Erwan Le Draoulec : vingt ans, le bel âge

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© Breschi / Mini Transat La Boulangère

C’est une véritable démonstration de force qu’a effectuée Erwan Le Draoulec sur cette deuxième étape. Le benjamin de la course, 20 ans, s’estimait frustré de son résultat de la première étape, il a donc haussé son niveau de conduite pour reléguer ses plus proches adversaires à près de 100 milles. Pour ce faire, il a pris tous les risques… un pari gagnant.

Il faut être sacrément culotté pour mener son bateau comme l’a fait Erwan Le Draoulec. Le jeune skipper d’Emile Henry a joué la carte de l’audace. De son propre aveu, il a poussé très loin les limites de ce que pouvait encaisser son bateau. Barrant de préférence la nuit pour essayer de prendre le meilleur sur ses concurrents, il n’a pas hésité à se faire mal. Au final, c’est une victoire sans contestation possible qu’il s’offre devenant le plus jeune vainqueur qu’ait jamais connu la Mini-Transat.

Erwan Le Draoulec à son arrivée

« J’avais emmené un livre, je n’ai jamais pensé à le lire. Je barrais, je mangeais, je dormais, je faisais mes besoins, une véritable vie animale. C’était un cauchemar, le bateau était trempé en permanence. Je n’ai jamais affalé, j’allais à l’avant pour consolider mon bout-dehors. Pour dormir quand j’étais sous pilote, je mettais mon casque avec des livres audio, j’ai réécouté tout Harry Potter. C’était le seul moyen d’éviter le stress alors que le bateau filait parfois à 18 nœuds sous pilote. Mais je n’ai jamais rien lâché. Il y a juste les deux derniers jours où dans les grains j’ai affalé le grand spinnaker. Je me disais que ce serait trop bête si proche du but de tout casser. Mais auparavant, j’ai vraiment attaqué. Je savais que je risquais de démâter, mais j’étais parti dans l’idée que je n’avais que vingt ans, et que j’aurais l’occasion d’en refaire une de Mini-Transat. Je n’en ai pas profité, je n’ai pas eu de plaisir. J’aimerais bien retraverser l’Atlantique, mais tranquillement pour profiter. Le moment clé de la course, ce fut juste après le passage du Cap-Vert. Avec Clarisse, on a bien négocié le dévent des îles et à la nuit tombée, j’ai attaqué comme un fou, d’autant plus que je savais que Tanguy Bouroullec s’en était moins bien sorti. Cette nuit-là, j’ai fait des pointes à 23 nœuds. C’est incroyable ce qu’on peut leur faire subir à ces bateaux. Ensuite, dans mon coin, je n’appelais plus personne, je me suis préoccupé de ma course uniquement. Le résultat est là, mais j’étais tellement sous tension que je n’ai pas vraiment eu de plaisir.. »

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Aurélie Bargat / Effets Mer

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