Grand bleu, petit blues

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© Breschi / Mini Transat La Boulangère

C’est ce que les habitués de la course appellent les journées cruciales, celles où l’on constate que tout retour en arrière ne sera plus possible, qu’il n’y aura pas d’autre choix que d’aller jusqu’en Martinique. Petit à petit, au fil des écarts, les conversations VHF se font rares, chaque solitaire entre dans un autre temps.

Se concentrer sur la marche du bateau, ne pas se laisser submerger par l’émotion, regarder devant plutôt que derrière, vivre au présent. Ces quelques recettes sont déterminantes pour les candidats à une première traversée de l’Atlantique, surtout en Mini où les contacts vont se faire de plus en plus rares jusqu’au moment où l’entonnoir se formera en prévision de l’arrivée en Martinique. Le voyage en solitude commence ici.

Le poids de l’expérience

En tête de flotte, Ian Lipinski (Griffon.fr) n’a pas ces états d’âme. La compétition étant le meilleur des antidotes au spleen, le navigateur lorientais continue de mener son proto tambour battant et va bientôt compter plus de 100 milles d’avance sur son second, Simon Koster (Eight Cube Sersa). En série Erwan Le Draoulec (Emile Henry) continue de creuser doucement l’écart avec Clarisse Crémer (TBS). Le benjamin de la course s’était prémuni contre d’éventuelles pertes de moral à l’aide de consignes affichées au marqueur partout dans le bateau et même d’une photo de son entraîneur Tanguy Leglatin sur laquelle étaient affichés les meilleurs remèdes au pétage de plomb. Mais il faut croire que le parfum de la victoire est un formidable vaccin contre ce type de maux.

Le jeu s’ouvre

Derrière les leaders, certains n’ont pas attendu pour déclencher le changement de route, même si les routages préconisaient d’aller sur une route nord. Visiblement, la rotation des vents vers l’est, sur la gauche, a inspiré quelques solitaires pariant sur un retour de l’alizé vers le secteur nord-est dans les heures ou les jours à venir. SI tel est le cas, ils auront, après avoir empanné de nouveau, une route qui pourrait se rapprocher fortement de la route directe quand leurs voisins du nord auraient du mal à redescendre. En attendant, leurs classements provisoires devraient chuter, car ce faisant, ces audacieux s’éloignent de l’orthodromie, la route théorique la plus courte entre le Cap-Vert et la Martinique. C’est ce qui est déjà arrivé à Tanguy Bouroullec (Kerhis Cerfrance), Pierre Chedeville (Blue Orange Games – Fair Retail) en série et Camille Taque (Foxsea Lady) en prototype. De même, il conviendra de surveiller les évolutions du classement de Jörg Riechers (Lilienthal), Andrea Fornaro (Sideral), Quentin Vlamynck (Arkema 3), Luc Giros (Cabinet Rivault Nineuil – Enedis) et Sander Van Doorn (Air Charge). En attendant de récupérer les fruits de leur investissement.

Sans escale jusqu’en Martinique

Les derniers concurrents encore à Mindelo ont prévu de repartir au plus vite. Pour Pavel Roubal (Pogo Dancer) ce devrait être demain matin. Thibault Michelin (Eva Luna) a fini ses réparations et devrait reprendre la mer d’ici peu. Pour Romain Bolzinger (Spicee.com) qui avance à petite vitesse, il n’y a plus d’autre choix que de continuer. Même s’il a repris un tout petit peu de vitesse, la direction de course a dépêché le Top50 en sa direction pour savoir la nature de l’avarie qui touche le navigateur. En tout état de cause, Romain n’a pas activé sa balise de détresse et ne demande jusqu’ici pas d’assistance. Top50 devrait être sur zone en milieu de nuit.

Pointage le 8 novembre à 16h (TU+1)

Prototypes

  1. Ian Lipinski (Griffon.fr) à 1243,0 milles de l’arrivée
  2. Simon Koster (Eight Cube Sersa) à 99,7 milles
  3. Jorg Riechers (Lilienthal) à 108,8 milles
  4. Andrea Fornaro (Sideral) à 163,9 milles
  5. Kéni Piperol (Région Guadeloupe) à 205,7 milles

Série

  1. Erwan Le Draoulec (Emile Henry) à 1433,0 milles de l’arrivée
  2. Clarisse Crémer (TBS) à 30,3 milles
  3. Tanguy Bouroullec (Kerhis – Cerfrance) à 38,1 milles
  4. Tom Dolan (offshoresailing.fr) à 88,2 milles
  5. Benoît Sineau (Cachaça 2) à 91,4 milles

Source

Aurélie Bargat / Effets Mer

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