Après l’arrivée aujourd’hui de Colombre XL et Le Lion d’or, il ne reste que cinq Class40 en mer. A 350 milles du but au large de Recife, un trio bataille pour la huitième place. Derrière, les brésiliens de Mussulo 40 Team Angola Cables vont apercevoir leur terre natale demain matin. Quant à Esprit Scout, en plein Pot au noir, il ferme la marche à 1 500 milles de l’arrivée.

Colombre XL et Le Lion d’or : Un bel accomplissement

Chacun a de bonnes raisons d’être satisfait de sa performance et on notait peu de regrets dans les propos de Massimo Juris, Pietro Luciani (Colombre XL, 6e) et Tom Laperche, Christophe Bachmann (Le Lion d’or, 7e). Colombre XL a réalisé une belle performance sur un bateau moins performant que les prototypes de tête qu’ils ramènent à Salvador de Bahia en parfait état. Même s’ils ont chacun un sacré bagage (olympisme, plusieurs saisons en Class40), Massimo et Pietro sont l’expression parfaite du projet amateur bien mené.

De leur côté, les bizuths de Le Lion d’or ont peut-être manqué de réalisme en début de course. Ils paient cher la perte de leur spi medium dès le troisième jour mais ont su tirer le meilleur parti d’un bateau très performant tout juste mis à l’eau.

Eärendil, le plus rapide

Des trois bateaux groupés au large de Recife, Eärendil est clairement le plus rapide depuis trois jours. Après avoir doublé Gras Savoye Simon Berger Obportus, Catherine Pourre et Benoit Hochart ont pris en chasse Gustave Roussy. Sylvain Pontu et Christophe Rateau s’accrochent mais ne peuvent pas faire grand chose en vitesse pure. Eärendil a repris 18 milles ces dernières 24 heures. A ce rythme, ils pourraient avoir gagné leur pari de brûler la politesse à Gustave Roussy même s’il va leur falloir revenir de leur décalage est sur la fin du parcours.

Camino de Roça sur Mussulo 40 Team Angola Cables

A 650 milles de l’arrivée, juste au vent de l’archipel Fernando de Noronha, Leonardo Chicourel et Jose Guilherme Caldas commencent à humer les effluves brésiliennes. « C’est notre Camino de Roça » disaient-ils ce matin à la vacation. L’expression veut dire le chemin de la ferme, celui que l’on fait tout le temps, qui ramène chez soi. Encore trois grosses journées de mer et le seul équipage brésilien de la course aura réalisé son rêve en bouclant à son rythme cette 13e Transat Jacques Vabre.

Les Scouts dans le Pot

Il leur reste un tiers du chemin à parcourir mais Marc Dubos et Jacques-Arnaud Seyrig ont déjà démontré qu’ils savaient être patients et tenaces. L’activité dans la zone de convergence inter tropicale a augmenté depuis hier. Le salut se trouve dans l’ouest pour l’équipage d’Esprit Scout qui ferme la marche et doit arriver avant le 3 décembre 0h et 19 minutes.

Date : 24/11/17 – 16h06

Class40

1 – V and B
2 – Aïna Enfance & Avenir
3 – Imerys Clean Energy

Multi50

1 – Arkema
2 – FenêtréA – Mix Buffet
3 – Réauté Chocolat

Imoca

1 – St Michel – Virbac
2 – SMA
3 – « DES VOILES ET VOUS! »

LES MOTS DES SKIPPERS

Philippe Burger, skipper de Gras Savoye Berger Simon Obportus (Class40)

« Ca sent l’écurie comme on dit, même si une écurie doit sentir meilleur que l’intérieur de notre bateau. Quand j’ai fait la Transat Jacques Vabre en 2013, on allait à Itajaí c’était vraiment long, cinq jours de plus quand on passait par le travers de Bahia ! On aimerait aller plus vite mais on a des soucis de voiles. C’est normal qu’on se soit fait doubler par Catherine Pourre, On commence à avoir des problèmes de voiles. On pouvait rien faire contre Catherine Je vais lui souhaiter sa fête à l’arrivée, c’est le 25, ça tombe bien ! On a tout ce qu’il faut en nourriture pour terminer. Et l’eau, on en a tellement qu’on se rince de nos douches d’eau de mer à la San Pelegrino ! Là, on va attaquer le lyophylisé Au début, on a peu mangé. J’ai un copain restaurateur qui nous a fait des plats sous vide. Choucroute, souris d’agneau, blanquette de veau, on s’est régalé sur toute la descente. Nous naviguons actuellement sous gennaker et grand-voile à 1 ris, on allonge la foulée. On va passer Recife ce soir, on commence à croiser pas mal de bateaux. On s’attend à avoir quelques nuits difficiles. On aimerait arriver dimanche mais pas pendant la remise des prix ! »

Sylvain Pontu, skipper de Gustave Roussy (Class40)

« Ça se passe très bien. Nous félicitons les vainqueurs. Ils ont fait une super course, impressionnante. Nous, on vit notre course à notre rythme. On essaie de pas trop mollir non plus car derrière il y a Catherine et Benoît. Sur Earendil, ils s’arrêtent souvent mais ils vont vite ! Comme ils sont plus à l’est, ils touchent un meilleur vent et on n’arrive pas à les suivre. Tous ces jours-ci, on était dans une position un peu bâtarde depuis longtemps. Trop lofés pour le gennaker, on n’arrivait pas à accélérer. Trop abattus pour le génois qui ne nous propulse pas assez vite. Maintenant qu’on a touché l’adonnante, c’est un peu pareil entre le gennaker et le spi medium… On a tout essayé, on barre beaucoup. C’est en phase d’apprentissage, on a eu le bateau très tard, le reaching on n’en a pas fait beaucoup. Ils nous mettent la pression et ça nous motive. On ne distingue pas encore la cote, on voit juste des cargos c’est tout. On est dans la même philosophie que Colombre XL. Des amateurs qui vivent une aventure en double. Avec Christophe, on porte les couleurs d’une fondation. Si on arrive dimanche, on aura bouclé le parcours en 21 jours, à une honorable place de 8ème ou 9ème, c’est inespéré pour nous. On est très soutenu, on reçoit beaucoup de messages, de SMS, de la fondation. Ils nous mettent la pression ! »

Jose Guilherme Caldas, skipper de Mussulo 40 Team Angola Cables (Class40)

« On approche des côtes brésiliennes, c’est une fin de course que je connais parfaitement. C’est le « Caminho da Roça » comme on dit en brésilien, c’est une expression qui veut dire en gros, le chemin de la ferme, celui que tu fais tout le temps, qui te ramène chez toi. C’est très émouvant même si on connaît bien Salvador de Bahia. C’est une expérience extraordinaire de vivre comme ça de vivre au rythme de la régate pendant 20 jours. A part nos problèmes de voiles, tout va bien. Après Recife demain, on va aller plus vite »

Source

Articles connexes