Route du Rhum.
  • Alexia Barrier, qui a racheté l’ancien bateau de Romain, a rassemblé un club de partenaires qui devrait lui permettre de participer aux Monaco Globe Series puis à la Route du Rhum.
  • Paul Meilhat (SMA) peut encore compter sur le soutien du groupe mutualiste jusqu’à la Route du Rhum, terme de son contrat de partenariat. Son monocoque sera remis à l’eau au mois d’avril après une révision générale, le changement de bout-dehors et un gros travail sur la centrale de navigation et les pilotes. Paul compte enchaîner toutes les courses depuis le Grand Prix Guyader à Douarnenez jusqu’aux Monaco Globe Series avant de revenir au départ de la Drheam Cup.
  • D’autres navigateurs ont d’ores et déjà annoncé leur intention d’être au départ de la Route du Rhum, tel Éric Nigon (Un Monde sans Sida), Sébastien Destremau (Face Océan), Edouard Golbery ou bien encore Vincent Riou (PRB) qui délaissera pour un temps sa mission auprès de Sébastien Simon pour un grand bol d’air atlantique.
  • Yann Eliès dispose toujours du bateau de Jean-Pierre Dick mais reste toujours suspendu à l’apport de partenaires qui lui permettront de se préparer sereinement en vue du Vendée Globe 2020.

Ils espèrent bien en être

Il en est d’autres pour qui les perspectives sont encore plus ou moins floues. Thomas Ruyant, Christopher Pratt, Benjamin Dutreux, Morgan Lagravière ou bien encore Yoann Richomme sont provisoirement à quai, dans l’attente d’un partenaire. Plutôt que de rester à terre, tous ont accepté un embarquement sur la prochaine Transat AG2R Concarneau – Saint-Barth où ils rejoindront Isabelle Joschke, Sébastien Simon et Romain Attanasio.

  • Nicolas Lunven, engagé dans la Volvo Ocean Race comme navigateur, ne désespère pas d’être malgré tout au départ en 2020, mais comme il le dit lui-même, il est difficile de concilier un programme sportif aussi exigeant et la recherche de partenaires.
  • Jean Le Cam dispose toujours de son monocoque Finistère Mer Vent, mais sa participation aux épreuves à venir reste conditionnée à l’arrivée de sponsors.
  • Les ambitions des uns sont parfois à des années-lumière de celles des autres. Jean-Gabriel Chelala, jeune chef d’entreprise, compte bien être présent au départ de la Route du Rhum, avec l’ambition de préparer un Vendée Globe sur un bateau à énergie positive. Pour ce faire, il a racheté l’ancien bateau de Conrad Colman qui officie actuellement comme consultant sur la Volvo Ocean Race. A l’autre bout du spectre, Gwénolé Gahinet ambitionne toujours d’être au départ du Vendée Globe 2020, mais sur un bateau neuf. « Ma formation d’ingénieur et d’architecte naval me pousse vers cette voie. J’aimerais démontrer que je suis capable de suivre un projet depuis les premières ébauches du bateau jusqu’à la ligne de départ… enfin d’arrivée. L’idéal serait de pouvoir démarrer avant la fin de l’été 2018. » En attendant, Gwénolé va rempiler pour une pige aux côtés de Francis Joyon avant d’embrayer sur les Monaco Globe Series avec Paul Meilhat, son complice de SMA.

L’année 2018 est donc bel et bien lancée. Nul doute qu’à l’issue de la Route du Rhum, les échéances seront de plus en plus contraignantes pour être au départ du Vendée Globe 2020. Mais en six mois, bien des dossiers peuvent encore évoluer…

Source

Agence Mer & Media.

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